à mon frère Nader. et à ma sœur Meissa.
Ce que mon cœur connait ne sera jamais un lieu commun de ce vaste monde,
Que le courroux épargne toujours mon projet
Pas de ciel télévisé ni sur écran radar,
Pour eux l’opéra fut un refuge, – tu sais, après 17 ans ta chanson était pour voix et luth.
A. Louis Zukofky.
Traduit de l’anglais par François Dominique et Serge Gavronsky.
La texture des ombres
je suivais des filles bien en chair et entre mes mains,
une fleur des bois pour chacune.
je finirai sans doute par toutes les oublier après le mécompte.
elles me répondaient souvent que ce n’était ni le moment et encore moins les bonnes coutumes !
je ne trouvais grâce aux yeux de personne.
elles m’apostrophaient parfois : as-tu lu le livre de Saint-Exupéry ?
ce qui amenait sans faillir ma bouée : non, enfin, je crois !
pour conclure : tu ne peux alors être notre ami.
je m’empressais de livrer aux ragots un os
c’était d’une bêtise,
de la surenchère sur la couronne du Christ.
terre étrangère
je gagne la compagnie d’une langue
rêves tranchants
j’étais une bille dans un tourbillon,
c’était évident qu’ils ne voulaient me rallier à leur cause qu’après l’éternité.
bien sûr que j’avais le sang mauvais !
je ne regrettais qu’une seule parmi la bravade des loups,
la meute affamée sans flair,
de ceux qui ignorent qu’un chaman guérit les clans.
une fille verte aux bras nus,
qu’elle offrait par ailleurs à tous les imposteurs, comme une belle affaire de putain !
elle m’arqua mon front de ses lèvres abondantes.
je n’avais rien vécu d’aussi beau.
je ne savais comment lui exprimer le mal qu’elle me fit, puisqu’elle m’ignorait.
amis fatigués
je suis les pointillés de l’inouïe
puis, hélas !
vous faisiez votre apparition en m’invitant à vous rejoindre à Ouarzazate…
lorsque tout semblait rétrécir et s’écrouler
ô la fragile membrane de l’existence !
je saisissais cette opportunité pour m’évader,
avec mon unique manteau de paysage et une petite valise de lycéen,
une succession après une séparation.
ma tête pleine de sombres bavardages et mes poches sous un sacrilège,
mille possibilités s’offraient à la première venue.
je n’envisageais pas de retour possible.
le départ promettait de tendres atterrissages,
un départ nous séparait.
terre conquise
je pars au dernier virage
de vous
je pleurais tout le long du voyage dans le train bleu corail,
les vitres étaient inondés.
il me revenait le souvenir des dieux qui ont bercé l’enfance de mon cœur,
en mieux.
je m’asseyais à côté d’un roi nègre qui lisait des versets coraniques,
mon oreille collée à sa psalmodie,
comme une douceur âcre qui remontait jusqu’à ma bouche.
– ne tombez pas sous l’anathème ! vous me le répétiez, c’est vrai !
je m’interdisais de flancher en mesurant pleinement les conséquences.
l’homme déployait ses ailes trompées.
l’homme déniait me voir.
en-sortant-de-la-lourdeur-du-train-à-la-gare-de-Marseille-la-Tentaculaire-j’-ai-marché-au-feu-vert-
des-pilotis-la-tête-à-l’-envers-sachant-que-c’-était-écrit-et-je-m’-arrêterai-au-rouge-de-vos-seins-tout-
le-temps-comme-un-peu-chaque-jour
je courais les rues à la recherche d’un trèfle à quatre-feuilles,
chacune d’entre elles recelait un mystère avec des indices.
j’observais le silence pour celles qui m’étaient inconnues
il me fallait traverser vite avec une démarche raide.
je fessais des connexions insoupçonnées entre les batailles de différentes époques et les illustres d’héros,
à chaque fois que le nom de la rue était baptisée d’un général des armées,
pratiquement toutes !
je bloquais mon souffle en apnée pour un poète ou philosophe obscure et inquiétant,
en les parcourant néanmoins d’une révérence devant les plaques.
je concevais mes diatribes d’un mémoriel au passé fixe.
je cherchais ton nom.
parcours sensoriel
les plumes de l’indien guident mes pas
de faucon
je sentais le froid fantomatique de la ville et elle arrivait cette heure de l’aubade mal refermée !
elle arrivait d’un pas craintif, elle arrivait…
j’allais sans l’attendre poursuivant mes intuitions.
je lisais sur les façades d’immeuble le sors qu’Il pouvait réserver aux hébergés,
l’accueil partout ne se faisait qu’à une certaine obédience.
j’étais d’une colère sourde.
je suivais les ombres des tombeaux et quelques pâquerettes
surpris par un vieux murmure : dès que fille du matin paru l’aurore aux doigts de rose… !
je revoyais la magie méditerranéenne d’Homère,
en formulant mes premiers vœux à la ville.
je me découvrais.
l’ineffable retrouvé
je brouillonne sur des feuilles
l’appel des dunes
je me reconnaissais dans un square malmené par le mistral,
les paradis terrestres ont ceci de particulier qu’ils en deviennent funestes.
il y avait là deux mendiants solitaires qui ne quémandaient même pas une obole,
parmi quelques femmes âgées de passage
ils avaient de l’humour noir
quelque chose d’un bouddha ensablé.
les mouettes perçaient l’azur avec leurs cueillettes du jour.
je m’ouvrais à cette ambiance d’autrefois
que l’on confond parfois avec les rêves.
je lisais mes poésies entre les allées.
je goûtais aux fruits secs en buvant la bière belge prévue pour l’occasion.
matinée d’automne
murmure des arbres à l’oreille sourde
qui voyage
je saluais un père juif d’une pierre et je sautais haut en étoile dans une fontaine.
j’appelle cette audace : le poète et ses incarnations !
je voyais le monde se métamorphoser sous mes yeux
le soleil blêmir entre les feuilles des arbres alentours.
la cendre recouvrait mon cœur qui riait.
je me désengageais entièrement de tout le reste,
me sentant aussi imprévisible que les alizées qui caressaient mes joues.
je prenais le ferry des oubliés et en bazardant mon léger paquetage,
je charriais les hommes et les dieux,
l’écho du Maghreb répondait à mes heures inachevées.
j’étais lavé de ma traversée
une quête
je cours derrière les rires
de la lune
comment conter les brides qui avaient péri dans le remous des vagues ?.
je frôlais la mort à 27 ans
je divorçais à 23 ans
je noyais ma dépression à 15 ans
je l’apprends de vous à l’instant, comme ceux qui vivent avec un seul amour
et d’autres ne peuvent aimer qu’avec indifférence.
je ne sais pourquoi relater cette histoire me parait insignifiant,
ces choses arrivent dans de vieilles sagas policières.
les actes trouvent leurs sens dans nos rêves, dites-vous… !
je portais une histoire prophétique.
je libérais toutes mes joies et les coups.
un bout de vie
les vents reviennent
de loin
Initiation à l’écriture
à Amel.
je tomberai dans l’immensité de la nuit
comme un diamant poli qui soudain nous tomberait des mains
la nuit pour toute éternité sera une roche
je tiendrai en haute estime son aura
l’écriture sera illisible
comme un soleil
le soleil d’un univers entier
le temps se ramifiera pour les causes perdues, des chevaliers !
ou se perdra dans les forêts où on ne pourra jamais rien voir
à nul autre pareil chance
un truc qui nous fera dire et rien d’autre
nuit de mai
la sacrée dépendance musicale
histoire à deux
la vie sera courte comme nous en aurons conscience
la fin sera aussi belle et courte
elle se révèlera par une continuité d’accident et au besoin
un renoncement, devant l’Unique et Clément
le rendez-vous nous fixera à la croisée des chemins
il se passera quelque chose lorsqu’on s’y attendra le moins
il nous apparaîtra qu’une infime partie de ce qu’elle était réellement
cela équivaudra à presque rien
je m’affranchirai aussi des questions sur l’attachement
l’appartenance qui s’annulera
le sens de la meute qui nous préoccupera
femme ballottée
après l’hôtel de la plénitude
et magie noire
la pression de la morale ira bon train
il y aura sûrement des solutions plus haut dans les profondeurs du ciel
peut-être aussi dans les livres saints
nous aurons à la place cet air ambiant et allergène que l’on hume
comme un sourire de cloche sous la respiration calmement
la vie s’échappera et cela ne sera qu’une différence de point de vue
je lèverai le voile d’une réalité qui nous refuse
est-ce que nos attentes coïncideront avec nos aspirations ?
je nous prendrai comme Sulaiman Le Magnifique
rien ne sera vil
oh, Dieu accomplira nos métamorphoses !
je m’absorberai et tout coïncidera
ciel idyllique
le mauve de mes yeux
vibre en dedans
j’aurai du chien ancien
du style pour me risquer aux altitudes des nombres zéros
je me verrai à l’ombre des baleines touchées par la grâce
de tous les âges avec des divinités passagères
où chaque mot aura sa toile de symbole et de complexité
le recueillement nous sera bénéfique
le vent nous soulèvera et fera peur aux heures des pures rêveries
bien après que les faucons emporteront nos manies
vers l’Afrique aux pupilles de joailliers
je goûterai aux cultures d’en bas
comme les matins d’azur qui se clôturent
haleine en farandole
un bâtard sur la piste
de la stéréo
j’arriverai à dire les choses de trois différentes manières
j’irai par la suite le plus loin possible dans les raisonnements
en restant perplexe devant les mystères
un non-être disjoncté comme un mineur celtique plein de doutes
de lèvres tendres pour son elfette
dernier encrage et quelle aventure !
je me figurai chaque instant volé à vos côtés comme une révélation
ce qui devra être aussi pour le reste de vos vieux jours
tout ce dont un homme aura besoin s’étalera
comme une histoire qui s’achèvera et nous
la déconvenue
de nulle part
sa peau souple entre mes mains
de cendre
je pousserai ma petite barque au large avec des voiles neuves
des voiles de reconnaissance et liberté
les cales seront à disposition pour les navires endommagés
je retomberai bien sûr dans l’eau froide et glacial
puisque n’ayant qu’un ramassis de vomi dans la bouche
et la plupart du temps que de l’alphabets indigestes
je serai un autodidacte de la vie, le point extrême de mon époque
un poète qui ne saura pas écrire sans l’aide d’un correcteur informatique
j’apprécierai ces choses sous un nouvel habit
de l’art aussi d’évoluer seul
comme l’ami des grandes solitudes
toucher visuel
besoin immédiat du ciel
une raréfaction
je désapprendrai l’amour
d’une aube la touche nouvelle
les expériences seront d’un moindre regret
je m’y attèlerai pour y remédier
comme parfaire ses noires études et jouir de soi
de dire lorsque nous nous aimerons
personne ne mourra vraiment
cela sera tout bête au final
je préférerai la philosophie de nos chers stoïciens
et prendrai tout dans la déglutition
nous ne nous referons pas
l’âme enrubannée
je finis le thé accoudé
sur mes béquilles
je rêverai ce soir aux paroles sans âge plus que d’habitude
à l’enfant terreux aussi, un peu !
je m’identifierai à presque tout et bien sûr à rien qui fige
les moments qui prélaveront seront le Souvenir
en ignorant si les événements se rattachent à une réalité vécue
ou le fruit de l’imagination
je m’aventurerai dans la prescience sur l’avenir
comme un simple jeu de divination, une lecture
nous répèterons que l’avenir bride l’homme
les rêves formeront la jeunesse autant que les voyages
donc plus d’avenir possible sans rêveur !
kermesse de l’été
le jus coule sur le menton
des sourires
je presserai mon fruit gorgé qu’avec plus d’empressement
l’enfance se révèlera païenne
je m’arrêterai de cultiver les fleurs
comme de retourner mes pensées
je noierai mes forces contre les pertes de mémoire
hargneux parfois de mes insolations et de la fièvre
je choisirai de la vie ce qu’elle a de meilleur à offrir
ses petits moments heureux et cela ne sera que justice
le mieux à cet instant entrevu
entre autres bien le bonsoir et au revoir
le temps d’un regard
bonheur monstre
le vent éteint les braises au loin
de mes vœux
Absences
à Rochdi.
je réapprends à aimer…
vous dites que l’amour est un sentiment infini ?
j’ai fermé à un moment les portes, comme un raccourci vers la nuit.
je ne sais après comment le vivre,
il m’est difficile de l’exprimer.
je ne sais rien d’autre que mon insignifiance, la table de mes échecs qu’il me faut réchauffer.
comme le travail des choses précieuses, l’orfèvrerie, les pierres, etc.
j’ai une insuffisance étroite avec le Soi,
une nommée dans une certaine économie de l’ordre.
j’offre ma vie cela va de paire
vendre mon âme cela me laisse réticent.
l’oisillon becqué
souvenir des chants berbères
qui démêlent
qu’est-ce qui se bouscule dans mes entrailles et remonte à la surface des scènes incompréhensibles à l’entendement ?
je n’ai plus foi en la vie,
n’est-elle pas à contre cœur harnachée ?
le raz-de-marée qui submerge le sol emportant les édifices de la honte…
et mon corps inondé…
et mon cœur prend le flux des vagues…
je ne fais que surnager en suffoqué.
je revois mes départs vers les anneaux de glaise sphérique,
les mêmes planètes aux pupilles blanches qui se balancent jusqu’aux matins colossaux en pleurs, etc.
je passe sur mes nuits givrées,
les lendemains soulèvent mes craintes.
corail du ciel
on est toujours au sud
de quelqu’un
j’erre souvent dans mes abîmes,
une légère tendance à la mélancolique et me voici devant vous débarrassé.
j’enracine mes espérances dans vos semblants de sincérité.
je me tiens en marge de la société,
cela me permet de recevoir, de passer.
j’arrive parfois à trancher dans le vif,
il faut dire que ce sont là pour moi des instants particuliers.
je suis franc et honnête avec moi-même sur mes envies et où mène l’aventure.
je me parle à cœur ouvert, comme je parlerai à Dieu.
l’espoir m’est permis
ô quel drôle d’espoir nous concevons !
douceur de la nuit
musique de la brise d’été
sur les feuilles
vous êtes en piteux état que ça devient presque déconcertant,
quelque chose s’est cristallisée là
j’irai jusqu’à dire le contraire si je ne vous voyez pas.
je doute que ce soient toutes ces traversées qui vous laissent sans droits,
ne vous minez plus…
ne vous demandez pas comment…
je crois aux occasions fournies pour redoubler d’efforts.
je ne suis qu’un modeste généraliste,
excusez-moi un instant, s’il vous plaît, je dois rependre à cet appel… !
vous passez par-dessus des eaux opaques
les chemins qui en disent long.
l’appel à la prière
mêlé à l’aube et les oiseaux
repend oui
je vous disais que personne ne peut deviner votre désarroi dans les cinémas, à la plage ou dans les
balades au parc, etc.
seul, vous éprouvez les remous.
essayez de sortir, amusez-vous !
voir du monde n’est pas si mal !
cherchez dans vos anciens contacts, remuez-vous !
parlez-moi, il est toujours question de votre femme ?
bien, cela fait un bout de temps que l’on se voit,
vous rentrez régulièrement à ce cabinet
et dès que vous franchissez le seuil, vous disparaissez !
est-ce que vous tiendrez la distance ?
nul n’échappe à ses erreurs.
nulle de présence
abonné à la sortie buissonnière
mois de mai
je vous conseille de mettre toutes les chances de votre côté,
peut-être qu’un jour elle se rendra compte de son erreur, peut-être jamais !
vous aviserez le moment venu.
je suis attristé par votre situation actuelle difficile,
vous butez sur des questions sans fin,
mais ne soyez plus tributaire d’une histoire qui vous détruit.
je tenez à vous dire que mon soutien est indéfectible,
continuez à venir me voir lorsque vous jugerez cela nécessaire.
nous pourrons reprendre à votre guise.
vous et moi, c’est tout comme !
gardez à l’esprit qu’un médecin peut nuire.
court-circuiter le réel
le sourire d’un homme
coutumier du rêve
tout me ramène indubitablement à vous,
vous êtes partout à la fois, à l’intérieur de moi aussi !
du plus lointain souvenir au geste le plus anodin.
vous m’avez un soir sacré poète.
vous affichez plusieurs visages à mon inconnaissance.
la primauté à l’étoile de ma vie,
une guide dans un pays où les étoiles sont de mousse.
revenir n’est plus possible entre nous,
après tant de sacrifices et d’habitudes regagnés.
retournez au pré de vos proches et dites-leur qu’ils n’ont plus rien à craindre.
je tiens à rester debout, à me ronger la peau.
brève nostalgie
je danse le hip-hop parfois
dans ma tête
vous me poursuivez dans les moindres recoins, sans exception.
on s’est mis hors de la vie lorsqu’on s’est aimé…
plus personne ne peut nous l’enlever, ou l’effacer.
j’aimerais tant vous revoir pleurer…
ne serait-ce que pour avoir le cœur net sur mes sentiments.
je m’affranchirais de ma nature de démembrer.
je ne suis presque rien sans vous…
le témoin involontaire au drame de ma vie.
je surpassais sans conviction des hommes dans la fureur de vivre.
je croyais à votre histoire plus que tout.
une histoire qui m’aveuglait.
échos
rappellent les deux âmes qui vagabondent
dans la pénombre
c’est de mon amour meurtri que je meurs,
j’étais béni des dieux et mes prophéties se réalisaient.
est-ce qu’il se trouve encore une merveille-femme en ce monde ?
je laisse derrière moi des univers infinis et rien d’autre,
d’une interstice à des murs indéchiffrables.
je ne peux me dire et voir venir en me laissant choir.
toutes mes pensées vont à Dieu qui créa la terre et les hommes pour vivre en paix.
j’ai vécu en paix avec vous dans certains endroits calmes et doux,
si seulement les regrets ne dormaient pas à mon chevet.
j’aimerais vous parler de Lui.
la vie n’est hélas qu’une fin heureuse.
petite magie
laissez-moi encore vous vivre
entre les lignes
Cela chantera peut-être deux fois
à Lucie.
l’espèce d’un autre genre que l’on ne retrouve nulle part,
comme un adoucissant des âmes caînnes.
je vais à la rencontre de son job de nettoyeuse,
sur les sites de rencontre qui ont ceci d’imprévisible.
je vois son sourire unique et inoubliable, un diamant de météorite !
je persiste à consulter ses photos de bonne à marier,
n’est-il pas une affaire classée ?
je la débusque dans sa superbe promise aux variations,
une belle esquisse entre de vagues réminiscences de quelque chose d’encore plus vague, comme boire le mythe !
je vais juste partir et je dis non, ainsi veiller au grain de ses réticences.
prendre l’instant de l’éternel et voir les paramètres de la trajectoire
un ciel presque bleu derrière les arbres nus qui se courbent
le soleil se noie sous mes pieds où pointe l’herbe douce
je heurtais ses lèvres amers et mouillées, comme sous une pluie de Dali !
je traînais pour elle mes pleurs dans la rue parmi les beaux qui ont du génie.
je pense el djinn à la claire bougie de l’été dernier.
je bande rouge et la devanture est un tropique laiteux,
la lune ce soir sera pour te plaire étatique et verdit.
je dois à la vie des hasards inopportuns.
je n’ai pas de réponse toute faite et ma vie n’est pas parfaite !
je cherche la fleur saine sur une sainte terre et lui bâtir un royaume…ce n’est plus possible ! il n’est plus possible !
il faudrait tout l’or de la terre et des hommes cartographiés.
je me perfectionne sur le marché des cœurs in-enfantés, ce jeu en est sa déchirure.
une femme dans un parcours amoureux
la vie comme un bouleversement vocalique qui peuple
je suis avec comme un ermite, le monde sauvage
j’observe le ciel à travers une tasse caféinée
comme mes vieilles chaussures sous une table ronde,
il se trouve au-dessus le moisie d’un soleil hypothétique.
je sens la chaleur de l’automne sur mes joues et les passants qui rêvassent,
les prémisses d’un bail dans un cœur naïf devant soi.
je fonds sur la chaise en osier.
je lance des petits miaulements de la gorge d’un chat en attente, méandres !
est-ce que tu m’imagines ainsi ?
je vois des amoureux qui se tiennent la main. ( tiens-toi calme, poète ! )
comment redonner une seconde chance à l’amour ?
je suis le déraciné, à jamais.
mille félicités pour les âmes en peine
je suis content mais il faut savoir, il te faut savoir
qu’il y a une âme abandonnée du ciel qui t’a fait mourir
je suis un croche pied à la civilisation,
une relâche et détendu dans mon cloître.
je m’éloigne le maximum de toute autre dimension pour fondre dans le rythme.
je fais une liste de mes qualités très rares, mais cela serait bien !
une réserve de tendresses et tu es une bible mariée avec le soleil,- loué sois-tu et ce qui te dépasse !
je n’ai rien de la tempérance d’un saint châtré,
lorsqu’une femme attenante sourit à son téléphone.
je deviens idiot avec l’âge, c’est plus fort que moi
garde ton funk au calme, poète !
je scénographie nos rêves qui révisent
la tête inadéquate avec mes yeux.
la lumière sur ses cheveux violet
j’étais l’ami de son corps sous les draps, il y a mon corps noir
une souscription médiéval, elle me parait lointaine dès ce présent
je revois une tenancière qui est au téléphone avec Amanda Sue,
elle ne répond de rien et réclame son du !
l’héroïne est à une demi-douzaines de routes d’ici.
je glisse vers toi toujours aussi indéfinissable, ma grande bleue aux cheveux roux !
je m’amuse par déclic,
comme un vulgaire mollusque gorgé de vitamines.
je scrute le vide vite et clair, un paravent chinois !
les murmures de la pierre d’ombre jaune… stupides oiseaux de l’étendue !
lire l’âme des gens est mauvais, le prévoir pour mon post-scriptum.
très bas dans le jour sur la route des ciels,
je prends le bus.
l’être seul, une éphémère bougie
le verbe multiple, une transparence et moi
est une souillure que je lave de mes yeux noirs de toutes les façons
je respire ce qu’il y a de peu dans l’air, une symphonie du crémant !
je ne fais qu’un avec le surgir, mûrir et s’évader !
ils regroupent à eux seuls presque tous les mots.
je repense aux visages déclassifiés, aux tatous des anciens, etc.
les célébrer sont nos assurances simples et qui défient.
je suis un homme simple, factuel.
Menon est une bouche ouverte avec la langue noire !
je meurs et me déverse sur les trottoirs de mes lectures qui me collent à pleine dents,
mon imaginaire est fantomatique, cela ne veut pas dire inexistant.
où peux-tu te cacher ? dis-moi où ?
je reste le boulon clouté sur une page blanche, comme une ville des mirages.
ingurgiter, courir avec le silence
toujours vivre
outrageux, je ne sais plus vivre !
je m’en vais vers l’est flamboyant,
l’irradiante parole recommence nouvelle sous le ciel de mon appartement.
j’écoute là-bas la route des voyages et du conseil.
les territoires en amont de l’homme.
je me suis assoupi entre les mamelles grossières qui touchent le sol,
c’est-à-dire pour une misère !
ils ont la solde dans la moelle qu’ils se lèvent ou qu’il pleuve !
Menon est un long nez qui respire la fraîcheur des mensonges !
je danse amoureux fou avec les aigles blancs, une communiant avec le ciel infini.
je ne sais rien des noires montagnes et il fait particulièrement chaud.
la lune aurait pu nous réunir loin d’ici, bien loin et où tu veux et nulle part si tu souhaites !
le calicot se récolte tôt le matin
le soir venu on boit du thé chaud
il y a sûrement une déesse cachée derrière !
je joue avec les planètes fauves comme aux échecs,
la débâcle pour les unes et tous les autres entre des tenailles.
les lacunes de la terre rouge sont envisagées, comme souvent, je perds !
je retrouve chaque soir ma fée et ses confidences,
elle me caresse le cœur et dit : chéri chéri… ton déshabillé est exquis !
elle vit isolée dans mon aquarium.
je rumine celle qui ne décline pas son nom,
comme cet escargot de travers sur la vitre qui lisse.
je vois quelques métaux, c’est de lui ou de moi que bavent les mots-ouateurs !
la mort rode en ces longues nuits dans ton ventre
la mort rode en ces nuits sans fond, etc.
je la tiens la tête en arrière, par ses cheveux mélodieux
une douceur d’hexagone qui émane, comme de vieux zestes
un fond de sirène qui me berce, et je presse l’égide, de marbre est ma queue
je vois des basiliques et de vieux châteaux sous la pénombre…
les façades et mon armoire hanté…
mes ancêtres et mes mille bravos sur le talon, etc.
je vois qu’une femme peut parfois être toxique, comme un rêve inachevé.
elles étaient de gris les grilles de la terrasse,- pourquoi les diables sont barbus ?
je m’abandonne d’un long et seul naufrage !
il y a des sentinelles avec des yeux océan qui voient le ciel debout,
comme si on croisait le fer, partout !
je finirais peut-être en cardinal, un vaudou ?
tous deux échappent à la mort,
parce qu’ils se rencontrent ailleurs.
L’édredon rouillé est humide
à Hadjel.
il me faut rentrer à la maison,
je course à vide.
c’est là-bas sous l’ombre que j’ai déposé mon crâne rempli d’eau des rivières
il n’a rien du brouillard ou peut-être que ma vision se trouble.
j’essuie les effets d’une disparition dans mon miroir,
il neige ce matin dans mes yeux !
je me démène de l’instant qui me décolle, la radio diffuse une onde inadaptée.
j’ai mis un sous-scellé à une comète anti-âge, depuis son passage mes relations invétérées se ressemblent, toutes.
je démystifie mes amours, combien factuels, courts.
je n’en peux plus des remontrances par éclipse.
je me démobilise de mes attraits.
j’ai oublié ma maison
j’ai oublié mes amis et mes amours
j’ai oublié ce que c’était la vie, la vie des dieux
il y a cette chose dans l’œil bleu d’un vieux notable,
à peine perceptible par un novice
je ne peux l’exprimer sans affects et qui invite à la résignation, survivance.
je prédispose d’une éternité sans me décider au mensonge,
seule la conscience d’un oublié exhume !
j’ai vu hier la pisseuse d’un mal logé, puisqu’il faut tout quantifier.
je bois un café et mes pensées se veulent sans entraves,
tout semble tressé et rien n’est à sa place !
j’avale mes pâteuses chandelles, une syncope.
le moins loti de tous.
j’observe les échappées du regard.
chanvre indien et chèvre du bon diable
je respecte les vieilles coutumes
le nouveau soleil est un miel que je tartine avec mes doigts
mon cœur est dix fois plus léger que mes yeux,
dix fois est peut-être trop, ou peu… !
il pleut cet après-midi sur la salle de concert, l’étoile danse avec un piano d’ivoire.
j’aime la vie des artistes, des charbonneux !
j’accueille l’écueil en mon for intérieur, comme un navire qui traverse les intempéries et sombre !
les bonnes amitiés me sont navrantes, irréprochables, sans sel.
je passe par les mots comme une entorse, une autre manière de s’entendre, pour une autre poésie !
je n’entrevois aucune issue, mon regard se fige sur l’asphalte.
il faut que je rentre à la maison
je reste un dérivé de mes semblables
pour la saison humide, chantez ! chantez ! chantez !
comme chez la boulangère à la queue leu leu !
où ma voix exhume de l’ombre !
je savoure les histoires des anciens et la superstition qui règne,
à chaque fuite de mon âme,
à chaque coin d’ rue que j’arpente en la bénissant, etc.
je butine amèrement sur le talus, un peu plus !
la pâte est rarement cuite,- elle a semée, elle a semée… à travers moi !
elle éclore dans ma sobre poitrine, ma blanche boite.
je m’aventure là où il n’y a personne de reconnaissable, un divan m’attend !
j’envisage à la place des immeubles le Djurdjura, les herbes hautes de Sidi Ali Bouneb, etc.
un flash : un petit slip avec un soleil imprimé dessus.
il faut s’attendre à du granite et à la roche de fondre.
le manque d’un cœur qui nous sert fort
Dieu a su la contemporanéité
Dieu a pourvu notre contemporanéité
de révélation à révélation, ils ne feront jamais le poids
je m’engage dans la rue Saint Rémi en tournant à gauche,
j’arrive dans une cour éclairée de bougies et de ma main,
je goûte à la fontaine et la température.
j’hallucine les sourires des filles qui pourraient m’offrir un baiser pour mes vacances, comme dans les romans, les clichés.
une quille a toujours froid aux jambes.
mon dieu faite que je me dépouille de cette enveloppe,
une fois pour tous les ciels, pour toutes les apparitions.
je longe les quais le visage face au vent. les bourgeons blancs sur le fleuve creusent le courant, un miracle des siècles passés et futurs,
je marche seul.
Dieu est contemporain
Dieu est notre contemporain
plus que la mort le sacrifice ! moins que la mort le sacrifice !
j’ai un ciel spongieux comme unique drap
un flot ainsi qu’une cousine.
j’ai cru voir dans ses yeux des papillons en souffrance et de la défiance nue que je cède.
il importe peu la couleur de ses yeux !
il y a l’autre avec son rebondi de française après son expérience du soleil levant et mes trois mille caresses.
pourquoi me persuader avec autant d’abnégation ?
je m’asphyxiais de nos divergences que chacun concevait en silence,
il ne restait que l’amour qui se donnait en spectacle.
il ne suffisait plus à lui seul, une couverture !
les nuits amarantes s’opposent aux doutes des amantes qui se courbent !
je ne pleure que de moi.
on s’est fait Amour
est-ce que cela a duré seulement un instant ?
parce qu’on a parlé d’avenir, parce que… , etc.
je feuillette depuis la culture incessible qui nourrissait ma moelle, même si cette petite collection m’inculpe !
j’aime sa fragilité, une rencontre.
je me retrouve à Gambetta, il est cinq heures 24,
la place est aussi vide que les parages de Houellebecq,
peut-être pas en fait, une ombre s’y glisse !
j’aime les oiseaux qui piaffent la nuit comme pour dire la fête n’est pas finie,
qu’il reste un bout de mèche à consumer !
je prends la pleine mesure des conséquences.
l’insensé du décoffrage, c’est moi.
je défile de toi.
je ne sais pas résoudre les conflits
les semelles coursent les jours du bain
le poème est volé du paradis des poèmes
je me décuple stupéfait sur une terre qui traîne mes souvenirs,
tous par les yeux me reviennent vernis.
je n’aperçois jamais un couple sans le tocsin de l’errance.
j’éprouve une étrangeté envers moi-même, mon humanité.
toutes les ombres ne sont pas menaçantes, à craindre !
je me méfie des zéniths du soleil.
je joue de la faille qui me permet l’accès, des déséquilibres qui m’arrachent du sol, etc.
je me baigne et effrontément parmi les dieux.
comme ce verre de whisky irlandais qui sent l’écorce des oliviers
je noie mes chagrins.
je me purifie.
pour sûr, je suis un corbeau qui a soif
je surplombe les domaines sans éclats, les corbeaux ont droit de cité
il m’apparaît clairement que cette façon de percevoir et d’être au monde a quelque chose de poétique
je longe les alentours des cimetières pour atteindre la page blanche,
comme un sauvage qui jonche !
je peux finir de me promener, finir… me revient le goût de l’irréalisation.
j’ai soif de mes catastrophes à venir,
je ne sens plus mes doigts,
comme les nôtres, les étrangers, etc.
il faut décompter !
une note feinte qui clôture l’arc de la nuit.
je marche pour le baume des mots
tout mon corps en ceci repose, et écrit.
me revient l’image d’une bassine d’eau rempli de petites olives noires
les bouches par ailleurs n’aiment pas le goût de ces olives
reste que cela m’emplit d’une réserve de jours
j’ai l‘impression parfois d’esthétiser la misère de ma condition, alors que j’essaie simplement d’être au plus prés.
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