je me souviens d’une fille, c’était peut-être déjà une femme, mais les relatifs ne sont pas très importants. je revenais d’un séjour au pays.
c’était en 2006.
elle s’appelait… ! ce dont je me souviens ce sont ses études en école d’infirmière. elle était bien trop jolie pour moi, bien à vrai dire sous tous rapports.
elle était assise au comptoir d’un bar anglais quelconque sur les hauteurs de la ville, un paradoxe que je croyais maîtrisé. c’est comme cela qu’on s’est parlé.
elle aimait le charme qu’opérait la musique
la couronne des anges ornait ses yeux
une baigneuse aux longs orteils
arrosé d’une pluie d’été
fou d’elle
j’ai avancé quelques verres et après une danse désinhibée, je me disais qu’elle était à moi. on s’était liée d’amitié et sans me faire prier je l’ai raccompagné.
alors qu’un autre soir on écoutait la radio, elle sortait du lit d’un bond, nue comme Ève sur le parquet et se dirigeait plusieurs fois vers sa bibliothèque.
la pièce était immense avec un haut plafond, j’ai remarqué ses longues… très longues jambes ! je pourrais refaire la calligraphie de son corps.
on aurait dit des ciseaux d’atelier.
j’ai vu de biais son duvet pubien à petits motifs bleu clair
quelque chose d’engageant et ronfleur
une nuit sur le fleuve
les mouettes rejouent les constellations
des enfants qui mentent
elle dénichait des livres comme dans une foire et elle avait quelque chose de furieux dans les yeux. je baissais les miens pour mieux admirer sa beauté.
je voulais une explication à son attitude, elle réitérait sa demande: tu lis, c’est tout ! je découvre comme une épitaphe le mot Salaud sur la couverture.
le reste du titre était caché avec ses doigts.
le second titre était Baise-moi d’une certaine Virginie Despentes, je me répétais ce nom le lendemain en partant. je ne lisais à cette période que les ordonnances.
je vois le film de Godard dix ans plus tard
les choses évidement sont compliqués
l’effet d’une claque
un rêve de Cassandre s’effondre
en mille odes
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