Fourre-tout

à Le Perruche.

voici que mon âme vogue et voyage

du plus lointain…

un éloignement interminable, chic !

une pincée pour la nef

lécher le piédestal du calice

*

à qu’elle moment

on a cessé

de considérer l’autre

comme une priorité de chaque instant

le don de soi est inopérant

l’amour se meurt

*

même si le noir résiste

même si le bleu persiste

même si le rouge est ailleurs

je résiste

je persiste

je suis ailleurs

*

quitter le navire avant que de perdre le mat

je prie les saints de cette contrée

de mes mains tendues

d’une falaise… , comme une fourmi

je fais ma ronde

*

mardi

jour de fête noire

dans la ville je meurs

et je revis

autrement

lorsqu’il pleut

*

merci de tolérer

de recevoir

son chemin de plume

qu’il arpente vaille

que vaille

où la vie

qu’il exprime

file devant ses yeux

*

tu prends des nouvelles d’un être cher

tu t’aperçois que les consignes t’ont précédé

chaque famille se considère comme un régiment

contre qui faites vous front ?

*

un enfant sur une photographie

pas toujours le même, aux yeux bleus

un trou dans un cahier

est un tourbillon pour l’enfant

il sourit

je sais dès lors qu’il est triste

*

la nuit & une ville

aux alentours est le moi

je tiens une bille d’une main

de l’autre

je me masturbe

*

comme avec ses rêves de la nuit, l’enfermement

et de sa rencontre agglutinée avec A. –

*

le monde ne tourne pas autour de toi

tu longes le contour de tes cotes

crois à ce que tu veux

sais ce que tu fais

eau verte

dessous les eaux

*

quelque chose s’est tue

là, sans vitalité

*

que peut un homme

devant une pleine lune

comme de la béance

cet homme écrit

un homme qui s’enfer à sabler

*

les ombres

torves en leur khayel

j’y passe avec

l’impression d’approcher

d’un ogre

jusqu’à dans les eaux du rêve

comme un peu une nuit de sabbat

les contes exorcisent

tout ça tout ça

*

j’y à côté !

*

je crois percer le mystère des courriers indésirables

ils te bombardent de congratulations

et de félicitations

avant de te lancer un s’il te plaît clic !

un s’il te plaît aide-moi

ils pensent ainsi comprendre quelque chose

à mon ego

ce courrier ne comporte aucun message

*

t’es là

plein de présence

et ton irréalité

est violente

comme d’un éploré

un cri étouffé

écrit dans la marge

*

j’ai pas mal clouté avec la règle T

et j’ai été clouté

j’ai pas mal clouté avec la règle T

et j’ai été cloué

*

au bout de la laisse

un berger que je tiens pour mon chien

le portefeuille dans l’autre main

les politesses à l’heure

où il n’y a plus rien à payer

plus rien de dû

Assia, est-elle une chatte ?

*

de nuit

dehors, je me sens seul

pas de poètes perdus

ni d’oiseaux !

haltant au gré du hasard

de l’ennui

ouvert aux saisons

*

au-delà de tes racines

ton chemin

en deçà du sens de ta vie

te raconter

*

je sens l’encre !

*

le cérémonieux happe nos vies

dès que cela devient sérieux

je suis fait de réglisse

gobez gobez… , le reste est pour les adultes !

comme se ( me ) méfier de ce que j’écris ?

*

la poésie

sera un jour inaudible

un charabia

non vécue – non sentie – non reconnue

elle ne touchera plus personne

*

emprise peut-être

avec la même malédiction

qui m’harasse

pourquoi alors elle pleure ?

curieux comme un épouvantail

*

il faudrait

que j’apprenne

de toi

à rédiger des brouillons

de mes ratures

*

frileux matin

pieuses pensées du matin

les recueillir avec précaution

de celles ambrées

matin des concordances

aux chants premiers¹

*

l’idée qui préfigure les impurs

comme le rampant

soient en bas

les choses pures et belles soient en haut

comme rien n’est de la saleté

soumis à une large hiérarchisation

j’aime les sensations que mes orifices me procurent

et avec, je monte très haut

je les consume !

*

une fenêtre au deuxième

s’allume dans l’immeuble

s’allume dans le noir

illumine ma vision

pour s’éteindre

comme une gorgée d’instants

*

dans le théâtre des convoitises

où les salutations

sont risibles

et à vos frais qu’il faut défendre !

je continue – tu continues – nous continuons la continuation… !

corps qui se démantibule à l’arrivée

lorsque les commencement sont une fin

*

une étrange ² femme

prend du vinaigre de ménage

au plus bas prix

bien évidemment que je la suis

même hors liste

*

si j’arrivais un beau matin

à réinventer

avec des mots

une poignée de sable

j’aurais surmonté mes lectures

*

est-ce que cela me rend

un partisan des flics

des patrouilleurs

d’aimer les beignets

de les déglutir sans compter ³

*

le nombre d’infidélités

que j’ai lu

dans les romans

ne s’accommodent pas

avec les miennes

*

reviendrai-je

sur mes pays

avec un recueil

comme le présent

d’un poète

vivant ou

défunt

ou m’est-il

à jamais interdit ?

*

il rentre d’un jogging

se lave

dîne

fait l’amour

peut-être qu’il va écrire

*

des garçons et des filles

qui sourient

à la nuit

en se tenant par la main

et moi, seul

me vois avec mon petit cadi

*

notre héro développe une faculté, une mémoire des crasses qu’on lui fait. il crache son venin à une personne par jour, parfois plusieurs sans qu’ils n’en sachent rien. il développera aussi un jour le goût de raconter.

*

derrière les paupières !

*

mon frère a peur des abeilles

moi aussi

bonjour

salam

*

le linge de maison

révèle de nous

de notre histoire

de notre mémoire génétique

la faille

*

qui ne fait don de soi

ne peut fusionner

dans l’amitié

qui ne porte le deuil de soi

comme du passé

ne peut cultiver

une amitié

*

premier visage de femme

que j’entrevois

et aujourd’hui, l’homme pêcheur de carnassiers

aux yeux injectés de sang

l’herbe reverdira à l’automne

les bouts de fils tomberont des branches

sous les intempéries

rats bruns des lacs

lacs repliés

*

lorsque la nuit retombait de cendres

que le dernier banc d’étourneaux se mêlait au ciel

que les abeilles ruchaient

je faisais mes adieux à la carrière

je faisais mes adieux aux rivages adorés

voilà, j’étais perdu

les inquiétudes quant à mon avenir, perdues

*

une nuit

où tout dit le jour

je ne sais pourquoi la perspective d’un néant me glace

une contrée qui n’existe pas, – moi non plus !

on devrait chercher dans l’inutilité à se lire mutuellement

pour ce soir, puisqu’il pleut

*

je tremble

avec toi

sur une branche

je t’en conjure

m’abandonnant à ta vie

d’oiseau

*

tantôt

quelque chose

a

perlé

ou a voilé

rien relevé

sinon la brûlure

*

de tes lectures

ne cherches dans l’absolu

aucune justification

par un poème

qui serait au mieux fractale

et pour presque rien

trouves !

*

réveil matin

18 heures, un dimanche pluvieux

je me demande si

le poète n’en a pas fini avec la nuit

et avec le jour

et

ses reflets

*

un rot

est de trop

lorsqu’on s’excuse pas

même pour un magrébin

je rote comme si on déplaçait

un meuble

je rut

et me vomis

*

quelque chose

s’est cassée

à l’usure

rien que là

autant qu’elle soit préférable

à l’ennui du vendredi

*

non

ça ne pleura pas

comme si je pouvais l’éviter

ça ira peut-être

bien

*

au réveil parfois

s’évanouit l’ivresse

comme la timide rosée du matin

le soir venu

nous y sommes rappelés

*

lorsqu’une personne

présage

le pire en toi

tout son schéma

est destructeur

sa demeure est le chaos

*

jusqu’à quel point

peut-on avancer

qu’un poète

a la main mise

sur un mot

peut-être aussi le titre

d’un livre

*

entérinée

l’amitié n’est plus

personne ne le déplore

sinon toi à qui la faute incombe

comme aux philosophes

entre autres

*

appareilles

que l’on te voit

entre le ciel

et son horizon

comme de la température

après qui peut savoir

ces choses là

*

m’endormir poète

ou presque rien

à toute heure

je fête mes victoires

par un sourire

comme ni plus ni moins

les claques aussi

j’espère me lever – à jamais

avec ou dans plein de rêves

*

l’hiver de partout

est entré

dans ma maison

quelques uns m’ont donné

des années à vivre

les autres m’ont précipité

dans un gouffre

rejeté de la table

où il n’est

de mes vers les – miens

qu’ai-je à endurer, Seigneur ?

*

ne rien arrêter

seul

quelque chose / une note

de cette vie

qui glisse

à l’escampette

où ne se rencontre

qu’intériorité

*

si t’es avec moi, je suis avec toi

je devine ton ombre

derrière le verre d’aube rouge

friande de jaune, si rare

j’y reviens et m’y cogne

t’es à quelques pas, une lieue

peut-être moins

*

en dessous de tout ce que j’ai pu espérer

de ce que j’ai pu abandonner

ce que j’étais… , si mince frontière

comme un soupir, comme une réalité

– sauvé-trophée ? est-ce que je vis les mots dans ce mode ?

*

dès que l’on franchit le seuil du jour

on pardonne à la nuit

*

salpêtr – iii – er !

– – – page ?? – – –

1 ) inspiré de Ballade au cœur de la Casbah d’Alger, Samir Djama. un aperçu sur youtube.

2 ) l’adjectif étrange rallie les termes biffés.

3 ) poème infiltré.



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