Une compagne

je ne veux être une modeste image d’un homme du soir.

celle qui m’accompagne ne porte aucun nom, c’est une fille imaginaire, une pure fiction. elle creuse dans mon cœur des sillons.

je la débusque à travers les aléas de l’exil.

elle a l’habitude de rassembler la fleur de sel et une huile de phosphore éblouissante. elle pratique aussi le meurtre à l’aide d’un unique poison, son cœur.

elle est du Sahel.

lorsqu’elle veut embrasser le désert de ses ailes, elle articule des mots purs qui le sellent magiquement et me resteront à jamais incompréhensibles.

je lui livre mes pulsions réprouvés

je l’invoque

les saisons défilent

les rougeurs d’une passagère adorée

qui s’ingénie

nous avons consacré beaucoup de temps pour nos retrouvailles, comme certains le distinguent, nous on se comprend. elle aime les compotes de pommes.

on s’est construit avec nos plumes un lit pour l’hiver, puisqu’il était temps. elle était la vilaine fille des trottoirs mouillés qui accostent.

une couche où les vents se déchainent.

je n’avais auparavant jamais manifesté une disponibilité en amour, le poème était l’épouse délaissée. je fascinais plutôt comme un objet de convoitise.

le vaincu, les devantures… !

elle est l’étrangère de toutes les routes

elle est l’autre dévoyée

lune croissante

entre les quarts d’heure de silence

je m’en câlice !

cette madone est d’or que j’oublie les jours de parade de la fanfare, elle est au fait de mon insondable gouffre. je n’ai aucune posture qui tienne.

il y a de quoi ne pas être: futé… pas très ! ce sont ses mots, mais vivre des expériences non-verbales, voilà un charme ancestral ! une ligne d’inconduite soutenue.

je suis infiniment épris de cette entité des rivières et des cols, comme un arrimage total au sublime. les soirs ordinaires, nous lisons blottis l’un contre l’autre.

elle me rejoint chérir nos enfants, parfois

je prétends qu’elle m’aime

le show continue

premier rendez-vous manqué

entre les collines

je me figure cette folie qu’après-coup… de celles qui ne peuvent toujours pas les battre !



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