il-elle venait
avec l’ordonnance de son cachet
rien ne pressait
sinon, sa mélancolie
*
ma mémoire raisonnait par toutes les tombes
que devais-je lire ?
*
saluant l’image
d’un blanc miroir
une présence
début
*
qu’est-ce que je faisais de ma boite
à mégots ?
*
Silène était-il impuissant ?
souvent, ils le prétendaient
à tort ou à raison
*
un instant
c’était l’éternité qui jeûnait
*
il-elle approchait
avec ses bras archès
vertige au bord
comme toucher au mythe
*
lorsque je n’avais plus d’histoire à me raconter, me croyant déposséder de tout. j’accumulais des choses sur toi, qui miroitaient comme les montagnes alentours. l’érosion pouvait commencer.
*
il-elle s’entrevoyait
comme de par son cœur
où y exultait le souvenir
sous la pénombre d’une chambre
*
pluie de lèvres et langues mouillées
les illusions du vasque se perdaient à l’été
*
au matin
le soleil se levait la bouche ouverte
*
je m’asseyais sur un sofa au milieu d’une fête, un pot de départ parait-il ! m’assoir, je ne savais faire que ça. il faisait jour sur les rideaux bleus.
*
j’écrivais son histoire
au même temps qu’elle se déroulait
*
il-elle atteignait
l’intensité de son origine
comme les poissons dans l’eau
et leurs trappes
*
c’était l’ombre qui donnait à un escalier une teneur monumentale, toutes les ombres n’étaient pas angoissantes, à craindre. je lissais tous les plis.
*
passionnément, je t’aimais
on se parlait en italique
*
je recomptais sur mes doigts, comme compter les étoiles à mon oncle, lui-même sondait les jours à venir, peut-être ensemble.
*
il-elle saluait
plusieurs fois durant l’entrevue
espiègle
et la langue fourchue
*
je m’endormais près de toi
– qui veillera à présent sur moi ?
*
le poète enfantait dans la douleur
*
je t’aimais d’un amour qui permettait tout
comme l’oiseau de marbre
*
une cigogne sur les toits
déménagement
– est-ce que c’était un retour ou une arrivée ?
*
une trajectoire opposée
vie parallèle
rescapée
comme l’eau jaune dans un broc
*
– tu m’avais moi.
– tu étais sans forme.
– tu m’avais moi.
*
j’aimais l’architecture de l’Europe, son histoire et ses innovations, comme ta Citroën ! je m’asseyais à côté de toi, confortablement et en sécurité. je découvrais la vieille ville.
c’étaient les reflets de ton reflet… , que tu désertais depuis, ilot parmi les iles, un paysage doré qui ondoyait comme ta peau ou les épis de blé.
*
il-elle se lavait et crachait
dans l’évier
après les repas de famille
– qu’est-ce que cela voulait dire ?
*
enfant de l’hiver
ô les voix d’enfants… , qui éblouissaient mes rêves !
*
l’art de vivre des petites gens était dans le sauvetage des apparences
*
novice
une partie de moi-même était occultée
*
ce n’était pas tant au prince
que s’intéressait
Rose
mais au cheval
j’étais un cheval autrefois
je battais le pavé des villes et les reins des filles me remerciaient
*
vivre sans toi
c’était comme se noyer dans la Loire
*
il-elle se reflétait
depuis l’autobus dans un lac
comme derrière la chose
derrière sa fenêtre
*
j’avais un rendez-vous avec une lune, ses formes étaient tellement dilatées qu’elle atteignait presque Vénus. je m’allongeais comme un pendu, bercé par le chant des griots.
je n’avais pas de quoi payer un livre, même une bonne occasion ! je fraudais alors dans les trains pour la rejoindre comme des milliers avant moi, des milliers !
*
le fini
ce n’était jamais tout à fait finir
*
tu voyais ce qui était comme
ce qui n’était plus
tu te le représentais
*
il y avait du repos chez soi
du moins, la promesse d’un corps flasque
*
dans mon imaginaire… les personnes âgées, comme mes grands-parents, ne faisaient jamais la vaisselle. les enfants prenaient des tabourets.
*
l’hiver ventait
tout n’était que bain d’alors
colère
*
lorsque je parlais
j’avais soif de peaux
soif de vous
hier était un jour de fête
qu’elle aurait été le cours de la vie encore autre
*
même lorsqu’un poète dormait
il ne dormait pas
sinon d’un sommeil d’outre coquillage
*
on ne disait plus noircir des pages
mais des pixels
*
vous ne me verrez pas demain
ni le lendemain
mais restez alerte
il adviendra un jour
où je frapperai à votre porte
*
avec les femmes dès qu’il s’agissait de l’âme, elles fuyaient et choisissait celui qui leur contait fleurette. je les faisais percevoir, rien qu’une perception
*
l’encre atténuait l’horizon
de mes vers
*
la fille de ne pas être revenue s’était volatilisée
*
j’étais enivré, réinventant quelques étincelles, qu’ensuite je mémorisais. je suivais la première étoile, toujours pressé de notre rencontre. je savais le temps qui nous était imparti.
*
il-elle se souciait peu de l’ici ou là
tant que son exil intimait le manque
peu lui importait les signes
tant que la poésie
*
pour les culs-terreux tout était notoire
je savourais mon dégout
seul
*
tu roulais comme un bolide
sans sucre
*
les boyaux d’un dragon tournaient
et elle
*
je savais de quoi était fait ton regard, ton regard de froid et de glace. l’effet qu’il produisait chez moi n’était pas humain. je te complimentais par là même.
*
il-elle conjuguait
les noms : Van Gogh Matisse Picabia Chagall Modigliani Bacon
Cézanne Renoir Rembrandt Vélasquez
sur tous les tons comme le Je de l’élève
*
aucunement
trottoir
oeil en equinoxe
flou
de l’observer
une trotteuse
*
pas de précipitation
et donc, on feigne la tache ?
*
une aube
un lac
entre nous deux
toi
*
le voilier qui voguait derrière une fenêtre
il n’avait pas de forme
il n’avait pas de port
– Il n’y a de terre qui n’est gorgée de sang.
*
je retrouvais le nom de mes amis et connaissances, comme dans le coran. ils s’annulaient, côté de mon dos qui me réjouissait.
*
j’étais imparfaitement
de la vieille veine, une franche !
*
il-elle fréquentait
les étrangers en situation irrégulière
et aspirait à élargir son horizon
comme un secret à peine voilé
*
un verbe
dès le réveil
était-il raisonnable
le souffle précédé
de la coupure
du poète qui l’aimait
*
il-elle visionnait
les films de gangsters italiens
pour rire aux répliques de ses amis
des deux qui lui donnait un genre ?
- en cours d’élaboration.
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