avec l’œil du cœur j’écoute l’espoir luire et ne me quitte jamais
ils rentrent au port inquiet
une cloche retentit entre les poteaux de fumé
la lune est pleine et s’est éteinte pour un temps
ils sont ivres de sel, des mers et des vents. leur soute d’hiver est pleine de coton venu de Skikda. de cette ville aux péripéties prophétiques, ils gardent un mauvais souvenir…
je vois les visages des marins sortis tout droit d’un Goya, les contours des corps rivalisent de promesses inachevées. – des olympiens à la plante des mauves !
sur le pont du bateau amarré, ils s’affairent et chantent dans une langue étrangère :
A nous, à nous le bel horizon
Nous sommes des baleiniers
Ma Fatou est chez l’aumônier
Ali Alo voilà le harpon !
A nous, à nous Dublin !
…
et cetera.
le tout dans un je ne sais quoi qui revigore leurs survies
stone sur les quais de bois et dans un froid brouillard, j’espère qu’un jour je connaîtrai cette paix durable intérieure dans la marche.
dois-je expier ?
chaines frêles d’ici et d’ailleurs …