hier, je voulais en finir. aujourd’hui, je veux vivre. demain, demain est une langue étrangère.
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salut à vous Sainte Marie, s’il vous plait ne pleurez pas. salut à vous Sainte Fatima, s’il vous plait regardez moi. salut à vous Sainte Femme, s’il vous plait aimez moi.
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on pouvait voir que le ciel est beau. on pouvait voir que nos chairs sont meurtris. on pouvait voir que l’enfer est pour tous.
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j’ai un vieux souvenir qui remonte parfois. je ne distingue rien d’autre d’aussi vague ni ce qui me retient. comme guide, j’ai l’amour.
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vous aurez un phénix. un phénix à la place du cœur. un phénix avec les yeux perdus au ras du sol.
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dans mon jardin, il y a des pissenlits blanches. je les appelle fleur à tête multiple de démon. quoi de plus naturel que de renommer les fleurs.
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sous les roues de tous les camions, j’ai marché. j’ai couru. j’ai sauté haut et j’ai dormi bien bas.
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ils se sont échangé leurs vœux de noël. ils se sont échangé leurs vœux sous le sapin illuminé de la ville. ils avaient l’air d’être heureux.
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sur ton dernier lit de vieillesse. sur ton dernier lit on viendra te rendre un dernier adieu. bien le bonjour à vous, mais est-ce qu’on se connait ?
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je sors de ma longue rêverie. je me revois rêver encore plus loin d’ici. l’instrument de mes fantômes du bonheur.
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le vent balaie ce qui reste de la terre. le reste s’est consolidé en surface. pour un temps indéfini.
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mon arrière cour n’est plus à vendre. mon livre voyage et de moi de tendres baisers. vos fenêtres sont le reflet du ciel, mais restez restez restez !
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je souris le matin parce que je suis en vie. je travaille le soir parce que je vais mourir. entre ces deux pôles, j’offre mon âme à l’oisiveté.
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de ce côté-ci de la méditerranée, on aime pas la vérité vraie. la vérité est chère payer. prenez le pour argent comptant, on fustige à gogo.
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le doute s’immisce sous la couverture. le doute s’immisce comme une belle femme. le doute est saint.
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dépressurisation rapide dans l’avion. les plans s’envolent en rigolade. on expédie ses prières à l’arrache et on survie.
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alchimie des mots grotesques. elle est la vague et jamais ne sera vaincue. la voix s’est murée.
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vous êtes sous les grandes roues des nuages. vous marchez et vous courrez derrière vos rêves. vous sautez haut et vous dormez bien bas
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puisque c’est une nuit spéciale. puisque le présent et l’amour sont à l’altitude des tropiques. puisque chaque soir je chante mon bleus à qui veux bien entendre
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à l’est, un os. à l’ouest, un os. entre les deux, une grande ballade.
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je ne dois jamais partir. je ne dois jamais partir. pour aujourd’hui, avec toi.
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je rêve de contrôle. je parle pour ne rien dire. j’accepte ma vulnérabilité.
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le dernier délice. le dernier supplice. une machine à laver tourne rond.
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confortablement, pour mieux s’aimer. sauvagement, pour mieux sentir. doucement, pour mieux dormir.
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le temps passe comme coule la Garonne. je reste dans la nuit, – ô nuit, donne-moi le jour! je pleure sur ma chance, pourquoi ?
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à la découverte de ce siècle. le cœur du nouveau-né y est. comme le prolongement de la nuit.
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ils ont maudit mes mains. ils ont maudit mes mots. il ne me reste plus qu’à me maudire moi-même.
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plus j’attends d’un livre, plus je diffère sa lecture. un rapport ambigu au livre. j’empile.
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nous vivons comme on rêve. nous vivons de fausses notes. nous sommes insecourables.
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même si je pleure. même si je meurs. même si je rêve de toi, mon amour.
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je pars seul. je repars seul. je mourai en fiancé.
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je m’attends dans un avenir incertain. je m’attends dans un endroit indéfini. je m’attends moi-même.
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fou ou pas, la conscience intermède. amoureux ou pas, le cœur s’ébranle. croyant ou pas, la mort pourchasse.
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vous cherchez la tâche de sang. vous trouverez mon cadavre. vous êtes des charognards.