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j’écris l’histoire en même temps que je la vis, non loin de l’arbre à poèmes salvateur plus qu’autre chose, comme sur des chemins de traverses.
je me surprends à bien penser, comme les citations philosophiques, les dictionnaires… etc. j’aime les significations sur les origines, le passé et les paysages.
j’ai une admiration immodéré pour l’aventure, de mon voyage autour de l’univers des poètes et des poétesses. je n’en fini plus de me restaurer.
je suis l’être de sentiments
je projette mes attentes et une part de moi-même
écriture, lecture et cigarette à n’en plus finir, la poésie rend aussi malade ! la manière de la construire est de tout déconstruire et de son flanc naît la littérature.
torde l’articuler lorsqu’il le faut.
je n’en fais pas un caprice au quotidien, mais cela veut dire quoi être soi-même ? ceci n’existe pas et encore moins admissible, surtout quand l’inspiration dicte.
aussi abrupt que cela puisse paraître, il n’y a pas de bons poètes ou de mauvais poètes. pour cinq heures de temps comme un seul cri, j’étais prophète.
j’écris comme un peintre
nous autres chantres et chandeliers de toute heure, nous prenons acte de la part sublime de ce monde: intransigeance // vigueur // manifeste
les mots sont nos inconsolables.
nous continuerons à porter notre mort au-delà des monts, et nous vous porterons ! n’attendons plus, partons partons partons… ! n’est-il pas urgent ?
transcrire et produire sont comme une offrande des âmes au grand chêne, telles sont nos paroles, écrire…! c’est à dire, aller d’une table bancale à une autre.
nous nous abreuvons d’une unique source
la virtuosité fait les différences
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je m’asseyais au pré du même arbre incréé, un fruitier cabossé qui de son astre s’épanouit. loin des rivages et toujours à l’école des jeunes apprentis.
je me retrouvais en déployant mes toutes nouvelles ailes de perception, je survolais les plaines et les montagnes bleues jusqu’aux climats peu cléments.
je n’envisageais aucune reddition, le seul et libre était toute mon intention. je demeurais l’intrus puisque j’avais choisi la voie des continents au vu et au su de tous.
la poésie, peut-être vivre sans ?
j’aime à évider le réel
ce chenal découvert est devenu mon nouvel érotisme, une tentative d’initié et privilégié. la source d’eau claire qui donne sens aux racines.
elle est proche de la mort que je l’envisage comme l’une de mes dernières ruses pour désespérer mes parents, mes amis, l’ordre établi… etc.
approche, je pourrais te plaire !
c’est juste la vie rêvée d’un homme exalté qui dissipe ses incertitudes, éclairci ses pensées liées à une expérience poétique. un homme qui parle d’une incarnation et les alizés.
je ne fais pas école
je dis comme ni plus ni moins
j’écoute pour vous servir vos attentes dans le silence des nuits, parmi les heureux accidents qui adviennent de façon fortuite et imprévisible.
je tâte dans l’air les formes et les idées à travers les siècles, une contemplation que je mets en relief dans mes écrits. j’enfonce la porte la moins probables.
je tombe souvent sur des vers froissés en me brisant les mains irrécupérables sur ma lyre. j’appréhende par là même l’esprit de l’émancipation.
la fabrique des mots me dépasse.
je m’empresse d’oublier pour faire peau neuf
une mue avant la migration
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ils disent que c’est des destinations insoutenables, un cloaque ? ce n’est que des fatalités, des rumeurs lointaines. qu’est-ce qui nous fait miroiter, ou ils ?
la télévision, les parkings, les nuages… etc. comme un magma souterrain, le contenu en entier est sujet au poème, même au-delà du tangible.
je vois les gens salutaires qui marchent, ils marchent en dormants. les rues sont les bras boutonneux d’une seule femme, sans tête et toute à sa psyché dévouée.
je hurle son nom
comme mordre mes couvertures à l’odeur de jasmin
la poésie algérienne a gagné en transmission grâce aux écrits, elle s’ampute également en spontanéité et fraîcheur, à l’inverse de la performée ou de la tradition orale.
elle n’a été soucieuse que de son histoire, l’identité nationale et culturelle. l’ouverture au monde ne s’est fait que par le biais de la langue arabe et française.
un butin, nous disent les aèdes.
chacun sait le fossé qui sépare le poète de la société, une sorte d’exil éclairé ! quelque chose du chaman qui meurt pour guérir la tribu et la transcende.
le poète pardonne presque à la poésie, ou jamais !
par où que tout cela commence ?
je devrais sans doute reprendre, aller dans la bib’othèque et relire surtout, les ouvrages antérieurs. le suprême désir comme une prière, je prie.
que vous sortez au galop, du moins encore vivant ! ou que vous rentrez, il importe peu au fond ! mais qui que vous soyez, Shalem et Paix et Salem.
j’affirme d’une mémoire ancienne mon bonheur inachevé, parce que non-avoué. il n’y a rien de délibérer dans ce poème.
il est d’une lenteur cet été
tout baigne dans le vide de mes pensées

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