À Célia.
je ne suis plus ce soir à l’hôtel d’humeur à la Traviata, il me parvient par la fenêtre le bruit d’une ville blanche, la fenêtre solitaire d’un nomade urbain.
il pleut.
la lune rouge ne devrait plus tarder, la nuit s’est ouverte ! j’ai une vue sur les toits en contrebas et les trams qui rament et passent, les passants neutres et propres.
je glisse sur ma souffrance quotidienne qui efface les contours.
je me souviens des filles aux joues pimpantes qui jouaient à la marelle les jours de fête, comme cette fille que j’ai connu bien plus tard dans mon adolescence.
elles ne répondaient jamais à nos appels !
avec toutes les particularités d’une enfante qui joue à la marelle
comme une potentielle pieuvre à marins !
une passerelle lointaine
l’homme éventre le brouillard
une menthe à la main
je me souviens de ses cheveux parfumés et de la gomme, beaucoup de gommes ! on pensera aussi à l’écolier et à sa découverte du scotche subliminal.
elle me disait des phrases comme : je suis heureuse que les nuages se soient dissiper. ou bien encore : je n’ai pas très envie de jouer avec toi.
je suis le môme qui pédale avec convulsion.
j’avais en mémoire un dictionnaire anatomique, un schéma de gamme astrale, 2 tickets pour voir le titanic… etc. c’était de l’amour, une sorte de RAÏ.
je ne jamais su parler de ces choses-là.
de vieilles questions en substitution
de vieilles bouscules en lévitation
un parfum d’amour
j’entérine l’âge de la méfiance
une fêlure sur la joue
j’aimerais être moi-même en lévitation, perdre cette pesanteur que l’on partage avec le commun. il n’y a pas si longtemps, j’ai pris une traversière.
c’était bien !
sur le bureau de la chambre face à la fenêtre grande ouverte, j’ai un livre d’Haruki Murakami, la putréfaction des êtres sensibles est une bénédiction !
et si je prenais une phrase au hasard: cela ne te fait rien de rester encore un peu avec moi, même si ce n’est pas très drôle ici ? cela est d’une mesure.
je relève l’esprit des choses en France.
la lune épouse les reflets d’un fleuve de boue
l’aube dépêche ses chevaux de course
les amours en texto
deux trains traversent le même cœur
des ruines
quand tout semble arrêté, comme figé dans une autre dimension, seulement là commence l’expérience du poème… !
Le temps
L’exercice est facile même après les années ..
Extension des pensées, fracture sanguinolente d’un passé torturé.
Des regrets, peut-être.
Pas pour elle,
Jamais.
Le blanc des façades a supplanté le bleu dominant
Au diable les questions existentielles
Les commérages
Les gens
Vous tous qui pensez détenir une part de moi!
Elle, ombre furtive, soleil éclatant.
Tout ou rien
Tourbillon insaisissable de pensées décalées
En avance
Trop en avance.
Elle étudie la pierre
Sculpte l’argile
Sublime le métal
Élève des maisons
Construit son enfant..
Quelle place y’a t’il pour les égoïstes?
Les envieux? Les fantômes?
Ces reflets qui pensent compter?
Or ils ne comptent pas
Personne ne comptera à part l’être aimé.
Tout ou rien
C’est ainsi
Le bonheur n’est pas une chimère
Je l’ai cueilli
Je l’ai planté
Je l’arrose
J’arrache les mauvaises herbes
Je fortifie ses racines.
Le visage au soleil et les yeux bien ouverts.
Ainsi va la vie pour ceux qui veulent l’apprécier !
Elle avance vers demain
Hier n’est plus
Ces lignes sont passées
Pas le temps!
Pour les mots pompeux qui n’ont pas de sens!
Pour des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être.. ou des poèmes dédicacées à quelqu’un qui n’est plus.
L’exercice est facile..
la tentation
du noir
sur blanc
Des mots
pour exorciser
les maux
Des autres.
Je n’écris plus.
L’effort est coûteux
Car le temps est précieux.
Et il ne m’appartient plus.
J’aimeAimé par 1 personne