Haïbuns
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Les plaques te cassent
je n’ai plus la capacité de guérir et de me régénérer aussi vite qu’auparavant, mes blessures prennent un temps considérable pour cicatriser et colmater. je crois que l’homme s’use comme une machine à écrire ou un réfrigérateur, les expériences usent par érosion, les souffrances… , oh, Dieu, elles purifient ! il me fallait six heures… Continue reading
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Une tentative
ils m’ont affublé de différentes expressions tout le long de ma légère existence, semblables à des étiquètes, des sobriquets ! je fais l’impasse sur les insultes gratuites ou justifiées. le prénom que je tiens de mon aïeul et me suit depuis ma conception, un oracle n’aurait pas eu meilleur jeu ! je reste touché par… Continue reading
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Après la séance
À Kamel. est-ce ainsi pour lui après chaque séance, sa glotte ? il prend une serviette, un peu sonné. il tâte l’air en essuyant d’abord son visage à moitié penché sur son épaule. les gestes sont imprimés dans ses gènes, une frappe. sont-ils des automatismes ou l’essence d’une vérité, qui saurait répondre ? les éléments se… Continue reading
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Dans des temps reculés
la voisine de mon ancien immeuble aurait pu jouer d’un instrument, il y avait tout le temps de la musique dans son appartement. elle recevait souvent. on s’entendait à peine penser dans le voisinage. les yeux tracés de khôl comme les maghrébines, elle me donnait l’impression d’une botte d’asperges sur les étalages du marché, un… Continue reading
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Un été avec Dante
je lisais Dante Alighierie, un poète exilé au noyau obscure. je traversais ses textes où plusieurs niveaux de discours transparaissaient. il me rendait petit, désuet, flasque… etc. comme sous l’effet d’une eau chaude et l’ascension de son verbe qui transcende me navrait. le paradis blanc sur bleu ou bleu sur blanc annonçait le crépuscule, le sien. je… Continue reading
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Les vedettes ramadanesques
À Gaïa. ( une inconnue sur Badoo. ) 1/3 j’admire la capacité de Mehdi à se tenir debout en blouse toute la journée et la moitié de la nuit, il me donne l’impression que je n’ai jamais travaillé. je regarde les gens qui s’installent sur les dossiers en cuir et s’en retournent tondu, ils mêlent quelques hadiths… Continue reading
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Petits jeux du Je
à Narimane. je vais conclure comme on s’engage dans un rire, ensuite me vient la question de l’amour. c’est comme fuir et inadéquatement, je pense à toi, ma relâche ! je pense à ton visage au ciel multiple qui glisse vers une aurore inconfortable,- comment puis-je rattraper ta course effrénée ? il n’y a que… Continue reading
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Quelque chose d’un vendredi sur le sol
je n’ai rien avoir avec le commun qui refuse la part du merveilleux dans le cœur, l’abandon aux nostalgiques rêveries… etc. comme un enfant s’adonnerait dans le vent. il excède les quatorze printemps. ils ont peur du ridicule qu’ils ne se risquent à rien, rien de probant. je ne tiens pas à fédérer quoi que ce soit… Continue reading
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Les morsures étaient ignorées
j’étais porté vers les interactions mystiques, comme si rien ne m’arrêtait ou n’altérait mes poussées créatives. une torsion de l’esprit jusqu’à la pointe de l’extrême. je ne voyais plus les villes sur l’estrade de mon cœur, leurs rumeurs m’étaient possible à engloutir. j’allais au hasard feuilleter l’eau de mes trous blancs. le téléphone éteint me délivrait de mes tics. je me réjouissais… Continue reading
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Il y a une lettre pour toi
1/3 je me rappelle de nos sommets au pied du lit, le toqué de mes voisins et les tâches multicolores sur nos corps… etc. oh, Dieu que tu me manques, reviens à moi ! j’espère par cet aperçu de nos frasques inspirées te redonner le goût de nos jours passés, le goût des fruits mûrs et sauvages. je nous… Continue reading
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Les squares
je suis profondément blessé, libre de vous aimer encore et blessé. il me semble que les apparences exhibés ont comme une odeur de friture sur un corps. j’ai quelque chose d’une plante qui survit et une marre, sous peu, je serai noyé par les regrets. c’était moi en chemise blanche dans les squares de contrebande.… Continue reading
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Méditer, une cigarette… !
les épines du rosier te piquent, tranchantes qu’elles deviennent dégueulasse ! tu fumes entre temps, attentif à la durée de ta cigarette. ce moment peut te sembler une éternité lorsque le doute te submerge, tu survis à des crevasses. elle crée des ponts entiers suspendus, en suspens. un jardin où les rêves lointains te fument, rabâchés… Continue reading
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L’enfance du ciel
À Ghiles. il n’y aura un jour plus un mot d’amitié, plus personne n’apportera de solution ! ce monde gagne à tous les coups. Il gagne à tous les coups. je finirai seul et béat. je traverse une incessante lutte dans l’anonymat, cela n’empêche plus la mort de me toiser. je reconnais son cartilage partout… Continue reading
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À porter de main
il fait son marché pour ce week-end, comme rare ceux qui savent l’exil ! déjà l’aube avec ses couleurs décimées sur le toit de quelques chenilles. l’homme dort sur la paille d’un pays après une lecture. je serai de sa vie bouleversé, et de sa mort, j’en serai changé. il se sent ce matin fragile. c’est… Continue reading
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Les doublures d’un poète sont ses mots
À Véronique. il buvait et sortait tous les soirs puisque tout est voué à disparaître, c’est lespeurscœurs d’un homme qui ne pouvait oublier les morts. seule sa mémoire hâtive nous séparait ! l’âme aussi légère qu’une sainte colombe, il avançait vers l’oncle défunt et parlait ! le ridicule d’avoir cru à son retour ne le… Continue reading
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Je vous regarde
un jour je serai votre prophète, un moderne, l’un de ces jours d’une insondable nuit ! je colle les murs en papiers de mains froides pleines devant. je suis quelqu’un d’endurant, un paysagiste œuvrant pour Dieu et sa création. je me demande pourtant si je serai assez solide pour l’amour. je ne fais plus avec la… Continue reading
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Il m’est dit bonne chance
à Hakim. je suis défectueux comme la machine dans mon rêve initiatique d’il y a longtemps, le cambouis est-il un signe ou parce que justement je rêve ! toujours à contre courant. j’ai pris le cap inverse de ce que je pouvais entrevoir dans le champ des possibles, comme sceller ma vie à sa propre… Continue reading
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Sur le départ
je ne passerais plus par-dessus ce qui me traverse et m’arrive, cela est décidé. les jours qui précédent un départ sont toujours particuliers. je crois que tout est lieu de poésie: un nuage qui passe et s’évapore, une respiration calme et régulière, le bruit du moteur d’un motocycle… etc. nous sommes souvent appelés vers un ailleurs,… Continue reading
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Rappel sans serments
la mort se résume dans certaines régions du globe par un échec personnel et cuisant, dans d’autres par un aboutissement. la mienne sera une célébration ! un fort moment de solitude. j’ai cessé de pleurer celle des poètes qui m’a toujours attristé plus que quiconque. ils savent englober le tout, même dans l’inachevé, le bancal…… Continue reading
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Le quai des jours
À Lionel. du quai des jours mon navire s’éloignait, mes hélices du drame… ! j’avais le crâne fêlé, la coque abritait un sans nom où le fil de la sonde se rompait. je glanais les réponses de l’enfance du ciel et de mes voltiges. je ne tenais pas rigueur à l’adversité et j’exécrais les idées fixes… Continue reading
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En rade
c’est dans cette mairie que nos chemins se sont croisés et plus rien depuis n’a été pareil pour moi, plus le même ! je ne sais au fond faire que ça. je nous revois encore comme au premier jour, un peu maladroits, nous attendions l’enjouement des colombes. j’avais un peu de boue entre les dents. c’est… Continue reading
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Les moments qui me réquisitionnent
À Oussama. une passion que j’ai enterrée à l’âge de 21 ans, elle aurait pu s’achever cinq ans plus tôt, la vie en a décidé autrement. c’était pour une fin plus que salvateur. je ne pouvais m’accommoder avec une conscience surannée, mes jeunes aspirations ne trouvaient écho que dans mon miroir interne. une causalité dans… Continue reading
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Mais tout peut changer
on avait quelque chose d’héroïque lorsqu’on revenait d’Alger, aujourd’hui… nom de dieu ! quel aujourd’hui, l’uniformisation ? je déplore mon pays de poésie. je n’étais pas fait pour la compétition, les rivalités m’insupportent, allé toujours plus haut et plus fort, c’est bien foutu pour du bétail ou à la télévision. l’eau leurre plus d’uns. les… Continue reading
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Songe à cet ange noir
c’était pendant une fête et il y avait une certaine hésitation dans les attitudes, une bouteille d’alcool lancé contre le mur, mais d’une colère mémorable. une blanche colère ! j’observais le plafonnier jauni et l’idée d’une pendaison, comme une offrande ! on perd de nos jours le sens du sacrifice et de tout équilibre. la soirée… Continue reading
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La palmeraie
les mauvaises nouvelles parcourent des univers, comme nos rivières qui sont taries. les chemins sont balisés autour de l’ordinaire douillet. tu as passé l’orangerie au crible de tes doutes et déductions, tu ne vois qu’un homme de boue et les bienfaits de son Dieu qui déclinent tu vois aussi un couple à la verticale avec… Continue reading
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Divagations sous un ciel enrhumé
À Célia. je ne suis plus ce soir à l’hôtel d’humeur à la Traviata, il me parvient par la fenêtre le bruit d’une ville blanche, la fenêtre solitaire d’un nomade urbain. il pleut. la lune rouge ne devrait plus tarder, la nuit s’est ouverte ! j’ai une vue sur les toits en contrebas et les… Continue reading
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Parcours d’un nageur délicat
on m’avait mis en garde contre les marocaines aux cheveux longs et épais, en garde aussi contre les tunisiennes aux doigts fins. je nivelais rasséréné vers le haut. je n’avais pourtant rien d’un enfant. c’était des consignes en général sur tout le fatras de ce qui n’est pas de chez nous, il ne semblait pas… Continue reading
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Séquences
je me souviens d’une fille, c’était peut-être déjà une femme, mais les relatifs ne sont pas très importants. je revenais d’un séjour au pays. c’était en 2006. elle s’appelait… ! ce dont je me souviens ce sont ses études en école d’infirmière. elle était bien trop jolie pour moi, bien à vrai dire sous tous… Continue reading
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Couleurs
la liste de mes courses de ce matin, non exhaustif : deux pulls de chez Emmaüs, trois cendriers, un tirage loto, une baguette de pain, du thon à la tomate… etc. j’emménage dans un meublé. les rues bordelaises copulent aux dépends des passants, les boxeuses irréelles qui les traversent ne sont que de modernes minerves qui… Continue reading
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Le rêve de la commune
À Anne. je contais à un ami mon rêve de la nuit passée, mais d’une tristesse, oh mon Dieu ! d’une tristesse… ! la sophia des jours nous apprenait au mieux à les écouter. était-il un non-savoir ? une désillusion s’abattait en ce jour de fête sur ma grande famille, comme la ciguë qu’il faudrait… Continue reading
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Une compagne
je ne veux être une modeste image d’un homme du soir. celle qui m’accompagne ne porte aucun nom, c’est une fille imaginaire, une pure fiction. elle creuse dans mon cœur des sillons. je la débusque à travers les aléas de l’exil. elle a l’habitude de rassembler la fleur de sel et une huile de phosphore… Continue reading
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Du sel de cuisine sur une plaie
le rêve étrange de la nuit passée où tu mets apparu… tu versais de longs sanglots ! je pleurais aussi cette énième déchirure. je cédais à l’envers de mes enclos. tu étais du granite dans les proches rues et la mousse poussait sur tes épaules, une déesse aux inquiétants secrets. il m’était impossible de t’approcher. nous… Continue reading
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Zut !
À Hamid. je poursuis comme un homme déjà bien entamé et sous lequel tout tremble et faibli. on m’appelle l’ancien dans le quartier, mes familiers sont un vestige. je me dis que les anciens eux aussi seront perdus ! la mort est une rature et mes pas mesurés ne sont que les pas d’un pantin.… Continue reading
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Dans une maison
À Fateh. l’humble pendule de bois se détachait dans le salon, une antiquité. le coucou ne fonctionnait presque plus et mes hôtes ne savaient pourquoi. je prenais déjà mes distances de l’incommensurable avalanche du temps, qu’il me fallait sitôt pressentir le bruit poitrinaire de la pendule: tic-tac… ! la nuit noire s’installait et mes yeux tombaient… Continue reading
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Hymne de la nuit
À Mehidin. il me parvient par la fenêtre un vent parfumé et tiède, à peine plus perceptible que le chant de la baleine, une musique de la maison des filles: du hip-hop de parade. la ville est à bosses. une célébration aujourd’hui, un mariage a été fait. l’innocence qui se donne des airs d’adulte !… Continue reading
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Plan
tu veux vivre bêtement et t’éloigner des obligations quotidiennes, à l’état primitif dis-tu ? comme au retour des saisons que l’on considère comme nôtre. tu ne veux plus avoir de phrases concises à méditer, éprouvé par un repu total. tu ne veux plus envisager les incongrus s’échappant d’un monde souterrain. hypothétique ! tu veux fuir… Continue reading
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Es-tu-air=(e)
il faut croire que j’ai vos visages sur le dos tout courbé, – que dois-je faire aujourd’hui de votre absence ? le crève cœur de mes suppliques reste sans écho. le pourquoi de ces pleurs ? lorsque je marche dans la rue, je crois vous reconnaitre parmi les meilleurs. j’ai la tête hors de l’eau… Continue reading
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Un couple du dehors
ils avaient bu beaucoup de cafés et ils avaient dîné dans de charmants restaurants, le temps était leur allié pour se découvrir, s’aimer et aménager ensemble. ils avaient tout pour être un couple heureux et ne passaient jamais inaperçu dans les rues. elle lui offrait des charentaises pour sceller leur union, et lui un bracelet.… Continue reading
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Les occasions ne manquent pas pour se rattraper
À Ahmed. je me souviens du jour où je commençais à survivre, c’était pendant les vacances. j’allumais la télé, comme un jour routinier à glutiner devant muer. j’étais jeune. je ne trouvais plus de sens à rien, plus de but à atteindre. j’avais perdu le goût de vivre, c’était incroyable ! quel drôle de début… Continue reading
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Le chemin du retour
le printemps est au temps fixe et de sombres créatures chantent dans mes oreilles, seules les fleurs respirent. je viens de rentrer de l’aéroport d’alger. tu roules entre mes yeux gorgés de chagrins. je retrouve mes semblables, mes proches… tout le monde va bien et inquiet de me revoir ! j’ai la conviction à présent… Continue reading
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Escapade
je suis à peu près immobile sur une vaste plage, l’océan bouge. je me demande si tout change autour, comme sur une carte postale. l’intériorisation m’est confortable. je remarque les silhouettes des flâneurs au loin sur la rive, quelques bêtes mortes sur le sable et une très belle fille sous son k-way rouge. j’essaie de… Continue reading
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Silex
À Françoise. je suis de nouveau seul et peut-être définitivement guéri de son emprise. je me demande pour combien de temps… 3 jours, 3 mois, 3 ans ? je pourrais entre temps écrire un opéra. je me considère comme une personne chanceuse, démesurément. je suis un rescapé, pour d’autres un privilégié. les jugements des uns… Continue reading
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Une pratique que j’ai pris de France
j’écris des poésies sur tous les supports, elles venaient parfois et je les fuyais, à présent, j’accueille. j’aligne pour ce faire des lettres derrière un voile. n’importe où et n’importe quand. je sens au cours de la rédaction de mon poème et tout de suite avant ma première lecture, comme une présence au-dessus de mon… Continue reading
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Un oiseau est nécessaire
Les oiseaux réveillent les morts et endorment les vivants. Sur le jadis. Pascal Quignard. j’observe la beauté de mon oiseau qui va et vient dans la cage en imitant les chauves-souris non domestiques, à ce qu’il parait, c’est une des conditions de sa survie. la bougeotte, lorsqu’on manque de goût ! je vois bien qu’il… Continue reading
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Résiste
une ombre trône dans l’hospice, je rêve de caresse future en dansant dans les locaux, sans même bouger de mon lit sous les vapeurs. je tombe à la renverse en suivant la course des sages plus que jamais perdus dans les agglomérations, une clôture des non-joignables. les éternels enténébrés. est-ce que je m’endors, comme… Continue reading
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Pôle
comme s’amarrer sur de fabuleuses îles, je plante une graine en vous, aucunement surpris par le sort de nos vies, aussi futile soient-elles devant l’inéluctable. vous n’êtes pas obligé de tout comprendre, mais il vous faut rester attentif. il faut s’envoler aussi de tout son être, s’envoler ! et voir où cela vous mène. vous… Continue reading
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Préparatifs
À Fanny. on s’était dit plusieurs fois adieu sur un quai de gare, au milieu d’une foule de gens compacte. je ne savais dans quoi on s’embarquer. j’irai sans doute à el-oued. c’était comme si les nuages fondaient juste pour nous deux, un semblant de nous deux qui demeure veule. l’horloge des trains n’a jamais… Continue reading
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L’inadapté
À Béatrice. si l’homme a créé les dieux ce n’est que par accident. je fuyais les classes et les bancs du petit écolier, comme tout orphelin fatigué du système qualitatif. l’esprit de la tornade dans mes oreilles droites. les rues après l’orage abondaient de secrets, elles révélaient au premier venu les airs de balade… Continue reading
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Hôpital occipital
à Samy. Les joues mêmes de la petite fille Sont ni de la renouée ni des véroniques dans les coins pas encore arrangés du jardin. Pourtant l’air qui lui vient par la fenêtre C’est à ces endroits de mauvaise herbe et de fleurs agrestes Que ça lui fait penser la paupière et la narine, Tandis… Continue reading
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Radio
derrière chaque poste radio, il y a un être vivant qui oscille. je le tiens pour primordial dans une maison, mon poste est comme une seconde peau. il meuble mon quotidien monotone d’une transmission continue, ou presque ! en fin de journée après une balade au parc ou quand je rentre tard, il reste allumé.… Continue reading
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No man’s land
je lis les exclus des bibliothèques, les conventionnels. une littérature ringarde et naïve par ses propositions. il m’est difficile en ce cas de croire à la gratuité. dans ces livres estampillés que l’on peut reconnaître entre tous, l’auteur termine son récit avec un mot intelligent, contre tous les silences de l’éternité. le livre est presque… Continue reading
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Ain Hallouf
À Rabah. mes larmes coulent vers le bas, comme une eau qui jaillit d’une source froide. une eau dégueulasse à boire et en cela une saturation. j’avais neuf ans et on voyait encore des sangliers affolés au pied de nos portes que l’on s’empressait de verrouiller, comme pour les voleuses d’enfants. il y a que… Continue reading
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Felouque
comme sur une felouque en papier artisanal, je m’allongerai sous le figuier du jardin pour m’émouvoir dans la froideur du temps. je voguerai avec la lune et les étoiles sur le grand fleuve des mots, peut-être que je jetterai l’encre dans les soirs interminables du Pacifique. qui est dit-on sans mémoire. je vivrai plusieurs nuits… Continue reading
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Perception d’un enfant à la plage
À Zahia El Djazair ( la dernière fleur des montagnes libres ! ) je m’étais renouvelé dans le circuit de la vie, un rendez-vous était pris au printemps des oliviers. la plus belle des fleurs s’y trouvait, je n’espérais que l’approcher. comme tous les débuts en amour, j’ouvrais à l’infini. puisqu’elle permettait entre autre la… Continue reading
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Les fenêtres
derrière les fenêtres de ma chambre séjourne une mini tempête, et plus haut, la cime des arbres grabuges violemment. les sacrés monstres qui me hantent. dans un clair-obscur Souade coud une laine. elle est belle. elle le sait. j’observe ses actions habiles et passionnées, comme quelque chose d’une Parque. je crois entendre une toux appuyée,… Continue reading
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Zelda
À Camille. je regarde les trotteuses surpris par un sempiternel matin révélé, bientôt sept heures et ton doux visage métra fin et à terre les ombres. je te hurlerai une faim malsaine dès ton éveille. Amour, tout comme toi. j’essaie de me rappeler le nom des plantes et le nom de ma terre natale, celle… Continue reading
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Charlot lettré
comme sortie d’une longue vague écumante, une déesse berbère ravivait le ciel et les arbres de ses courbes aux couleurs chatoyantes. je m’ennuyais de faillir. j’espionnais la vie imaginaire des écrivains publics de la grande poste. je me tenais là-bas pour chaque lettre manuscrite ou bordereaux de compte à remplir. elle n’a de grand que… Continue reading
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Une époque fugace
elle en rêvait. elle l’a fait, flirter avec son amoureux qui était plus âgé. tous deux jouissaient de la même verve et prétendaient à un bonheur commun. ils s’étaient installés à l’arrière d’un break familial. il pleuvait au ralenti sur les vitres. ils échangeaient des phrases banales et jouaient à des jeux sur le téléphone.… Continue reading
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Billet territorial
À la ville de Boumerdès. je retrouve mes histoires d’antan, comme le même bateau qui passe. j’étais un brin défectueux, sans rien d’abstrait. je déclarais mes positions. une somme répétitive en soi, peur native ! nous étions tous deux dans le calme de la baie, le ciel était une coquille d’œuf cassé et nos miroirs… Continue reading
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Les soirs bleus
À Ibtissem. pour la préservation de vos cœurs endoloris, le thermostat de ce poème à été réglé pour une température corporel de 42° environ. comme ce petit rocher au bout de mes doigts, tu es allongée sur le flanc gauche et tu me parles… je tends vers tes lumières dans le lointain. serre-moi fort à perdre haleine.… Continue reading
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Confidences sur une antisèche
le doux souvenir du parfum de tes cotons blancs, si lointain et pourtant persistant, n’est-ce pas une merveilleuse coquille d’été ? je te préférais au fond moins pudique. je me confonds avec ton humide chaleur, l’auguste de ton austérité évanescente et mielleuse. un flash : je me demande si un jour tu me seras salutaire.… Continue reading
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Un soir d’ivresse
j’avale des kilomètres d’une douce pente, les champs stériles défilent à la renverse. je vois un fauteuil de confection anglaise suspendu à un arbre, du polystyrène accolé aux poubelles. j’abandonne tout comme un acquéreur sans le sou, tout dans un battement de nuit ! je suis solidaire de mes longues manches noires qui scintillent. j’écoute… Continue reading
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Embryon
1/3 j’écris l’histoire en même temps que je la vis, non loin de l’arbre à poèmes salvateur plus qu’autre chose, comme sur des chemins de traverses. je me surprends à bien penser, comme les citations philosophiques, les dictionnaires… etc. j’aime les significations sur les origines, le passé et les paysages. j’ai une admiration immodéré pour l’aventure,… Continue reading
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Quelque chose d’un au revoir
À Nathalie. il me semble et ça m’en à tout l’air d’une romance sans paroles. confiante dans les faubourgs et les troquets, tu faisais la guerre aux hommes bibliques. une mythique vocifératrice. tu étais une petite créature qui trouait mes nuits désincarnées et solitaires, tes cheveux rayonnaient sous les lampadaires de la ville. il y… Continue reading
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Cuirasse
À Hania. certains soirs de gaie mélancolie et avant de m’endormir, je joue avec le rebord en bois de ma table de chevet, vernis et froid au toucher. oh Dieu faite que j’aime encore ! je tombe dans un état qui ne possède aucun atterrissage ou scaphandre, comme un gouffre peut-être qui espère: un coucher… Continue reading
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Le ciel de la Loire
mon aimée est quelque part vivante sur le globe, je l’imagine au pré d’un cours d’eau chantant nos retrouvailles. les mains levés au ciel en signe de prière. je l’imagine maudire le premier jour de notre rencontre, et bien d’avantage ! c’était une conquérante des cases vides de la partie qui se jouait. elle était… Continue reading
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Les fleurs fanées
les fleurs fanées sont nettement plus jolies avec leur aspect rêche et fragile, en toute saison, elles interpellent nos esprits égarées. elles rivalisent d’épanouissement et de senteur, puis hagardes, vient le temps de l’inattendu, comme un mini crépuscule éblouissant. nous parlons des fleurs qui n’ont rien à envier aux imitations suffisantes et opalines, une jeunesse… Continue reading
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Les cloches
nous sommes assis sur un divan éméché et mauve, nous sentons la fin de soirée. vous portez encore votre écharpe noire et de coton autour du cou. votre long cou…! mes doigts jouent délicatement avec un billet bleu plié trois fois, c’est comme un instant dans la vie d’un homme qui me paraît sans fin. il… Continue reading
Bienvenue dans mon atelier !
Vous avez la gentillesse de parcourir ces bribes de mots et de m’encourager. Je tiens avant tout à vous en remercier, merci chères lectrices, chers lecteurs.
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Tout signe refusant le savoir doit être marqué par les mots : Ô toi étoile lointaine… ,— Djaroua Allaoua Ouahbi.