À Lucie.
1/3
c’est une espèce d’un vieux genre que l’on ne retrouve nulle part, comme un adoucissant des âmes caverneuses. je vais à la rencontre de son job de nettoyeuse qui dévalise les caisses
les sites de rencontre ont ceci de bon.
je vois son sourire unique et inoubliable, un diamant de météorite. n’est-il pas une affaire classée, pourtant je persiste à consulter ses photos. loué sois-tu et ce qui te dépasse
je la reconnais dans sa superbe et ses variations subites, une belle prouesse de la nature. j’entrevois de vagues réminiscences de quelque chose d’encore plus vague, comme boire le mythe
elle se perfectionne sur les rives de la séduction
comme une étoile, je veille au grain de ses réticences
prendre l’instant de l’éternel et voir les paramètres de la trajectoire
un ciel presque bleu derrière des arbres nus qui se courbent
le soleil se noie sous mes pieds où pointe l’herbe douce
je cherche la fleur saine sur une sainte terre et lui bâtir un royaume… ce n’est plus possible ! il faudrait tout l’or de la terre et des hommes cartographiés
il n’est plus possible.
j’avais droit avec la précédente à des pelles mouillées, comme la pluie de Dali. je laissais traîner pour elle mes pleurs dans la rue parmi les beaux qui ont du génie. les crimes sont faits, j’en reviens et ce n’est que parfait
je pense el djinn à la claire bougie en été.
je bande rouge et la devanture est un tropique laiteux. je n’ai pas de réponse toute faite et ma vie n’est pas parfaite. elle doit savoir que dans la vie il y a des hasards inopportuns
je vais juste partir et je vous dis: non
jeu est une déchirure sous la pluie
une femme dans un parcours amoureux
la vie est un bouleversement vocalique qui peuple
je suis avec comme un ermite, le monde sauvage
mille félicités pour les âmes en peine
je suis content mais il faut savoir, il te faut savoir
qu’il y a une âme en peine abandonnée du ciel qui ta fait mourir
la lumière sur ses cheveux violet
j’étais l’ami de son corps sous les draps, il y a mon corps noir
une souscription médiéval, elle me parait lointaine dès ce présent
l’être seul, une éphémère bougie
le verbe multiple, une transparence et moi
est une souillure que je lave de mes yeux noir de toutes les façons
j’endosse l’habit du poète en herbe dès le vendredi saint, il se trouve au-dessus de moi un soleil hypothétique. je regarde le ciel avec un verre et mes chaussures marron sous une table ronde
je sens la chaleur de l’automne sur mes joues et les passants qui rêvassent, les prémisses d’être heureux avec un sourire naïve devant soi. je vois des amoureux qui se tiennent la main
je fonds sur la chaise, sans elle.
je lance des petits miaulements de la gorge d’un chat en attente, m’imagines-tu ainsi ? je n’écris plus sur une viande de poisson séché, un bel après-midi d’amour, une chanson qui se raconte… etc.
tiens toi calme, poète !
redonner une seconde chance à l’amour
je suis le déraciné, à jamais
– un expresso s’il vous plait
– tout de suite Monsieur
– non, plutôt un double
– bien sûr, tout de suite
– votre ticket
– merci, tenez… !
la petite pensée du jour est que le péché Kabyle c’est d’être trop kabyle, ça va les tuer d’orgueil inévitablement, beaucoup de luisance pour ne pas flairer le coup… !
2/3
je suis un croche pied à la civilisation, une relâche et détendu dans mon cloître. je dois m’éloigner le maximum de toute autre dimension et fondre dans le rythme. j’espère te faire une bonne impression
je fais une liste de mes qualités très rares, mais ça serait bien. j’ai mes réserves de tendresses et tu es une bible mariée avec le soleil. je dois m’attendre à des jours meilleurs, oh, les jours meilleurs… !
je remarque qu’il n’y a pas plus heureux qu’une femme qui sourit à son téléphone. je n’ai rien de la tempérance d’un saint. je deviens idiot avec l’âge, c’est plus fort que moi
garde ton funk au calme.
les câbles noirs délimitent nos rêves d’amoureux
un peu mal à la tête avec les yeux vitreux, un souffle
pour clore
il faut connaître l’espace
du corps
je rêve de la tenancière qui est au téléphone avec Amanda Sue, elle ne répond de rien et réclame son du, une sale affaire ! l’héroïne est à une demi-douzaines de routes d’ici et jamais elle ne se présentera
c’est la charge, une fatigue.
je me suis amusé par déclic, un vulgaire mollusque violet gorgé de vitamines. je me retourne vers toi toujours aussi indéfinissable: la grande bleue aux cheveux roux !
je scrute le vide comme un paravent vite et clair, les murmures de la pierre d’ombre jaune… stupides oiseaux de l’étendue ! lire dans l’âme des gens est mauvais et les lunes sont étatiques
le prévoir pour mon post-scriptum !
très bas dans le jour sur la route des ailes
je prends le bus:
ingurgiter
courir avec le silence
toujours vivre
outrageux, je ne sais plus vivre !
je respire ce qu’il y a de peu dans l’air, la symphonie du crémant. je ne fais qu’un avec la matière grise de mon cerveau… surgir, mûrir et m’évade regroupent presque tous les mots
je ris à plein poumons.
j’oublie les fleurs et les palmiers dans le vent, les visages classifiés. les célébrations de la vie sont les assurances simples qui défient. je suis un homme simple, factuel. la fille de ne pas être revenue s’est volatilisée
Menon est une bouche ouverte avec la langue noire !
mes lectures me collent à pleine dents, je meurs et revis sur les trottoirs de la ville. mon imaginaire quotidien est fantomatique, cela ne veut pas dire inexistant. où peux-tu te cacher ?
je reste un boulon clouté, faut-il aller mieux ?
comme dans une ville faite de mirages
à pas de chenilles
cinq filles aussi différentes
qu’une pluie d’automne
3/3
la vie recommence nouvelle sous le ciel de mon appartement, je m’en vais vers l’est qui flamboie. je me dois d’écouter là-bas la route des voyages et du conseil, les territoires en amont
je me suis assoupi entre les mamelles grossières qui touchent le sol, c’est-à-dire pour une misère. qu’ils se lèvent maintenant pour la besogne ou qu’il pleuve. ils ont la solde dans la moelle
Menon est un long nez qui respire la fraîcheur des mensonges !
je danse amoureux fou avec les aigles blancs en communiant avec le ciel bleu perdu dans les montagnes et il fait particulièrement chaud
le téléphone me propose Edge.
un rendez-vous et partir, la lune ce qui aurait pu
loin, bien loin et où tu veux et nulle part si tu souhaites
le calicot se récolte tôt le matin
le soir venu on boit du thé chaud
( il y a sûrement une déesse cachée derrière ! )
j’ai une dette pour les uns et pour tous les autres entre des tenailles, les grandes lacunes de la terre rouge sont envisagées. je joue avec les planètes fauves comme aux échecs
souvent, je perds.
je retrouve comme chaque soir ma fée, le secret de mes nuits. elle me caresse le cœur et dit : chérie chérie… ton déshabillé est exquis ! elle vit isolée dans mon imaginaire, une Bovary Maghrébine
elle vit en blafarde.
je rumine et médite la dimension cosmique de celle qui ne décline pas son nom, comme cet escargot de travers sur la vitre lisse. c’est lui qui bave les mots blancs sur un ciel éclair, mon jumeaux. je vois quelques métaux
la mort rode en ces longues nuits dans ton ventre
la mort rode en ces nuits sans fond…
après le voile
l’os
dormons !
je vois les basiliques et de vieux châteaux sous la pénombre, les façades et mon armoire hanté, mes ancêtres et mes mille bravos sur le talon… etc. j’ai un mal bleu enveloppé
une femme peut parfois être toxique, comme un rêve inachevé. elles étaient de gris les grilles de la terrasse, – pourquoi les diables sont barbus ?
il y a des sentinelles avec des yeux océan qui voient le monde debout, comme si on croisait le fer. je suis peut-être cardiaque, les rythmes…? j’aime lorsque c’est comme ça le soir et que tout va bien
si tout va bien !
parce qu’ils se rencontrent ailleurs
ils échappent à la mort
je rêve que je la tiens la tête en arrière
par ses cheveux mélodieux
une douceur d’hexagone
comme un vieux reste
un fond de sirène qui berce
je presse l’égide, de marbre est ma queue