derrière chaque poste radio, il y a un être vivant qui oscille.
je le tiens pour primordial dans une maison, mon poste est comme une seconde peau. il meuble mon quotidien monotone d’une transmission continue, ou presque !
en fin de journée après une balade au parc ou quand je rentre tard, il reste allumé. je suis content, soulagé aussi de retrouver un semblant d’un chez soi.
un poste radio c’est l’imprévu à l’état pur, une invitation au voyage assuré, l’une des issues possibles vers le monde des rêves sans faire d’efforts… etc.
sans quitter le ciel de son appartement
les hanches bien au creux d’un fauteuil
mon poste est de la marque Sony, une série bleue un peu futuriste de l’an 1996, il capte toutes les stations de l’hexagone. j’en suis fière.
je me délecte le soir venu au jeu du voir et de l’écoute des voix interviewées prises au hasard des rues et les commentateurs anecdotiques. il n’a rien à envier d’un écran.
ce poste se trouve dans un endroit stratégique qui est ma blanche cuisine, à chaque fois que je franchis cette porte, une autre advient.
Tu es une fois à côté une fois pas loin. Jardin Public, Bordeaux.
Je marche dans le bois… , un rituel sauvage, dessous les feux. De haut en bas traversé par les signes, ainsi est mon écriture, et moi… !
Je rends état de ma mythologie personnelle, de mon itinéraire, même si pour écrire des poésies je me prends pour Homère ! Même si je digère patraque les notes de mes strophes. Je ne sais qu’être là, être là, être là, etc. Une lecture de l’univers.
Je me repositionne dans le parler / dire : appuyant sur les bifurcations, fissures, etc. Je ne réponds qu’avec mon silence intérieur au dessein divin, ne tiens qu’à l’invraisemblance des mots, lointains, non-amicaux, à en devenir.
Je traduis moins par la sonorité que le sens, les plis de ma langue natale derja ou l’arabe, après une recherche du bouquet double. Cette alternative résulte de la sensibilité que j’ai du poème. Comme au surplus, ils surgissent en français.
En outre de mes propositions, rien n’a de faveur à l’instar de l’expérience poétique, diluer tout mon être dans le temps qui vient.
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