à Sihem.
je m’assois au bord
d’une banquette démotique
avoisinant des journaux abandonnés et humides
seul, je m’écrase
sur le grand verre automnal
la peuplade d’Afrique tient le cap sur l’Europe
un ciel gris au-delà
de mes lunettes bleues
enduites d’un gras profond qui s’embue
– ils ont des huiles sur le corps
pour leur dernière traversée
de la saison !
portée par le nom des jolies fleurs
de l’aurore jusqu’au vert matin
comme une étincelle sous tes yeux
le marathon sacré d’une autre
tu m’apprenais par cœur le mystère de la voix de l’homme et la voie des chemins qui menaient. je revoyais ta grâce de reine à l’horizontale dans une mare aux grenouilles et devinais ton sourire qui se profilait
tu disais d’une façon aux saveurs de tes lèvres, que je n’étais jamais réceptif au présent. je l’interprétais comme un va mon ami ! c’était presque rien qui permettait de renverser les pluies ocres en poussière