À Abdelkrim.
une voix me halait lorsque je priais, indiscernable, chaude et lointaine : reviens mon fils, reviens ! je me fourvoyais avant de me ressaisir, puisqu’Il n’a pas de fils :
la nuit est à l’orage de sable
et sommeille sur ses défaites et ses morts
sur pieds et livré sans nœuds
une existence cartonnée
vendredi, sinon quoi dire ?
les jours sont promus au suicide et la fuite
les poings ne tiennent plus tête ni parole
demeure le devoir
si frêle est la traversée des heures d’un deuil
qui donne, une soif !
marcher sans y croire parmi les ombres
le nez haut et insoumis
les adieux au ciel de l’enfance
les retrouvailles seront immaculées, mon oncle
vous réclamiez le pardon à la voix des poètes
ils hurlent : coupable !
cela est sans entrailles et glissent
devrons-nous suivre ?
votre âme survole les rues et les nues
votre mémoire retrouve ses éclairs
les coups sournois
un dédain à la dernière cigarette, sans s’y voir
hors de portée
leurs mains sentent le camphre, le musc et la rose, vidées
rêvant d’une erre, pourquoi, l’ange… ?
ils prennent des trains comme si c’était le dernier
trois feuilles au réceptionniste, rien qu’un stylo et une main
il préparait sa nuit, une proie
la chambre contient deux lits blancs
je-quitterai-les-lieux-avant-qu’-ils-ne-sentent-mon-odeur
une mort lorsqu’il faut tuer
l’invariable calcul des rails
( Dieu qu’elles sont propres les consciences ! )
les toits en guise de murailles, un nid
une synergie s’éternise ailleurs
la ville se rouille et rien ne promet, aucune sentence
sans y croire, un peu aussi !
la lumière du nord n’est qu’une considération
une perspective qui échoue
les éboueurs passent aux seuils des portes
relient la douleur, grincent comme du fer
le souffle atteint ou éteint
une brise d’été parvient jusqu’à la fenêtre
une époque est passée, l’écriture
quand est-ce que est le temps ?
le monde mérite la ruse dans le sacré, peut-être !
sinon en dehors nul n’en a besoin
vous devriez soulager votre cœur, lâchez vos liens
le cirque prendra fin, ou jamais
Un déchirement palpable, les coudes levés contre la trahison.
Très fort!
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