comme sortie d’une longue vague écumante, une déesse berbère ravivait le ciel et les arbres de ses courbes et couleurs chatoyantes.
j’espionnais la vie imaginaire des écrivains publics de la grande poste. je me tenais là-bas pour chaque lettre manuscrite ou bordereaux de compte à remplir.
j’étais à la recherche des lettres d’amoureux perdues dans le temps. une occupation honorable, puisque je tenais cette information d’une source sûre.
est-elle arrivée jusqu’à moi
est-elle arrivée jusqu’à moi pour me délivrer ?
je regarde les pubs de patex
et autres produits…
( le monde est plat dans un journal ! )
dans l’espoir de trouver
une super glue
qui
colle deux fois
la même
surface
j’apprenais à mes dépens que ces histoires de jeunes gens étaient révolues, comme devant un mur de rose veloutée. j’étais vêtu de noir vieilli, outré. un scarabée discret et sans rien me dire.
lorsqu’elle met apparu dans son plus simple apparat, j’étais surtout attentif à ses arabesques en bleu de nuit, et j’essayais par-dessus tout de me contenir en ayant un air naturel.
elle ne contredisait aucunement la sainte taxe qu’il faut rétribuer à une espèce de Charlot lettré
la vie me souriait
je lui répondais avec toutes mes dents
l’armée du salut
un habille par le nouveau concept
de vie
comme les plus beaux portraits au fusain que cette époque trop sérieuse à produit, à cette déesse commune aux bons poètes, j’ai dit qu’un jour tout sera enseveli et à jamais.
elle a rit.