À Nader.
je ressens les années d’errance et de fuite, les départs par centaine et les sentiments de l’espoir avachi qui les accompagne. je ressens des vents contraires qui préludent à ce qui va suivre
mes yeux d’Ulysse se posent sur ces jours passés et profondément regrettent. les désirs ultra-plombés, les dents qui claquent… etc. comme ronfler la mesure de ses doigts de corail rose
je me souviens des trains de nuit qui me portaient, pourtant le vent siffle dans mes oreilles. les vols d’oiseaux dans les champs parcourus à toute vitesse, les paysages qui lavent encore le seau du souvenir et aèrent mes paumons
je suis l’exilé des vieilles fortunes
une mémoire lourde à porter pour mes frêles épaules
je ne sais pas écrire
je voyage, je parle, j’écris… !
on dit de moi que je suis maudit
qu’aux ténèbres je suis voué
je crois que chacun à une chance
à un peu de lumière
je m’étais attelé à l’étude des astres et des corps ravagés très tôt dans mes saisons qui creusent comme une pelleteuse, – les lois du seigneur requièrent du silence ! le genre d’indicible qui vient d’en haut
j’ai jeté la clé sous la porte pour rendre l’écho de mon âme friandise, la noirceur des baisers de la veille promettaient une disparition. j’ai froissé mes sandales pour revenir parmi les étoiles
je ne suis que la moitié d’un amour brisé et si un jour je tombe dans la moire de l’humide clarté, sachez que jusqu’au bout je vous ai aimé. l’esthétique d’une poignée de feuilles de l’amour font un ensemble harmonieux
longtemps et reclus dans les murmures d’un mal logé
comme les mots confus qui éclosent dans ma tête
comme le jour qui coule, j’ai soufflé le chaud et le froid
comme un courant d’air ! comme un courant marin !
la terre était le ciel et le ciel était de terre
les points cardinaux m’étaient indéchiffrables
le sang de ma poitrine nourrissait mille fleurs
je n’avais rien au-dessus ma tête
il est temps pour moi de demeurer pour mes proches
j’ai renouvelé mes engagements envers la vie
je n’ai rien contre mon cœur, tout est vain et d’ailleurs
j’ai rencontré Dieu dans un pot de danette
je doute à présent de moi en parcourant le monde, j’ai grand froid. l’âme vibrante de ses trésors inexplorés et couverts, même de la petite et innocente rosée. j’aime les choses non-apparentes et qui ne disent pas leur nom
je poursuis cet instant d’éternité d’une grâce renouvelée, les nuits sans pareille glissent irrémédiablement et bientôt transparentes. je me rend compte qu’Ulysse avait un équipage et des compagnons de voyage
je vais me lever lentement de mon siège et prendre un recueil hors du temps qui plante une graine, une complainte maladive. je vais me laisser être au firmament sans germe et sans aucun remord dans le cœur
puisque la vie est une escale
je fraude tous les trains
l’homme cherche à se résoudre
de tout temps…
comme allonger sur la lune
tiède et au calme
il sonde son âme sur tous les niveaux
j’ai répondu à des leurres
et j’ai souffert de la dérision des hommes