Turquoise

le haiku est d’un autre appel :

cœur qui brûle

je cherche une Audi noire

centre d’une forêt

foi d’un poète

couronné les nuits solaires

par le pelage d’un chat

trachée de marbre

l’univers d’éros au féminin

qui m’avalent


l’odeur des sous-bois

je penche pour une violette sauvage

entre les reliefs

route des oliviers

les cafés maures ont des sourires

de filles en fleurs

les fleurs hors saison

j’efface mon jeu du grand tout

un kimono blanc !


de page en page

je perds le courage des mots

mort à vif

ô cœur tendre !

reviens sur l’irrémédiable

bien des saisons


ciel de midi

la lune lézarde son quart au soleil

un éternel

liens virtuels

une feuille a la légèreté

d’une hirondelle

fin d’un amour

un baiser offert dans le vent

senteurs du Rif


romance sans couverture

jusqu’au jour qui se farde

de tes yeux

couronne des anges

tes silences sont parfois long

à la détente

tout me dicte

je noircis mon cœur badin

à l’encre du jour


à l’aube… :

pyjama d’été

le péril des tortues ninjas

est le glamour


cœur de carpe

j’enfile à la hâte mes déguisements

à leurs parfums

à l’heure du soir

une oiselle intime ses fantômes

à s’endormir

rêves pour un souhait

chacun proclame son poème

après une victoire


pour clore

il faut connaître l’espace

du corps

à pas de chenilles

cinq filles aussi différentes

qu’une pluie d’automne

après le voile

l’os

j’essaie de fermer mes yeux !


air glaciaire

et puis une étreinte

et puis… !

eau morte

faussaire aux yeux de Z le chien

la calotte rouge


vers un éden

derniers échos de l’amie

adieu, adieu… !

raisins de la tristesse

les meilleurs couscoussiers

créent la pluie

réséda de printemps

je compose des vers bleus

en mille syllabes


l’armée du salut

habillé par le nouveau concept

de vie shuntée


caprice des aubes 

sur l’aile boisée de l’automne

les défunts amants


longue route

les grilles sont pour le louveteau

des nues

fumée blanche

l’âme s’élève des grands foyers

de Tizi-ouzou


comme une outrance

l’amour parle de l’unisson des cœurs

qui traversent

premier sourire

si douce est ta voix au téléphone

une mélopée


flux du fleuve

si peu les jours de lune

et de fièvre

autres étoiles

il observe une ronde du récit

en calligrammes

orages d’été

si belles sont les fins de vacances

du mois de coton


aube d’été

allongé sur une zarbiya d’antan

le souffle long

dernier coup d’œil

elles battent énergiquement les ailes

des hirondelles

sommeil d’Al hara

les enfants se racontent les étoiles

des quatre saisons


les circonstances m’ont amené à visiter un village de Kabylie que je ne connaissais pas, une découverte :

au pré d’un Saul

une plume ocre entre les doigts

d’un jouvenceau

place de l’école

les chimères sonnent le nickel

d’une enfance

soir de pleine lune

mes vêtements prennent l’air

de l’automne


bouquet lancinant

la faucheuse nous tient une ardoise

jamais assez longue


cris du goéland

une décharge de tous les saints

et les diables

la maison craque

déchirure du silence de la nuit

sans nulle épreuve

le ciel tombe de noir

Whitman sur la rive du rêve

qui s’apprivoise


deux âmes fluettes

s’élèvent au grand départ à l’aube

comme une promesse


fête des cœurs

j’entends l’aubade éperdue venir

comme une échappée

une vue sur l’orient

je perce le ciel inodore

un sourire éclot


lézard sans queue  

l’homme échelonne l’échelle de ses traits

vers la nuit


au pré de minuit

la dent s’éveille à la confiserie

son jeûne


je veille ce soir sur mon lit, il fera jour :

solstice d’hiver

j’observe le noir de la nuit

sans jumelles

nuit aux encens

le coup de dés du magicien

des nébules

cœur de l’aube

d’une étincelle s’ouvre le concert

des gazouilles


aube d’été

l’éveil spirituel de la nature

oh, jungle-home !

une gorge blanche

sa langue âpre m’est conquise

pour des clous

prince des oiseaux

les mini-soucoupes du rêve citadin

chants fiévreux


free jazz

glaçon mou dans un verre

fusions


de l’écriture

l’hybride au bout du chant

bleu pétrole

souffle court

nul ne peut mentir sur l’idée

d’un passage

chemins de nulle part

je cours derrière les lucioles

mes yeux caverneux


une printanière

je rêve un moment pour deux

les fois d’amour

un tout m’entoure

et fuit et fuit… !

et fuit

la longue-vue

une lecture aléatoire des signes

du paysage


amitiés bénies

une page blanche a le don

du pardon

voir

pourtant si seul

si seul

fenêtre sur le cœur

les derniers jeux de la saison

de zermumiya


amours en carrousel

je brûle celle qui tombe au sol

vieilles théories

l’humeur espiègle

un léger silence de cœur

entre les lignes

caresse des saisons

un méli-mélo de traits gris

des lézards blancs


soir d’été

l’histoire d’un chien défunt

avec un os

lune sans bruit

accroché à la chair de l’escalier

main sur le cœur

les amis… !

si loin autrefois

je caresse le manche de mon gilet


une eau d’or noir

réapprendre le nom de mes doigts

avant l’aube

du néant à la vie

il sent déjà venir l’arnaque

des nombres

réticence des nuages

au calme d’une énième énigme

d’une boite blanche


oh, quelques jours !

aux dernières phalanges

des luminances

vents sonores

la nostalgie de mes jours d’errance

une lance à la main

café sans sucre

mimique d’un homme nouveau

les deux volets clos


l’été au village

les jeunes filles exaltées

en djebba d’intérieur


l’inclinaison du jour

un balisage des Kabyles

avec des chaises

chômer sous le ciel

derrière les lambeaux d’or

d’éclatants parfums


jusqu’à la pointe

l’amiral mire sur le Bosphore

les yeux troubles

petite ivresse

les murmures se poursuivent

en poussière d’étoiles

liane lancée

j’espère que la chute est réciproque

à l’avant du cri


le show continue

premier rendez-vous manqué

entre les collines

lune croissante

entre les quarts d’heure de silence

je m’en câlice !

une saison défile

les rougeurs d’une passagère

qui s’ingénie


miaulement d’un chat

mystérieuse collecte des ordures

dans la ville qui pue


à l’aube du soir

je laisse fondre le pain

dans ma bouche

jambes de cristal

elle est promise aux matins

qui se touchent

matin d’offert

le vent qui s’engouffre est le prélude

d’une rencontre


l’effet d’une claque

un rêve de Cassandre s’effondre

en mille odes

nuit du fleuve

les mouettes rejouent les constellations

un enfant ment

baigneuse aux longs orteils

arrosée d’une pluie d’été

fou d’elle


il me revient le souvenir d’un cousin :

autre entité

l’éveil spirituel d’un rêve

premiers contacts


saison des hirondelles

j’effleure les mots d’une femme

qui aime ailleurs

brève nuit de noce

sur le cœur trois confettis

au goût sucré

quelque part déchu

l’effervescence et le tintamarre

des sifflets


amours en texto

deux trains traversent le même cœur

des ruines oubliées

parfum d’amour

j’entérine l’âge de la méfiance

fêlure sur la joue

passerelle lointaine

l’homme éventre le brouillard

feuilles de menthe


aube d’été

l’homme pardonne à la nuit

de ses revers

costume noir

la vie est une bavure irrésolue

à quand la masse


lac des cygnes

il t’en faut de plus belle pour renaître

à la musique

idéal nocturne  

les notes glissent par delà

le puits du cœur

vents troubles

les cuivres viennent jouir ici

et chez les voisins


couloirs sombres

le récit peut attendre l’aube

un dernier baiser

quatre heures trente

enveloppé du silence de la nuit

tu reposes

spectacle d’ombres

l’eau coule sur les murs des arènes

fuite vers l’avant


aube souhaitée

une voix d’opéra me repêche

de la Ténèbre

nuages rouges

cliquetis du téléphone

j’attends la tonalité


un bol d’air

il pleut longtemps sous les acacias

après l’averse

joyeuse journée

ton image d’Épinal ne quitte plus

mes pensées


le réel dément

lorsqu’on s’applique en dehors

des cœurs

saisons d’ailleurs

relecture de la neige des mots

jusqu’aux soirs bleus

nuages rouges

une fin du jour pas réel

sous les dérives


jardin d’éden

les poètes sont glorifiés

qu’Allah soit loué

en dessous de tout

la couleur du ciel est jaune

comme un bendir

chaleur des blancs

ils frottent l’extase du poème

à la réalité


ciel d’été

le chant des prières consolent

prière !

train qui passe

le mirage d’un éléphant rose s’intercale

entre les railles

drapé d’un souvenir

mon cœur abrite le recueillement

du crépuscule


cœur audible

je marche sur l’estrade d’un royaume

qui grince


veillée d’écriture

votre aura déjà vous précède

jusqu’à l’aube

entre nous deux

l’amour appartient à nos rêves

les plus doux

âmes sœurs

l’ombre d’un chat me rappelle

à son écho


fin du pèlerinage

il sort à l’aube des froideurs

ô premier jour !

corps amphibien

dans l’assiette de melon

origine inconnue


enfant sur un banc

les pigeons drus baisent

la crème au citron

larme d’hyène

ils ricanent le peuple de Dieu

sur sheitan

fête de la pluie

je me balade au sein des sons

ma gorge dénouée


je pense à ma nièce :

au coin du ciel

je suis puni à l’éternité

de son feu

baisse de la vue

s’en vont naître les papillons

entre les cloisons


destin singulier

je récolte les divins mots

des passants


été sans rebours

je respire l’odeur du vieux port

dans un Pagnol


tabac à rouler

brûle tes lèvres autant qu’un baiser


lèvres mouillées  

une irréelle promesse de la pluie

l’automne me perd


allée au lendemain

je souffle sur mes envies

un vent obscure


je rendais visite à mes amis de Périgueux, j’enfonçais pratiquement toutes les portes des immeubles en pierre, en parcourant son vieux centre :

l’ombre d’un errant

donne à un escalier en pierre  

une allure de givre


appel à la prière

le chien ne passe plus pour un loup

sous ses pleurs


ciel crépusculaire

les enfants nagent vers la nuit

ainsi les légendes


nuit intense   

les histoires abimées du vivant

même les astres

drapé de pluie

ainsi sont les fleuves

parfois en hiver

doigts sur les lèvres

retrouvé par son esquisse

un chant violet


il me revient le souvenir la piscine olympique où beigné toute mon enfance :

générateurs de l’été

le poème renait de ses cendres

entre les dents

portail bleu

les machines sentent le neuf

en coup de vent

comme à chaque fois

le portail reste sans réponses

aux mystères de l’eau


trois jours monotones

je savoure l’Écrire des verbes

qui me aèrent

nuits qui se font harem

transcendé par mes souvenirs

et le temps

journée de grève

je fracasse les billes en verre

de ma bourse


rue d’Isly

les esprits de la chaleur d’été

soulèvent le bleu


pinède de pins

l’été des plages revient

l’abîme aussi


voix aphone

sept jours en automne

où rien ne se nomme

j’observe le ciel

il n’y aura que moi en Lui

vers l’éternité

visite du chat

mêmes yeux que les trois kiwis

qui orbitent


femme qui reste

la lune m’éloigne de son chemin

là haut chante


tasse froide

un froid café que je nomme

en déboires

jeunes folies

un vélo en guise de couverture

les cordes au tronc

crépuscule de l’été

l’oiseau frôle son nid

parfums d’écorces

l’homme au gilet

tâte une marre qui reflète

une chasse ailée


blanche ombre

une forêt derrière les stores

demain sera long

deuxième allée

les contours brumeux recouvrent

tes yeux de pleurs

à l’heure du Congo

l’enfant pleure de ses dons

une main tendue

partance au loin

suivi par la ligne de l’horizon

avec ses démons


parmi les ombres

une voix s’effraie un chemin

une trace


l’oisillon becqué

souvenir des chants oubliés

qui démêlent

corail du ciel

on est toujours au sud

de quelqu’un

douceur de la nuit

musique de la brise d’été

sur les feuilles

l’appel à la prière

mêlé à l’aube et les oiseaux

repend oui

plage vide de présence

abonné à la buissonnière

du mois de mai

court-circuiter le réel

le sourire d’un homme

coutumier du rêve

brève nostalgie

je danse le hip-hop parfois

dans ma tête

échos de pas

rappellent les deux âmes qui vagabondent

dans la pénombre

petite magie

laissez-moi encore vous vivre

entre les lignes


nuit de mai

la sacrée dépendance musicale

une histoire à deux

femme ballottée

après l’hôtel de la plénitude

et magie noire

un ciel idyllique

le mauve de mes yeux

vibre en dedans

l’haleine en farandole

un bâtard sur une piste

de la stéréo

de nulle part

sa peau souple entre mes mains

de cendre

toucher visuel

besoin immédiat du ciel

une raréfaction

l’âme enrubannée

je finis le thé accoudé

sur mes béquilles

kermesse de l’été

le jus coule sur le menton

de tes sourires

bonheur monstre

le vent éteint les braises au loin

de mes vœux


terre étrangère

je gagne la compagnie d’une langue

rêves tranchants

amis fatigués

je suis les pointillés de l’inouïe

puis, hélas !

terre conquise

je pars au dernier virage

de vous

parcours sensoriel

les plumes de l’indien guident mes pas

de faucon

l’ineffable retrouvé

je brouillonne sur des feuilles

l’appel des dunes

matinée d’automne

murmure des arbres à l’oreille sourde

qui voyage

une quête

je cours vers les rires

de la lune

un bout de vie

les vents reviennent

de loin


longue trêve

comme un silence amoureux

rêves d’initiés


baudet tient la balle

puis un autre

une passe

Nouh – Noé

entre une fenêtre et ma salive

l’ultime parole

retour des vagues

j’ouvre mes yeux sur le pays

trois étoiles


mots envoûtés

coasse de vieux crapauds

Edgar Allan Poe

soir de lune

sérénade des crapauds

mots que l’on repêche


nuit d’éclairs

performé par la nature qui tue

échos du bocage


voix aphone

sept jours en automne

où rien ne se nomme


j’observe le ciel

il n’y aura que moi en Lui

vers l’éternité


une visite du chat

mêmes yeux que les trois kiwis

qui tournoient


salut au matin

souhaits à la dérobée

lointaine main

vers qui creuse

images jetées à la dérobée

oh, quel GIF !

bol qui se brise

ton cœur inonde mes yeux

chant du rossignol


mains humides

ton baiser sur mes paupières

marcheur de sable

fin du printemps

pourquoi tu ne chantes plus, oiseau

sur un quiproquo

chant campé

de l’oiseau qui rêve de branches

et rêve encore

mes voisins

chantent au-delà de l’éthéré

comme partout


corps qui s’est tue

comme la glaise au four

sens des aiguilles

entaille de l’ego

le mal des vers se dissolve

entre les feuilles

devant tes yeux

remède et sortilège sont dissous

de feuille en feuille

de front à front

seul d’un regard flou

Poui – Poui

éclats de tes yeux

l’élan de tes premiers émois

ombre qui passe

train qui siffle

à la croisée d’une mémoire

de broussailles

au village musée

où les trains n’ont plus d’odeur

sinon de l’acier


longue trêve

comme un silence des amoureux

dons de l’initié

aube étalée

sur la barbe d’un nageur surpris

par la tasse

de l’azur

dans la barbe d’un nageur échoué

sur une rive


pourquoi il n’y a pas de motos dans les films de Woody Allen ?

quelques ruches

une moto vrombie et part

fenêtre sur l’été


j’envoie des mails, 3 heures du matin :

rêvant de vous

comme un oiseau mouillé

sur le chapeau d’Alice

rien qu’un signe

un tout petit calvaire

une gifle ou une caresse ?

pas très approprié

ni adéquat, envers vous

vous que je hisse

à mi-voix

ne point troubler votre sommeil

d’une aile de vent

je fume

puis une lune…

est-ce qu’on se croise ?

c’est d’un hoquet

qu’une chouette s’est envolée

de mon orbite

cueilleur de rêves

tout le temps, partout

ça va ? … embrasant vos os


clin d’œil à la Walkyrie :

soir à la Trappe

roulis d’une aire de route

dîner d’un avocat


à l’ombre d’un tremble

la légère caresse d’une brise

veines de mes mains


il y a une certaine forme d’alinéation à vouloir combattre l’amour de ce monde :

étoiles et ocre

qui proche du désert se perd

sur une jetée


crayon de papier

d’un même timbre de voix

feuilles de route


vendredi soir

ma machine à linge s’éboule

ou brève d’un noyé

*



2 réponses à « Turquoise »

  1. J’aime beaucoup.
    J’aurais toutefois aimé en lire un chaque jour pour mieux en apprécier la subtilité, plutôt que les lire tous en une seule fois. Pour le coup, ils perdent un peu de leur force intérieure (mais c’est un ressenti très personnel)
    je pense que chaque haïku mérite que l’on s’y attarde 🙂

    Aimé par 3 personnes

  2. Des perles enfilées.
    Mais j’suis d’accord avec Laurence :
    Un par jour, comme des levers de soleil.

    Aimé par 2 personnes

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