comme sortie d’une longue vague écumante, une déesse berbère ravivait le ciel et les arbres de ses courbes aux couleurs chatoyantes. je m’ennuyais de faillir.
j’espionnais la vie imaginaire des écrivains publics de la grande poste. je me tenais là-bas pour chaque lettre manuscrite ou bordereaux de compte à remplir.
elle n’a de grand que son délabrement.
j’étais à la recherche des lettres d’amoureux perdues dans le temps. une occupation honorable, puisque je tenais cette information d’une source sûre.
est-elle arrivée jusqu’à moi
est-elle arrivée jusqu’à moi pour me sauver ?
j’apprenais à mes dépens que ces histoires de jeunes gens étaient révolues, plus personne n’écrivait de billet passionné, sauf pour les établis.
j’étais vêtu de noir vieilli, par-dessus tout outré, un scarabée discret et sans rien me dire. le téléphone préparait l’arrivée de la messagerie instantanée.
j’essayais de me contenir en improvisant un air de génie, affectant d’avoir tout compris, comme devant un mur de rose veloutée. c’était mon cœur qui brulait.
la vie me souriait
je lui répondais avec toutes mes dents
l’armée du salut
un habille par le nouveau concept
de vies shuntées
j’étais attentif à ses arabesques en bleu de nuit, lorsqu’elle met apparu dans son plus simple apparat. elle inondait mes yeux de sa superbe.
elle ne contredisait pas la sainte taxe qu’il faut rétribuer à une espèce de Charlot lettré, le voisinage était au service ou se faisait gracier, rien n’était laissé aux orties.
je disais à cette déesse commune aux bons poètes qu’un jour tout sera enseveli et à jamais. elle a rit, comme les portraits au fusain que cette époque trop sérieuse à produit.
j’ignorais qu’elles étaient ses attentes et les miens
une ressemblance qui me faisait réfléchir

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