la voisine de mon ancien immeuble aurait pu jouer d’un instrument, il y avait tout le temps de la musique dans son appartement. elle recevait souvent.
on s’entendait à peine penser dans le voisinage.
les yeux tracés de khôl comme les maghrébines, elle me donnait l’impression d’une botte d’asperges sur les étalages du marché, un syndicat !
presque toutes câblées.
elle avait dans les alentours de la trentaine, une allure mince bien sûr, et espiègle ! je ne trouvais aucune affinité particulière avec ce style de femme.
d’une contrée lointaine et pour d’autres amours !
un doigt sur les lèvres
retrouvé par son esquisse
d’un chant violet
je la croisais à l’entrée de l’immeuble, mais plus souvent sur l’un des paliers de l’escalier. on échangeait sur nos activités courantes et les banalités.
somme toute, on était voisin.
elle me relatait parfois sans omettre le moindre détail les faits et gestes d’un autre locataire, elle en faisait une espèce de chronique avec l’esprit des conteurs.
je devinais presque ses intentions le jour du drame, même s’il me manquait la nature des circonstances que je finissais d’apprendre par la suite.
elle sortait cette fois sans manteau
il faisait froid
un drapé de pluie
ainsi sont les fleuves
parfois en hiver
elle baragouinait quelques mots en descendant les marches, les personnes stressés le font pour masquer une appréhension, mais pas que ! le croquis d’un sourire la parée.
elle me souhaitait la bienvenue, je ne réponds dans ce cas aux politesses d’usage qu’avec courtoisie.
j’évitais comme j’ai pu de croiser ses yeux, elle venait d’appeler les secours !
une nuit intense
les histoires abimées du vivant
même chez les astres
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