À Sihem.
je suis assis au bord d’une banquette démotique
voisinant des journaux humides et abandonnés
la peuplade d’Afrique tient le cap sur l’Europe
seul je m’écrase sur le grand verre automnal
le ciel est gris, un enduit gras profond
ils ont des huiles sur le corps pour leur dernière traversée de la saison
de l’aurore jusqu’au vert matin
tu portes le nom des jolies fleurs
comme une étincelle sous tes yeux
le marathon sacré d’une autre
tu m’apprenais par cœur le mystère des voix de l’homme et la voie des chemins qui mènent, je revois ta grâce de reine à l’horizontal dans une mare aux grenouilles.