• Ne pas mourir de ma nuit

    je ne resterai pas dans le noir ce soir puisque j’ai perdu

    mes petits boutons d’eczémas mon enfance mon amitié

    comme un bœuf ruminant obnubilé par la paille devant ses yeux

    difficile d’avaler après ça, moi qui ai tout gobé

    la froide nuit est préférable à une veille

    un sacré gâchis, – oublies oublies… ! pardi !

    je ne crois plus ce que je vois, depuis toujours, toujours

    serai-je un jour orphelin de mon obscurité ? insupportable disaient-ils

    ils te feront ravaler tes mots

    en revanche, tiens, un grillon turbine, – ami ?

  • Derrière l’entaille

    de consulter mes comptes au pays c’est comme si j’y suis

    un contact même virtuel comme un peu de moi qui reste là-bas

    un nom dans une banque ! ou gravé sur un banc en quoi d’autre

    maintenant plus rien ne bouge, – plus rien ne marche, – plus rien devant, le flou

    maintenant que faire de mon passeport, des rues et des arbres de ma rue, des parfums

    et des visages, etc. quelle trombe !

    il y a un ailleurs bien sûr, je m’y tiens à côté, debout un peu tordu de la tête

    cela ne ressemble pas à une ile, plutôt un blanc silence

    j’espère y préparer mon entrée, j’espère qu’il y aura des rires

    à la radio chaine 3

  • Une flaque

    il me revient en des moments une question : suis-je un despote ?

    aussi tôt suivit par l’idée qu’il n’y a pas meilleur que moi pour laisser vivre

    dans tous les sens, même par le feu

    comme me reviennent de rares consolations de naguère

    n’exigeant pas moins de mes interlocuteurs puisqu’il ne me reste aucun soutien ici-bas

    je compte mes entrées chez les morts qui s’empilent sous la poussière

    et mes recueils qui commencent par : fais comme si… , puis l’aube

    publier, c’est mourir à son époque, de son vivant, – c’est faillir !

    je n’ai rien d’un acteur, nul ne me rendra mes plus belles érections

    sinon une version édulcorée

  • À jamais en rien

    lorsque chaque mot était un coac, chaque retour à la ligne et chaque virgule ou conjonction

    arrachés de l’oubli, de l’abime

    même la musique de ces vers était jaugée, peut-être prédestinée

    cela ne m’intéressait pas de bâtir de nouveaux édifices, des cathédrales ou autres

    y avait qu’à être un monstre !

    je comparais mes écrits à une aura opérant après son passage

    en laissant longtemps le doute planer

    je cherchais par où jaillirait l’infini, le non-retour

    quand tout autour s’étalait la mort, les eaux noires

    quête d’un malheureux

  • Alchimie

    cependant,

    tout mon corps répond non

    cependant,

    tout éteindre d’une colère

    cependant,

    tout étouffer d’une montagne de feu

    cependant,

    tout atteindre des digues

    cependant,

    tout laisser des plombs… ,

    *

    ils ont l’art de composer

    et l’art d’en parler, –

    qu’est-ce qui vous coûte d’employer tant de verbes ?

    gras bavardages

    sinon presse exige

    en demeure : indépendance, sans bannière

    *

    il y a des jours où il aurait fallu ne pas se lever. et, c’est ramadan, encore. je ne sais rien de la purge, comme d’une aumône. j’aurais communié, de l’ouest aux confins

    j’écoute Ne sois pas triste de Serge R. j’imagine de la voix de la cantatrice : si tu me choisis, ne sois pas avare, viens t’allonger avec moi sur l’herbe ou sur ce lit d’hôtel

  • Quinto

    par mes pays celui ou celle qui veut se marier ou va le faire clôture

    ses comptes Web

    sans oublier que c’est sur ceux-là qu’un couple se forme

    majoritairement

    j’échangerais pour un poème l’un de tes moments de grâce

    lorsque ma folie retombe, s’apaise, s’épaissit

    on aura jamais plus un ciel sans satellite !

    on aura jamais une exacte carte du globe, – quinto !

    il n’y a rien à dire à ça

    : j’avoue, j’ai hésité !

  • Ne me sait

    pas d’alliés, où ? fileur, filou avec tout, envers tous

    au vis à vis, le deuil, le charbon, – corps et âme, un élan

    je me ressaisis, au soir, aux formes, – à voir ? 

    jamais là, sans appui : ombre et vibrations

    moi, raconté par une fable qui m’a précédée, toujours

    à table, les coudes au plus long

    je sentais les êtres, je m’y noyais, j’émanais des bizarreries

    éclipse et nuages, – non, non plus de manque ! ça s’est passé

    une poésie aurait pu se jouer ici, comme d’un nectar

    mes idées, ma vie… , qu’à refaire

  • Avril

    alors que sur cette terre

    qui m’est tendre

    revers et pics et ses scintillements

    aux saveurs de miel

    mes difficultés ont une couleur de miel

    me frôlent

    changent

    et pèsent sur la balance de l’oubli

    si je devais comme poser une pierre

    ou les suivre

    les compter

    à chaque envie d’en finir…

    qui s’est ravalée

    sous l’innommé

    de mes souvenirs

    non plus d’historique

    comme un arbre qui ne feuille jamais

    j’aime m’y voir au crépuscule

    en m’envoyant promener

    m’envoyant percher

    percher

    en quelques façons filer

    je bois, je bois, douceurs ! sœur-branche

    je crois jeûner

  • Une pluie d’étoiles sur ma tête nue

    les clés de trois poètes qui m’ont sauvé la vie

    durant ma première crise c’était Paroles de Prévert

    trouvé à la gare de Marseille, à l’aube

    je m’édifiais intérieurement, à la deuxième, avec Ainsi parlait Zarathoustra

    la dernière était moins douloureuse en compagnie de Hamlet, une traduction lue et relue

    ils étaient entourés, bien sûr, d’un silence divin

    le passé était ainsi pour moi et j’ai dû le refermer

    comme sur des louanges qui ont dû monter au ciel

    hier soir à la petite mosquée Al Atik

    près de chez moi et loin de son minaret

  • Je ne sais pas

    rien ne me réjouit autant que de perdre des poèmes en route

    impossible d’en retrouver une trace

    moins de poids sur ma conscience, de travail à revoir

    quoique les ayant déjà rédigés

    j’en garde un vif souvenir

    un manque béant

    je tiens pourtant du fétichisme quelques résédas

    si l’écrit, la poésie, étaient tout aussi transitoire et qu’il n’en demeurerait rien

    combien même je m’y contenterai

    puisque quelque chose a vu le jour, sera ou revient

  • Une place

    lorsqu’ils surviennent à ma conscience

    qu’ils me visitent

    comme un jour de fête

    j’espère que mes prières leur parviennent

    j’espère que mes prières dissipent les brumes de leurs tombes

    oui, je surélève

    combien risible les préoccupations de ma vie, infime

    la pile des ans… , oui, je surélève ! peur de mon ombre, si anxieux

    je vais m’excuser de respirer si bruyamment

    un encens

  • Haleine

    partir

    martyr

    art

    si ça ne tient qu’à la lettre O

    comme mort

    et s’y engouffrer

    s’y reposer les yeux reposés

    souris

    crochets

    murées murées

    longtemps fou-endormi

    pour se rappeler

    du frisson

    d’un poitrinaire

    repris par une main

    le robinet fuit

    suivant les carreaux

    comme rien sous la dent

    qui ne justifie le passé

    ni le pardon

    je traine sans nom

    n’ayant plus confiance en mes mots

  • 296

    dès mon arrivée,

    à Bordeaux, je voyais

    ma Constantine, sa lumière

    quelque chose que l’on appelait un ailleurs

    en arrivant en train

    d’ailleurs, il y avait une rue tout près

    pas loin de là où nous logions

    baptisée de ce nom

    ton chez toi était mon chez moi

    je m’y sentais accueilli

  • Vents contraires

    tu invoques… ,

    par ta présence, déjà senti

    la caresse, – l’intuition du vent

    tourbillons de particules

    qui retombent !

    tu tâtes l’air, la haie

    hormis celle qui en tombe, – celle qui te tâte ?

    derrière la vitre

    lorsque tu sombres

    tes yeux, dernières douceurs

    tu en oublies

    hors ton frein, ton cloître

    va, tes poignés

    non sans odeur

    … , va !

  • Les plaques te cassent

    je n’ai plus la capacité de guérir et de me régénérer aussi vite qu’auparavant, mes blessures prennent un temps considérable pour cicatriser et colmater.

    je crois que l’homme s’use comme une machine à écrire ou un réfrigérateur, les expériences usent par érosion, les souffrances… , oh, Dieu, elles purifient !

    il me fallait six heures de sommeil et sans ressentir les coups de moue durant la journée, mon cœur tournait au dépôt d’alcool. je menais furieux mes volontés.

    je ne bâillais que rarement hormis la sensation des paupières lourdes, mes mouvements étaient secs et brusques, approximatifs ! c’était la découverte de soi ou l’ennui.

    je pouvais marcher des nuits entières sans me soucier de la distance ou enchaîner les épisodes au lit et ne pas fléchir ! elles en avaient, au fond, que pour mon foutre !

    les émotions était décuplés à l’excès

    je remarque qu’il me faut plus

    il m’arrive de même avec la récupération qui semble concerner mon horloge interne, même si j’ai perdu la notion du jour et de la nuit.

    on ne sait dire de quelle couleur est le ciel

    les candélabres ajustent son pas

  • Une tentative

    ils m’ont affublé de différentes expressions tout le long de ma légère existence, semblables à des étiquètes, des sobriquets ! je fais l’impasse sur les insultes gratuites ou justifiées.

    le prénom que je tiens de mon aïeul et me suit depuis ma conception, un oracle n’aurait pas eu meilleur jeu ! je reste touché par cette initiative.

    j’ai pris conscience de ce baptême lors de mon entrée en crèche, comme pressentir qu’il m’accompagnera durant. je crois me souvenir qu’il y avait une fille à chacun de mes bras !

    je ne recherche nulle vanité

    la dérision m’a poinçonné

    ils m’ont accolé au collège le surnom de pécheur, rien n’est jamais tout à fait vrai ! je le dois sans doute à mon tempérament de mécréant plus qu’à mon chapeau.

    je peux ajouté à cette période d’autres termes plus sophistiqués les uns que les autres, surtout terrifiants: ex-petit-ami, ennemi, endeuillé, etc. une période bien compliquée.

    ils concevaient avec ces appellations les ersatz d’une fratrie, ou le pire imaginable, une appropriation ! il n’en demeurait pas moins leur promiscuité.

    je n’ai jamais fait pareil

    sauf lorsque j’ai refusé de les voir

    ils ont même appelé mon volume de chaire tonton et ceci pour toutes les générations à venir ! je ne sais ce que tout cela implique, l’après me laisse songeur.

    je ne suis qu’un être insignifiant qui fuit devant les réclamations et les sollicitations, à mille lieux d’en recevoir d’exemplaires. je m’y tient sans m’identifier.

    je parcours le champ de mon histoire antérieur en me préparant à la mort dans ma retraite, sans aucun nominatif, comme un scarabée livré au bec d’une huppe.

    je suis à mi-parcours de mon nom

    il m’importe peu par quelle entame finit sa surface

  • Pourquoi je dis parfois ?

    il m’est parfois difficile de me souvenir d’un visage comme du jour et de la date comme d’un anniversaire comme d’un rendez-vous quelconque comme d’un itinéraire comme d’un air en marchant

    il m’est parfois difficile de reconnaitre mes erreurs mes tares mes lâchetés comme la voix d’un poète ou celle d’un traducteur comme un arbre en automne comme de me reconnaitre

    il m’est parfois difficile de me fixer une heure de réveil comme en eunuque sur une chaise en osier comme sur un travail à exécuter sans délai comme sur un programme de lecture que trop restreint

    il m’est parfois difficile de continuer à me survivre à me triturer à mourir à moi-même comme d’errer à perpétuité comme de prier la qibla de la page comme de m’abstenir du jeu obstinément

    il m’est parfois difficile de digérer les horreurs et la misère jusqu’à l’os comme mon insatiabilité des images aucunement dans le but d’une accumulation mes repas étants frugales ronronnés

    il m’est parfois difficile de rester lorsqu’il n’y a plus personne comme dans l’attente d’un signe comme sans nouvelles de l’aimée comme sans entrevoir la sortie du labyrinthe comme à l’étranger

    il m’est parfois difficile de respirer tout court comme de l’encens un parfum un mensonge comme de souffler sur les braises ou sur les fleurs de pissenlit peu avalées comme lorsque je balance

    il m’est parfois difficile de retenir quelqu’un qui part comme une méditation un rêve une envie de ma vessie comme le titre d’un roman mal lu comme de me contenir à foncer le trait

    il m’est parfois difficile de prendre les évènements comme tel comme ce qui résulte de la marge comme mes souhaits pour accomplis jamais convaincu de mes moments de lucidité de fuite

    il m’est parfois difficile de lever le voile un pli un sceau comme de me lever en m’apercevant que le ciel sera filé ou terrifiant comme hier il y a dix ans comme de me rehausser à hauteur des mots

  • Jusqu’au foin

    la poésie

    c’est lorsqu’on a faim

    de mots

    de corps

    de vivre

    si le poète pouvait quelque chose

    il n’écrirait que les œuvres des autres

    *

    il n’y a pas de route pour le non-doute !

    il n’y a pas de route sans aucun doute !

    *

    comme quand j’étais enfant

    je toc parfois ma tête

    pour m’assurer

    qu’elle est encore

    vide et

    invraisemblablement : elle est fêlée

    *

    on ne sait pas si c’est un remède comme une magie noire

    on ne sait pas si c’est une nécessité comme des lépreux

    *

    je suis un ange et me voilà en démon – démon tout frais

    je suis un démon et me revoilà en ange tout chaud

    *

    je vois le ciel. petit, je suis !

    je vois le ciel. croyant, je suis !

    je vous le ciel. poète, je suis !

    *

    le temps de la révélation est comme des spasmes

    les temps d’écriture sont comme une dilatation du temps

    *

    moi, je voudrais prendre des bateaux

    moi, je voudrais monter aux arbres

    moi, je voudrais la revoir dans ce petit cœur

    *

    on aura tout contrefait

    on aura tout falsifier

    *

     ruisselle vite la neige qui n’est pas saisonnière

    la patience des feuilles d’arbre qui s’effacent du sol

    prends garde à ces instants fatidiques de tous les départs

    *

    j’ai espéré mon retour plus fort que tout

    j’ai maudit mon retour la raison de tout

    *

    l’ombre des mots

    le grain d’ombre qui siffle la raison

    comme on colmate les imperfections

    *

    la poésie

    c’est lorsqu’on est ailleurs

    pour les amoureux

    pour les fous

    pour les promeneurs

    sur ces entrefaites : le poète

    est un non-être dans l’absolu

  • Le point du blanc aux murs

    je ne sais depuis quelle occasion on prend des nouvelles de quelqu’un au passage, – que tu passes ! je ne t’y invite pas, ici et nulle part ailleurs. au fond, qui t’en voudrait ?

    longtemps j’étais disponible

    longtemps j’étais joignable, – allez au diable !

    que l’on me laisse descendre à ras

    que l’on m’oublie

    je ne parle à présent qu’au Seigneur, – c’est vrai, il y a aussi l’artisanat ! je prends le temps de démêler, même si de travers. la poussière comme de son silence sont un baume

    je ne veux plus entendre personne

    je ne veux plus attendre quiconque, – les sornettes ça suffit !

    que l’on dise un fou

    que l’on dise un terni

    je m’aperçois qu’un mot est un membre, un interlocuteur, un grain enseveli sous les vagues d’ombre, – j’accepte ! je ne crains que l’adresse à celui-ci, furtif à moi-même, célestement

    de la tombe vient ma colère

    tombe est mon havre

  • Éclair filé

    j’adorais les expressions de ton visage comme un petit soleil agréable ses traits exprimaient la Bretagne me rappelaient les fleuves et les rivières que je ne visiterais sans doute jamais

    j’adorais glaner avec toi les après-midi relâches tu étais mon tout mon ailleurs tu étais ma maison où reposait la poussière de l’oubli l’amitié que tu me témoignais était si forte

    j’adorais ton côté spectaculaire semblable aux héroïnes de Wagner et ton penchant pour la désobéissance une qualité qui s’accomplissait souvent chez toi par les feux du cœur

    j’adorais fumer une cigarette avec toi et sentir le goût au beurre de karité sur mes lèvres comme quand on partageait les quarts de pommes au petit-matin où tu étais avenante câline

    j’adorais les moments de joies partagées et ta bonne humeur j’adorais t’aimer j’adorais avoir froid à tes côtés et trembler je te retrouvais tout le temps même sur le rouge des coquelicots

    j’adorais lorsque tu secouais les draps pour la nuit et qu’un parfum se diffusait dans la pièce je te regardais longuement silencieux tu incarnais la vie à la française et son humour

    j’adorais ton caractère tes mouvements de louve intraduisibles j’aimerais revoir le soleil du midi en ta présence et ton corps fiévreux une toundra et son herbe aurait pu se peindre en bleu

    j’adorais recevoir tes chaudes lèvres partout sur moi et me perdre dans tes yeux en toi en tes rêves me redorer la peau avec comme un lézard sous ton ciel clair et calme

    j’adorais serrer tes petits seins rouges et tes fesses d’ardoises cela me renvoyait si loin si loin aux bancs de l’école et surtout entendre tes insondables soupirs tes mots de tous les jours

    j’adorais les nuits constellées de solitude tu revenais dans mes plus profondes pensées tu ne faisais jamais rien que les traverser comme on traverserait des terres chaudes et désolées !

  • Le jour où je parlais oiseau

    le jour où je parlais oiseau rien n’annonçait les crépuscules les visites de connaissances les étoiles et le sacrifice de l’immonde bête qui se douchait au jasmin qui se douchait

    le jour où je parlais oiseau tout était à refaire et beau ! et mort ! sans la faim comme ils disaient de ma nécessité à assouvir les choses et des disparus auxquels je faisais des œufs

    le jour où je parlais oiseau… , en fait je répondais en oiseau c’était l’autre versant jamais compris ou entendu auparavant ce n’était pas un jour ordinaire providentiel c’était comme un gour

    le jour où je parlais oiseau je régulais la circulation des corps des courants jusqu’à celle de mes veines de mes deux royaumes d’exil qui chutaient chuchotaient leurs saccades

    le jour où je parlais oiseau vaquant je bivouaquais ! c’était l’été – c’était le ramadan – c’était la fête – c’était parfois le banquet ! je redescendais de tant d’imperfections d’érotisme

    le jour où je parlais oiseau je marchais je me voyais marcher comme voir partager la solitude du Prophète et ses versets comme dur d’interpréter un songe lorsqu’il présageait le pire

    le jour où je parlais oiseau je prosotais… , Piou – Piou ! j’étais en riant de la nudité même de l’idiot de l’extravagant les journaux traduisaient le petit moineau dans mon cœur

    le jour où je parlais oiseau je portais des ailes d’un dieu qu’ils disaient alors d’un ange ? peut-être d’hermès ? l’une s’était cassée en trouant les plafonds avec l’appel d’un muezzine

    le jour où je parlais oiseau je basculais de mon radeau en tractant des continents avec la magie du ciel des mines de forages et l’électrique monde changeait de banc

    le jour où je parlais oiseau comme un anneau ou un indien je dansais autour des planètes de plantes sans la honte de l’homme debout et étranger à tout autre musique

    le jour où je parlais oiseau en pleine clarté de midi je goûtais de biscuits et de capsules de café violet je me retrouvais au pied de mon arbre un abricotier ibn al-baytar

    j’étais hors des radars

    lorsque je parlais oiseau

  • Coulée

    ça monte

    ça monte – classe – range – dépoussière

    la coulée de signes

    ça s’affaire – ça affiche – s’acclimate

    joue de la crevaison

    ça feinte

    palpe le culminant – la note

    retouche – sous-pèse le trop

    fonce – force – avance à l’arrière !

    ondule autours

    ça revient – tourne – corrige

    danse d’un cran de sureté

    danse pour une danse

    ça lance – ça projette – ça passe

    en tableaux inentamés

    tape des doigts à l’usure – tape contre

    s’arque

    ça monte – colorie

    ça enfle – jubile

    ça rit une fois à l’été

    ça s’allonge les bras – ça noircit

    récits tranchés en leur milieu

    en leur endurance

    ça fossilise – cartographie – numérise – ça répertorie

    paupières lourdes – paupières lourdes

    il faudrait en tombant

    que tu tombes

  • Aujourd’hui, moi, j’ai reçu un coup

    saturé, je ne sais à quel moment le cliché m’a rattrapé ! le pire est à chaque fois que je prends un chemin à l’inverse de la vie, du bon sens, etc. je poursuis ma dérive

    même si je ne ressemble à rien de banale

    de reconnaissable

    de gouvernable

    d’apprivoisé

    derrière le miroir

    un foutoir qui fait touche

    une baignoire

    rideau

    l’exil

    : territorial – intérieur – de la langue

    ( rien de tel pour se réjouir ! ).

    est-ce que la peur

    de finir idiot

    me rend

    déjà inquiétant

    bancal ?

    gueule de chien de traîneau pestiféré comme de la fièvre tête de bidon dans les nuages saint-branleur borgne comme un phallus baveux de limaces veuf de l’amour défectueux à l’emploi bicot de la montagne moisie d’une coque de bateau crottin parfumé à l’ail tordu comme du lierre parasite mort sous la pluie fichu pour un bon papier haïs des orgues et des fées

    ( qui l’aurait cru ! ).

    je provoque plutôt le malaise, le rejet – jet… , oh ma fortune ! je préfère dire de moi, que c’est moi. je crains de me cloisonner derrière les parois de la pensée clinique, de l’écriture hygiénique !

    à sang et à fumée

    sans qu’il n’y est

    un court-circuit

    enlevé

    me sauve

    de mon cou

    de boue

    lapé

    par les saletés

    et les oublier

    le premier

    à m’illusionner

    sur mon état

    foudroyé

    dès le berceau

    je doute qu’il se réfère à celui de l’humanité

    que chacun entend autre !

  • La voix du colporteur redescend

    les nuages comme de la cendre

    comme des moulures

    d’une main embouchée

    de peintre

    un refuge au soir

    les montagnes de kabylie qui dévalent

    les bleus oliviers et le jasmin

    parmi les maisons au loin éparpillées

    de terre cuite

    ocres

    et de plumes d’oies !

    comme se promener sur une légère mollesse

    sur la nuit et ses vibrations

    dans une brise fileuse

    la mort dans les parages – une rature

    un gisement de pierres

    et talismans

    les rivières coulent sous les phalanges

    sous les tombes retrouvées

    je perds la route du chercheur d’or moulé dans le grave de l’aurore

    tout n’est qu’un jeu avec la sphère

  • En clin d’œil

    tu ne m’aimais plus

    tu aurais pu faire semblant

    un semblant d’humanité que tes yeux avaient perdu

    tu te léchais les babines

    tu ferais une sacré putain de sainte

    comme un chaton peu ragoutant dans mon film de fin d’étude !

    fin d’étude

    *

    je suis mort un matin de juillet

    à Talence

    sous l’ombre froide

    d’un arbre vert ordinaire

    embaumé par la pelouse sèche

    loin du regard des hommes et des bêtes

    il était 11h24, l’an 2007

    *

    je ne me faisais plus d’idée sur le couple, comme ceux que l’on voyait sur les magasines, encore moins sous le sacrement de l’état. le paillasson où tu t’essuyais gentiment les pieds

    tout m’amenait à notre rencontre, – est-ce que tu voyais ma peine, me répondras-tu un jour ? je comprendrais peut-être le message du manteau que tu m’avais offert

  • Crocs d’un loup

    à Rafik.

    j’assemblais de mes doigts quelque part

    comme tendre vers l’ensemble

    l’ailleurs d’un commandement : vert.

    mon cœur lasse m’accablait

    je me recentrais

    sous l’ombre d’un muret

    soyons pour nous

    soyons insaisissables comme les vents

    comme les longs hurlements !

    ne reconnaissant qu’une version de l’enfer sur terre

    la peur de plaire

    je connaissais de par le sang

  • Rien qu’un arbre !

    j’espérais m’approcher d’un arbre dans l’autre monde

    un arbre peut-être ondoyant ou de feu

    qui serait inconsommable et ne se consumerait jamais

    je n’aurais pas eu le désir d’eaux limpides ou de Styx

    ni m’enraciner dans de la terre

    les vents seulement me berceraient et me suffiraient

    j’aurais été à l’écart des animaux de toutes espèces

    même les volatiles et les insectes

    parce qu’ils chieraient trop !

    tu les aimais et ton imaginaire figurait des Saules

    un arbre puisque je m’effeuillais dans celui-ci

    comme un long automne sans toi

  • Sur tes rives

    à Tarik.

    j’ai appris à me laver récemment. en fait, à 37 ans ! j’apprends encore, sinon ce n’est pas une raison de souvent le faire. je me baigne dans al bi’a ( faune ) :

    elle pèse lourd Garonne

    pèse de sa mouvance

    sur les dos

    sous les lits de personne

    souffle par dessus

    de ses riens qui ne l’a sauveront

    sinon le déluge des poètes

    les purs

    à la sortie de Villenave d’Ornon, allant vers n’importe où, sauf à Tataouine ! quelquefois dans ma barbe, je me prends pour Moussa ! il ne me manque plus qu’un bâton, seul, à la merci

    je ne sais rien de tes mots

    de tes faux

    ton dos

    accompagnatrice

    Iris

    soudain, il fait noir

    froid de colle

    de ces angles d’ombres

    de ces rives qui s’illuminent

    un bateau traverse

    se renverse

    les mouettes poquent du bec

    la rouille des passerelles

    depuis le parvis

    depuis le tram

    qui fane

    le perdu mord sa langue

    rien ne coulera sous le sens

    rien ne sera linière

    la bannière balnéaire

    rien ne coulera

    même toi

    même par tant de cloaques

    Garonne Garonne… ô chaude Éponge !

  • Une ballade au parc

    tes cheveux sur ton épaule

    sous les derniers rayons de soleil

    parmi quelques oiseaux…

    c’était si beau

    c’était si beau

    un après-midi d’été

    toi et moi sur une pelouse

    oui, parfumée, bien verte !

    comme

    une pelote de laine

    inoubliables étaient tes rires

    où j’en étais :

    quand

    est-ce qu’est

    prévu

    ton retour, dis-tu ?

    je te chantais encore pour moi

    je te chantais en mon cœur

  • Blanc manteau

    le monde est artiste

    est en éruption

    et n’a rien perdu de sa superbe

    le voir en son innocence est une provocation honnête

    malgré son effondrement inéluctable !

    tourbillons de points noirs qui tombent du ciel

    sur un blanc manteau immaculé

    une présence convoie

    *

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    il faudrait qu’il reneige !

    – nord nord toute !

    *

    il neigeait pour une fois sans aucune raison, comme les fois où je n’y étais pas. cette neige déployait une langue, dénouait les craintes. elle ne guérissait pas et ne blanchissait nullement

    je priais chaque soir pour me réveiller le lendemain avec ma tête. je peinais à dire le mot lumière, plus difficile encore de partager mes joies. très peu soucieux, cela ne m’était pas donné

  • Poème de l’attente

    si bref – si bref – si bref

    une annonce

    et moi

    les vents caressent les branches nues

    tendre à l’endroit – puis le vent

    par là la musique

    par là les portes battantes

    de si loin à l’envie

    nous traversions cuits

    sauts d’obstacles sans obstacles !

    il viendra – il viendra

    avec une clé

    ses paupières en bois

    c’est dimanche, ils font leur promenade

  • Articulations

    on aura

    on aurait on aurait pas

    fini une page

    un poème pour poème

    avant avant que – ni quoi ni qu’est-ce

    finir une page

    sans que l’autre main

    ne la tourne ne la retourne

    comme pour moi-même de même

    faites vite – à outrance

    bien que tout passera bien que tout passe

    par les vaisseaux

    de l’esprit

    qui ne saurait pas

    tirer après – tirer hors les tombes !

  • Flip

    j’envisage un commentaire

    une intrusion

    plutôt je réfléchis

    à un envoi

    à son comment

    quoique je ne vais

    pas et

    pas

    le rédiger ni le mener à son achèvement

    en matière de cancre

    en suspens

    comme un appât ou …

    un mot sur l’inconvénient de se faire élire

    de l’impasse de s’é – lire

    pour l’instant d’après

    m’en mordre

    les doigts

    tant presque rien

    n’est dit

  • Sans crier faillite

    à Mourad.

    la poésie

    teintée du mal

    la diffusion de la religion n’est pas en reste

    sans quoi elles ne seraient pas visibles

    hors moi, je dis pour qui !

    combien même il concourt

    pour le bien

    pareil, d’où vient

    le préjugé du poète infernal ?

    un cran, symbiose

    une part du paradis est en chacun

    *

    je combats des écailles une dague à la main

    sans mes jambes

    sans mes mots

    de belles écailles !

    trouvons un bon deal, la force tranquille

    quelle foutaise de jeter son pied dans une flaque d’eau boueuse et froide

    grave et soucieux sur le chemin de fer

    un souricier !

    aimons nos côtés spectaculaires

    nos hors limites

    c’est un genre que l’on se donne, ce minimalisme à la pierrot le fou !

    comme les personnalités qui se construisent toutes seules

    ( les filles, aussi ! ).

    *

    il y a certaines choses qui doivent être dites, elles viennent, repassent, me visitent. de corriger, je crois apporté mon expérience et du temps, si ce n’est s’embourber au seuil de la forêt

    les blessures de mon cœur sont énormes et parfois, je change d’épaule. quoi ajouter d’autres, sinon ? j’irai par les chemins… , et de mon dos ! bientôt, l’aube et les corbeaux qui croassent

  • Récits interrompus

    à Mehidin. et à Rezak.

    Je t’aime, nous sommes fidèles à nos rêves

    nous sommes fidèles à la paix.

    Poésie. Jean Sénac.

    Un exilé

    Je restais à l’étranger, des années dans la nuit, le monde s’effilochait, etc. Je pleurais mon aubaine, – Pourquoi ? Je rentrais, le jour fut. Je cherchais par où ouvrir mon esprit à la mémoire

    Tout me manquait


    Sotte de tes sottises !

    L’ami de jadis, de toutes mes confidences, son soutien était de glaive comme Olympe. Nul soleil à présent ne peut sécher mes larmes. J’implore une trêve, ô Nom ! mène mon salut ailleurs

    Souffre mes rires accoladés aux murs de ton oxygène


    Tableau

    Une habitude le long des semaines, Marie, par sa fenêtre soupèse ses peines, de couleurs : fluo – blanc – feutre. Comme une flamme. Simone, sa voisine, fume et mâche un chewing-gum

    Verrai-je leur prochaine mort ?


    Rêver autre

    La messe de mes strophes naufragées, une fantaisie qui aveugle l’insouciant. Je m’arrête et fume comme un nuage au-dessus d’une plaine. L’indifférence triomphe de la posture

    Donc, il pleut !


    Tunnels

    Il y a des souris rue Leberthon. Une souris devant ma porte, avec ses tâtonnements, sa cuirasse, une pente ! Cette dame déshabille mon âme. Elle me dévisage, sans laisser un gramme

    Trouver un piège !


    Noir pisseux

    Les mots étaient parfois joueurs, fantasques, racoleurs, etc. Les femmes… , grimpaient aux arbres comme les flammes, calcinaient les branches qui se déchainaient du passage des oiseaux

    Et les nidifications


    Fontaine

    Je viens de rentrer, comme l’enfant roi et ses mouchoirs. Les premiers mots anodins, les soins prodigués, les mets aux saveurs retrouvées, etc. Cour sous le soleil, coups de poignard

    Délibérément


    Merci

    Il me faisait pleurer, larmoyant était le château des douves. L’échafaud en de pareils cas où je méritais que tu m’aimes ! Ô toi, ma rose, ma frêle, mon sel, mon nuage, etc. Tout de bleu

    Songeais-tu à nos merveilles ?


    Rives

    Mon corps souffrait au supplice, de l’un qui se familiarisait, de l’autre qui s’affirmait. Comme ces deux sortes de personnes, les uns consommaient la rupture, les suivants rassemblaient

    Ligne droite syncopée


    Et moi, humblement

    Un soir, en cette étendue qu’était le monde, je plantais mon chapeau sur ma tête qui ruminait une complainte. La complicité avec les choses se déroulait à de délicieux moments

    Frôlements d’ailes et pas de vent


    C’est une image où je ne veux être

    C’est l’image d’une femme, fraîchement rencontrée, qui aime le froid des hivers, les rivières gelées, les chevaux de course et tout ce qui est blanc. Je l’imagine avec une robe de mariée

    Ou simplement que rien ne change


    D’une anecdote à une légende

    On m’a raconté que Matoub L. est rentré au pays après un concert qu’il a donné à Paris, avec une baguette de pain entre ses mains, dès sa sortie de l’avion à l’aéroport d’Alger

    Et si c’était du pain frais ?


    Un train à l’aube

    J’ai fait un clin d’œil à Séléné, triste ce matin, frissonnante. Je doute de par le vaste monde. Moi-même, comme chaque feuille d’arbre, l’âme vibrante, couverte. Je n’arrête pas de jouer, aussi

    Rosée où elle a froid


    Tragi-comédie : Obscur

    Je dors mal, mes yeux sont sans expression. Encore partir, encore très loin, je vois des amoureux sur une bicyclette sous la pluie ! Le monde est inconfortable pour un jeune, fortuit

    Excepter peut-être pour l’amour


    1 – 2 : Teste !

    J’ai trahi, hier, un voisin dans le besoin à qui j’ai donné ma parole, sans me justifier ! Après quelques réflexions, je me suis ravisé, pressentant la honte à venir au quartier

    Il n’y a rien d’autre de plus à dire


    Le seul qui mérite d’être défendu – fondu !

    C’est du cinéma contre le vrai, le pur ! Lorsqu’un acteur conçoit l’évènement, jetant le spectateur à la touche. Parce que… , j’ai oublié mon propos ! Personne n’est à l’abri d’un trou, d’un bide !

    Vive le cinéma !


    Sur mon envie d’une publication

    Je ne connais qu’un seul moyen, tu fais de la prison après avoir tabassé 3 / 4 personnes influentes dans la criminalité, pour raconter ensuite ton expérience dans un livre hollywoodien

    Qu’il m’a répondu


    Une nuit au carrefour

    J’ai pris mon lot en ce monde à bras-le-corps et je l’ai aimé à l’encontre de tous les vents, en parlant aux veuves égarées et aux pochtrons qui hantent les villes. Bonne nuit Pochtron, merci !

    Ma main tient une pièce, sans adresse


    Fit

    Il y avait dans l’air autour des femmes fougères lorsqu’elles dansaient sur une légère musique, comme une transparence, une mystique. Elles m’arpentaient, leurs pensées souvent discrètes

    Les papillons auront toujours des ailes


    Tignasse

    Saliha, était une fée qui fredonnait dans mon cœur des poésies à l’eau de rose, sans lien avec une romance. Il y avait cependant des arbres en plein milieu de la cour de mon école

    Du même nom


    Pour un petit pays

    Longtemps j’ai laissé glisser sur moi le vent de la stupidité. J’ai été pourtant l’homme de la situation, quoique un peu boiteux et flexible. Je n’ai rien traité, procédant par étapes

    La solution a découlé d’une source étrangère


    Cône

    J’étais d’un pied antique et d’un goût prononcé pour le vin blanc. J’attendais le parfum d’ombre de la feuillée, les sons boisés raclaient mes veines. Je n’avais de cœur que pour toi

    Rien de plus ni de moins


    Une prière algérienne mineure

    Peut-être quotidienne. Dieu, s’il vous plaît, versez sur moi un peu de votre bonté, quand l’horreur s’entremêle à mon idéal et ne se retient plus, car les élastiques sont tondus

    Jusqu’au niveau de la gorge


    Chagrins

    J’avais 14 ans, il en avait 27. Je savais qu’il allait mourir. Une époque morose, – Comment pouvez-vous dire que les liens du sang sont indéfectibles ? Je décide de vivre

    Avec ma cervelle noyée dans le gèle


    Les dires poétiques d’un émigré

    Je me couvrais la tête de branches et de feuilles d’arbres, puis quelquefois de pierres et de poches en plastique, de tout ce qui me tombait par la suite entre les mains

    Soucieux du devenir de mes cheveux


    Rôder dans les rues

    Je rôde dans les rues sans rencontrer personne qui m’agrippe, qui me fascine. Je fonce avec mes 4 cylindres, la lune comme passagère. Je me demande si c’est le mois des conclusions

    Il fait nuit, intériorité


    Vive les fous !

    Trois fous sur le trottoir : le premier titubant, le seconde fuyard et le dernier un peu des deux. L’un derrière l’autre, ou l’un suivant son compère. Ils sont mobiles, toisants les nuages

    Rêvés au cours d’une soirée morne et froissée


    Rien à offrir à ZAHIA EL DJAZAIRE

    Pour elle, sans doute, son besoin de questionner, de creuser et s’immiscer dans l’espace de chaque chose, est comme une façon de fuir l’ordinaire, et ne l’aime que trop ! Moi, l’étranger

    Le silence est la plus juste des réponses


    Seul en mieux

    Pour me cacher des monstres, je me réfugiais dans mon imaginaire ou sous les jupes des filles consolatrices et faciles. Lorsque je m’y identifiais, elles n’étaient que mes semblables

    C’était comme aller à une fête foraine pour une armoire à glace


    La pluie et le beau temps

    Nous sommes souvent mal compris lorsqu’on pense à soi, plus encore si le bateau chavire. Nous passons devant le vulgaire qu’il ne faut pas léser sur sa personne, surtout ne pas les oublier !

    Dieu saura nous partager


    Les supplications d’un fou

    Dévoilez-vous et ouvrez à moi, je vous suivrai n’importe où ! Montrez-moi votre réalité, votre aventure sera mon paradis. Ce ne sont là que des mots au souvenir de votre regard de femme

    J’attends encore une réponse  


    Sans gants

    Entre trois réponses, la C est préférable parmi toutes, toujours. La quatrième étant le silence, une preuve du cœur à coup sûr. Les propositions et les solutions en dehors ne sont pas apportés

    Dans une époque du Market


    Crème au mascarpone

    Je parlais à mon grille pain, à mes tartines, etc. Comme à mes amis qui échangeaient entre eux, me demandant qui me comprenait dans l’ensemble. J’appuyais, ça coulait : Tu n’était pas moi

    Une réelle source de pue


    Faire comme

    Je ne fais rien. Vous voulez savoir ce que je fais ? Rien. Vous ne savez pas ce que je fais ? Rien vous dis-je, j’empaquète de l’emballage ! Empaqueter n’est pas rien faire ? Moi, je dis que oui

    Quasiment rien


    Dialogues

    Il est tant que cela improbable pour toi, quasiment dérangé de faire cohabiter Bonnefoy Y. et Sacré J. partageants le même territoire, sur la même étagère, en terme de bon voisinage

    De salive et de poussière


    Je comme à autrui

    J’accompagne parfois des sans-papiers aux entretiens, rédige des mails et curriculums vitae en leurs noms, cela me procure le sentiment de l’accompli. Je renoue ainsi avec moi-même

    D’ici la Mecque


    Pour Camille

    Est-ce une poésie à la mesure de votre dimension ? D’ailleurs, sans m’attarder, ce n’est pas à moi de me prononcer. Je ne les discrédite pas, ni ne capitule ! Bel et bien le contraire, j’ai foi en eux

    De la manière succincte


    Je n’en savais rien

    Je craignais une position, peut-être qu’il ne le fallait pas. Le cri / Rien ne le signalait, mais on me perdait. Je retrouvais mon labyrinthe, malgré que j’étais au milieu d’un orage

    Comme il était bon de se taire


    Si je devais choisir une couleur

    Je traverse une phase mystique, rien ni personne ne passe outre ! Lorsque j’annonce, le vent l’emporte. Un autre parle et exige son dû ? Je ne vois aucune injustice, sinon les mêmes mots

    Le kaki !


    Ay adrar nath irathen

    Je m’en presse à tout démolir, entrevoir le fil des destinées parmi les choses qui disparaissent me revigore. Je suis le crieur de mon ambulatoire chagrin, de la montagne au souk

    Un défroqué et analphabète


    Et l’aimais !

    Je peignais les couleurs de mon pays, n’ayant jamais senti auparavant de l’ingratitude. Un sol qui m’avait choisi me rejetait dans la foulée, ses hommes finissaient par me l’arracher

    Comme de la gueule d’un loup


    Freeway

    J’y suis, écrire ! Ma vie peut tenir parfois dans un poème sur deux lignes, mes aspirations, aussi. Je lutte pour extraire l’essentiel, une image qui me rétablit. Je marche à l’ombre depuis peu

    Depuis toujours


    Nous seuls

    J’imaginais le monde derrière ma fenêtre, les volets tirés, sous la lumière d’une veilleuse. La faute me revenait, comme celle échut au perdant. Je les aurais tous fait, j’aurais tout perdu

    L’ici, et l’au-delà


    I – recherche

    Je me méfie des ensembles, du panorama, où les objets sont imbriqués. Il n’y a aucune particularité qui transparaît. Comme un spectateur qui observerait les poètes de loin loin

    Soit, tu y entres, ou pas !


    Un oubli

    Je croyais que ma vie partait pour de bon, tirait ses grandes voiles, les fraiches comme un retour au pays fantasmé. Mais non, ce n’était qu’un fort sentiment d’une transition, une halte

    Qui dure 


    Érosions

    Plus que tout une lettre, et tu voyais le matin… , tu les voyais les trains qui passaient, étant à quai, comme tes souvenirs d’elle, inchangés, bouclés. Un rien tout, – un brin fou

    Surtout ne rien trancher


    Cherche te dis-je ?

    Je crains les mouvements, ceux de la foule, du corps, etc. Cherche encore ? La mort ! Cherche jusqu’à ce que tu oublies l’objet de ta recherche. Accablé, j’en éprouve un plaisir, de givre

    La fin


    Douter de son questionnement

    Un poète peut-il se permettre de bannir des mots de son vocabulaire ? Des coquillages. N’est-il pas humain de se permettre des bouses ? C’est fertile, du moins. Je m’en suis donné plein

    À exclure


  • Verve

    je tiens au mot

    : verve.

    je me plains en mon cœur

    aux trois horizons

    insoupçonnés

    dès lors

    étonnant, il ne se passe presque rien. je continue de rincer la vaisselle, avec

    cette eau que j’espère retrouver un jour

    c’était un repas sans musique

    de la fumée sans feu, – là, je salive

    comme chercher le creux

    sur une page

    un Page

    pareil, pas si longtemps

    salir c’est évoluer avec

    refusant de m’aventurer au centre, je me suis vue debout. sur une baie

    derrière mon dos derrière mon dos… , un Coupépoème

    effritement

    où de la chaleur

    condensée

    inexorable

    cendres

    de gris

    ciels

    tropique

    inféré

    nous ne reverrons plus, mon tendre amour

    plus jamais le jour plus jamais le jour

  • Os : Faites en un cartilage

    du ciel

    une griffe

    l’emprise d’un démon

    du ciel

    une aile

    l’étreinte d’un ange

    du ciel

    une dent

    la danse des corbeaux et des colombes

    j’évite les prières enfiévrées

    lorsque le tréfonds démembre

  • Peut être ample

    et sinon tu me perdras sur un cagot

    de fruits ou les fluorescents

    poissonsviscères baignent

    pour des nuits émoussées comme

    un bruit plutôt plus vague un

    frémissement d’air

    comme une pause de la pluie

    entre tes mains on prenait

    une navette hibou sourd sous

    la pesanteur derrière un mur

    d’angle une rue où il y a

    une maison crème quelques individus

    d’arbres il n’y a toujours rien

    de mal à écrire un poème

    serré un lien continu

    la fois où je faisais foinaïve peut-être

    une tenue de moi à toi d’attendre

    pourquoi je ne parlais plus même d’une

    autre époque qu’il fait encore froid

    dans ma sombre cabine

    insensiblement pas méchant

    ainsi en ses feintes

  • Dans la pénombre d’une chambre : Internet

    des mots que je formulais dans un rêve récurrent

    grâce à la volonté de Dieu

    sans doute au monde des rêves, par Son entremise

    sans conteste !

    me mouvant sur mon lit

    comme presque rien ne mérite un Non

    lorsqu’on aime aussi

    avant que cela ne finisse en verlan !

    *

    un poème c’est l’appel d’un cœur

    qui nous refuse rien

    appelle – appelle – appelle

    fou d’elle, de toi

    fou de Lui

    je me contrefiche de moi-même

    je n’œuvre pas pour la culture

    je ne construis rien

    des notions plus qu’intégrées

    *

    j’avais quelque chose de la foudre qui calcine, un rescapé, tout en croyant aux ineffables vents, inconsciemment. je lisais sur mes jambes l’Ulysse d’un poète, un autre

    je tentais bien un jour le chant de la pastèque, comme un goujat au bord. je m’allongeais sur une pelouse verte, un peu pale, sous l’ombre des arbres et l’envol des mouettes

  • Trouver un ton juste

    la voix m’émeut

    sortie de l’ombre brune

    tremblante

    peut-être rêvée

    je crois soulager

    lorsque je chante – sous ou près de mes yeux

    ma voix qui m’émeut chez la boulangère

    exit de l’ombre brune

    comme sortante et dedans

    le timbre tremblant

    soulagé à perpétuité

    lorsque je chante

    ils disent ailleurs une boulange

    attablés pour certains

    si seulement je ne croyais pas à la révolution

    en sa première métamorphose

  • Nous partageons nos frites

    je me douche et tu me baises

    : salope.

    je nettoie et tu rachètes

    : salope.

    je décape et tu peins

    : salope.

    je loue et tu me chasses

    : salope.

    je te protège et tu me blesses

    : salope.

    *

    mensonge vert

    un duvet

    or de toutes les couleurs

    de vieux crapauds

    elle danse

    bourdonnement

    scarabée

    à plat

    les étoiles d’une tourte

    et puis, rien

    ils l’emportent

    *

    Béranger donne son prix, elle est la fille aux yeux d’émeraudes, une beauté aux yeux rouges de lapin d’Ecosse, de la dernière mode qui me dit: nous ne sommes pas là pour finir !

    seul le parfum de ses songes est habitable, ou presque. elle retourne mon éveil, comme mes sombres fêlures et mes hallucinations, comme la noire ligne, le but en blanc !

  • Étoiles, ma rose dépression

    à Amel.

    mon affection tend vers les étoiles les moins scintillantes – ou pas du

    tout – selon les nuits – particulièrement à celles qui me briquent par

    surprise – comme par éclats – d’où une infinité accable

    avant que tout ne retombe…

    *

    beaucoup de retraités – d’enseignants : versent dans la poésie plus que

    les dimanches – moi, j’ai pointé à toutes mes défaites – diaboliquement

    magistralement – fichtrement – j’empreinte d’erreur en erreur

    des masques et me mue dedans

    *

    c’est dur de s’ancrer à la terre – à son corps – il faut se nourrir et

    déféquer – et gagner en humilité – il faut pourchasser et tuer – les

    ingrats dans son cœur beaucoup – il faut se branler ou baiser

    à l’inverse non pas pour s’élever

    *

    je ne sais comment m’arracher à leur influence – un temps, j’étais

    embarqué dans l’astrologie – je ne suis à présent attentif qu’aux

    éruptions – des perspectives – de la curiosité – les éprouvant, oui

    y en a qui les tatouent sur leurs peaux !

    *

    comme ne véhiculant que des pensées – un poison – qui me sont

    étrangers – que je distille dans mes conversations – loin de l’impression

    de me perdre – c’est-à-dire déjà perdu – loin des mots que je rédige

    en dessous de mon gosier

    *

    parfois si trouble à moi-même – à mon entourage et leurs réticences

    je crois que je fais mal – comment s’y résoudre – quel drôle d’

    isolement – est-il préférable de dire non lorsqu’ils sont autour

    que de rependre oui au tout, seul ?

    *

    ils s’interchangent – un glissement – c’est-à-dire une fois sur

    deux – cela m’apaise et abolit la distance – j’ai vu durant des soirs

    clairs le visage de l’aimée – des poètes dans le ciel – aux cœurs battants

    déterrés pour la plupart

    *

    j’aurais aimé – sans préférence – que vous me preniez encore par

    la main – sans aller – oui, je vois vos sales pensées – de si loin et

    de travers – au fond, dans ce no man’s land – où vous m’avez

    contraint outre ça !

    *

    sur les chemins – on appel à l’aide – personne n’y répond tout

    à fait – peut-être, une femme – que l’on viole à moitié et humilie – sans

    savoir vraiment pourquoi – mais si – pour de l’aide – confusément

    ou comment chasser le féminin !

    *

    je dis est-ce vous qui convoquerez mon âme – quel poème répondra à sa

    lumière – j’attends d’avantage de mes lectures – qu’est-ce qu’elles

    se transmettent ? tant pis ce qui me restera voilé –

    avant que tout ne retombe…

    ce n’est sans doute plus que les résidus d’un poème

    à cette heure, restons

  • Il fallait bien

    je regardais ma main

    entre mes doigts une roulée

    comme vers sa fin

    refermant mes paupières – sombre tombe

    le noir, trous

    l’opacité blanche autour

    ma tête me paraissait

    énorme

    comme hors de son orbite

    ici, ou là : ça siffle ça bourdonne – à suie

    me vient le mot enfer

    j’ai peur

    peur

    peur

    peur

    surpiquée

    j’oubliais le mot chouette dans une conversation

    j’oubliais le 3 de février ( rien ici-bas n’est éternel, les chiffres ? ).

    je ne voyais personne personne n’est rien

    je parlais très peu

    lorsque cela était permis

    les yeux, tout

    1 ) je demandais mon chemin : bonjour – vous savez où se trouve un distributeur, celui à côté est en panne ? merci.

    2 ) j’entrais ( très beau le mot entrer ! ). dans un supermarché : bonsoir – pardon – par carte s’il vous plait. – merci et au revoir.

    jusqu’où pouvait-elle s’enraciner

    au désert

    entre les blancs

    dans le silence ?

    je n’étais jamais nulle part avec la musique

    nulle part était de tous mes instants

  • Longtemps, trop longtemps

    vapeurs

    et demies lunes

    fissure – parlant du lierre

    par où ?

    temps de poux

    de l’enfant

    à la septième marche

    jusqu’au sang

    les genoux

    tête contre tête

    inaccoutumées

    l’étrangeté de sa nuit

    la proximité d’une chaleur

    que l’on tait – taira

    que l’on contourne

    derrière des mots

    les mots d’autrui

    sous des couvertures plissées plissées

  • Tout me rendait à elle

    cela commençait avec le quart de lune

    mystérieuse et arquée

    la sérénade des crapauds

    une fraicheur retombait si douce

    je voyais par chez toi

    au-delà de la baie vitrée

    les oiseaux dans la lumière de l’ouest

    les crépuscules du soir si beaux

    *

    ensorcelé… , – j’étais comme

    à l’adolescence 

    ne m’en sortant plus

    de l’effroi 

    sans cesser de la réguler

    l’air devenait lourd – pesant

    comme mêlé à l’enfer

    oh, quel triste sort !

    – oh, revenir à un peu d’oxygène sir l’ingénieur !

    *

    je ne lui parlais jamais de mes effractions, comme de notre rencontre, lorsque tout commençait. on était en proie, le temps d’un détour, – une couleuvre ? je le pairai, peut-être

    c’était entre ses bras, aléatoirement, que mes nuits trouvaient secours, avec ses mots. A. me rendait un homme, elle se tenait avec sa maison qui était comme à ses habitudes, habitée 

    c’était simplement et sans bavure qu’elle me rendait, indifférente. elle me rendait au souvenir de son corps qui s’enroulait dans ma bouche sans bouche. moi-même d’un banale horizon

  • Comme si

    il y a dans le ciel

    en rupture

    des points rouges

    s’élève une eau mélangée

    mal contée

    rare

    et de l’herbe simple

    parmi les ombres violacées

    qui s’étirent

    le reste peut suivre

    un état que l’on sait

    traversé

    en flottant

    il y a dans le ciel

    des bordures – des canaux

    et des points

    en argents

    les étoiles y descendent

    elles longent ainsi qu’un secours

    la nuit et le jour

    le jour et la nuit – surtout les nuits !

    d’une même entrée

    un panneau de la mairie vient

    on croit y tenir fixe

    le tout autour

    son nom est de poids

    comme au bout du chemin

    sous une peau

  • Fourre-tout

    à Le Perruche.

    voici que mon âme vogue et voyage

    du plus lointain…

    un éloignement interminable, chic !

    une pincée pour la nef

    lécher le piédestal du calice

    *

    à quel moment

    on a cessé

    de considérer l’autre

    comme une priorité de chaque instant

    le don de soi est inopérant

    l’amour se meurt

    *

    même si le noir résiste

    même si le bleu persiste

    même si le rouge est ailleurs

    je résiste

    je persiste

    je suis ailleurs

    *

    quitter le navire avant que de perdre le mat

    je prie les saints de cette contrée

    de mes mains tendues

    d’une falaise… , comme une fourmi

    je fais ma ronde

    *

    mardi

    jour de fête noire

    dans la ville je meurs

    et je revis

    autrement

    lorsqu’il pleut

    *

    merci de tolérer

    de recevoir

    son chemin de plume

    qu’il arpente vaille

    que vaille

    où la vie

    qu’il exprime

    file devant ses yeux

    *

    tu prends des nouvelles d’un être cher

    tu t’aperçois que les consignes t’ont précédé

    chaque famille se considère comme un régiment

    contre qui faites vous front ?

    *

    un enfant sur une photographie

    pas toujours le même, aux yeux bleus

    un trou dans un cahier

    est un tourbillon pour l’enfant

    il sourit

    je sais dès lors qu’il est triste

    *

    la nuit & une ville

    aux alentours est le moi

    je tiens une bille d’une main

    de l’autre

    je me masturbe

    *

    comme avec ses rêves de la nuit, l’enfermement

    et de sa rencontre agglutinée avec A. –

    *

    le monde ne tourne pas autour de toi

    tu longes le contour de tes cotes

    crois à ce que tu veux

    sais ce que tu fais

    eau verte

    dessous les eaux

    *

    quelque chose s’est tue

    là, sans vitalité

    *

    que peut un homme

    devant une pleine lune

    comme de la béance

    cet homme écrit

    un homme qui s’enfer à sabler

    *

    les ombres

    torves en leur khayel

    j’y passe avec

    l’impression d’approcher

    d’un ogre

    jusqu’à dans les eaux du rêve

    comme un peu une nuit de sabbat

    les contes exorcisent

    tout ça tout ça

    *

    j’y à côté !

    *

    je crois percer le mystère des courriers indésirables

    ils te bombardent de congratulations

    et de félicitations

    avant de te lancer un s’il te plaît clic

    un s’il te plaît aide-moi !

    ils pensent ainsi comprendre quelque chose

    à mon ego

    ce courrier ne comporte aucun message

    *

    t’es là

    plein en ta présence

    et ton irréalité

    est violente

    comme d’un éploré

    un cri étouffé

    écrit dans la marge

    *

    j’ai pas mal clouté avec la règle T

    et j’ai été clouté

    j’ai pas mal clouté avec la règle T

    et j’ai été cloué

    *

    au bout de la laisse

    un berger que je tiens pour mon chien

    le portefeuille dans l’autre main

    les politesses à l’heure

    où il n’y a plus rien à payer

    plus rien de dû

    Assia, est-elle une chatte ?

    *

    de nuit

    dehors, je me sens seul

    pas de poètes perdus

    ni d’oiseaux !

    haltant au gré du hasard

    de l’ennui

    ouvert aux saisons

    *

    au-delà de tes racines

    ton chemin

    en deçà du sens de ta vie

    te raconter

    *

    je sens l’encre !

    *

    le cérémonieux happe nos vies

    dès que cela devient sérieux

    je suis fait de réglisse

    gobez gobez… , le reste est pour les adultes !

    comme se ( me ) méfier de ce que j’écris ?

    *

    la poésie

    sera un jour inaudible

    un charabia

    non vécue – non sentie – non reconnue

    elle ne touchera plus personne

    *

    emprise peut-être

    avec la même malédiction

    qui m’harasse

    pourquoi alors elle pleure ?

    curieux comme un épouvantail

    *

    il faudrait

    que j’apprenne

    de toi

    à rédiger des brouillons

    de mes ratures

    *

    frileux matin

    pieuses pensées du matin

    les recueillir avec précaution

    de celles ambrées

    matin des concordances

    aux chants premiers¹

    *

    l’idée qui préfigure les impurs

    comme le rampant

    soient en bas

    les choses pures et belles soient en haut

    comme rien n’est de la saleté

    soumis à une large hiérarchisation

    j’aime les sensations que mes orifices me procurent

    et avec, je monte très haut

    je les consume !

    *

    une fenêtre au deuxième

    s’allume dans l’immeuble

    s’allume dans le noir

    illumine ma vision

    pour s’éteindre

    comme une gorgée d’instants

    *

    dans le théâtre des convoitises

    où les salutations

    sont risibles

    et à vos frais qu’il faut défendre !

    je continue – tu continues – nous continuons la continuation… !

    corps qui se démantibule à l’arrivée

    lorsque les commencement sont une fin

    *

    une étrange ² femme

    prend du vinaigre de ménage

    au plus bas prix

    bien évidemment que je la suis

    même hors liste

    *

    si j’arrivais un beau matin

    à réinventer

    avec des mots

    une poignée de sable

    j’aurais surmonté mes lectures

    *

    est-ce que cela me rend

    un partisan des flics

    des patrouilleurs

    d’aimer les beignets

    de les déglutir sans compter ³

    *

    il rentre d’un jogging

    se lave

    dîne

    fait l’amour

    peut-être qu’il va écrire

    *

    le nombre d’infidélités

    que j’ai lu

    dans les romans

    ne s’accommodent pas

    avec les miennes

    *

    reviendrai-je

    sur mes pays

    avec un recueil

    comme le présent

    d’un poète

    vivant ou

    défunt

    ou m’est-il

    à jamais interdit ?

    *

    des garçons et des filles

    qui sourient

    à la nuit

    en se tenant par la main

    et moi, seul

    me vois avec mon petit cadi

    *

    sa chambre au pays

    sa chambre ici

    celle d’ici est celle du pays

    celle du pays est noyée

    de pénombre

    *

    notre héro développe une faculté, une mémoire des crasses qu’on lui fait. il crache son venin à une personne par jour, parfois plusieurs sans qu’ils n’en sachent rien. il développera aussi un jour le goût de raconter.

    *

    derrière les paupières !

    *

    mon frère a peur des abeilles

    moi aussi

    bonjour

    salam

    *

    le linge de maison

    révèle de nous

    de notre histoire

    de notre mémoire génétique

    la faille

    *

    qui ne fait don de soi

    ne peut fusionner

    dans l’amitié

    qui ne porte le deuil de soi

    comme du passé

    ne peut cultiver

    une amitié

    *

    premier visage de femme

    que j’entrevois

    et aujourd’hui, l’homme pêcheur de carnassiers

    aux yeux injectés de sang

    l’herbe reverdira à l’automne

    les bouts de fils tomberont des branches

    sous les intempéries

    rats bruns des lacs

    lacs repliés

    *

    lorsque la nuit retombait de cendres

    que le dernier banc d’étourneaux se mêlait au ciel

    que les abeilles ruchaient

    je faisais mes adieux à la carrière

    je faisais mes adieux aux rivages adorés

    voilà, j’étais perdu

    les inquiétudes quant à mon avenir, perdues

    *

    une nuit

    où tout dit le jour

    je ne sais pourquoi la perspective d’un néant me glace

    une contrée qui n’existe pas, – moi non plus !

    on devrait chercher dans l’inutilité à se lire mutuellement

    pour ce soir, puisqu’il pleut

    *

    je tremble

    avec toi

    sur une branche

    je t’en conjure

    m’abandonnant à ta vie

    d’oiseau

    *

    tantôt

    quelque chose

    a

    perlé

    ou a voilé

    rien relevé

    sinon la brûlure

    *

    de choir al kalam

    sur tes planches

    du moins par ta présence

    insaisissable

    ton approche comme une image

    révérée au carrefour

    toi, le moustique

    et l’araignée

    s’ils ne sont engloutis dans la membrane

    du temps &

    que tout rappelle

    ils converseraient aisément

    *

    de tes lectures

    ne cherches dans l’absolu

    aucune justification

    par un poème

    qui serait au mieux fractale

    et pour presque rien

    trouves !

    *

    réveil matin

    18 heures, un dimanche pluvieux

    je me demande si

    le poète n’en a pas fini avec la nuit

    et avec le jour

    et

    ses reflets

    *

    un rot

    est de trop

    lorsqu’on s’excuse pas

    même pour un magrébin

    je rote comme si on déplaçait

    un meuble

    je rut

    et me vomis

    *

    quelque chose

    s’est cassée

    à l’usure

    rien que là

    autant qu’elle soit préférable

    à l’ennui du vendredi

    *

    non

    ça ne pleura pas

    comme si je pouvais l’éviter

    ça ira peut-être

    bien

    *

    au réveil parfois

    s’évanouit l’ivresse

    comme la timide rosée du matin

    le soir venu

    nous y sommes rappelés

    *

    lorsqu’une personne

    présage

    le pire en toi

    tout son schéma

    est destructeur

    sa demeure est le chaos

    *

    jusqu’à quel point

    peut-on avancer

    qu’un poète

    a la main mise

    sur un mot

    peut-être aussi le titre

    d’un livre

    *

    entérinée

    l’amitié n’est plus

    personne ne le déplore

    sinon toi à qui la faute incombe

    comme aux philosophes

    entre autres

    *

    appareilles

    que l’on te voit

    entre le ciel

    et son horizon

    comme de la température

    après qui peut savoir

    ces choses là

    *

    je m’endors poète

    ou presque rien

    fêtant mes victoires

    par un sourire

    les claques aussi

    comme ni plus ni moins

    j’espère me lever – à jamais

    dans plein de rêves

    *

    l’hiver de partout

    est entré

    dans ma maison

    quelques uns m’ont donné

    des années à vivre

    les autres m’ont précipité

    dans un gouffre

    rejeté de la table

    où il n’est

    de mes vers les – miens

    qu’ai-je à endurer, Seigneur ?

    *

    ne rien arrêter

    seul

    quelque chose / une note

    de l’ici-bas

    qui glisse

    à l’escampette

    où ne se retrouve

    qu’intériorité

    *

    si t’es avec moi, je suis avec toi

    je devine ton ombre

    derrière le verre d’aube rouge

    friande de jaune, si rare

    j’y reviens, m’y cogne

    t’es à quelques pas, une lieue

    peut-être moins

    *

    tu tiltes

    et puis tu entres

    selon ton état

    tu plonges

    point de rencontre

    tu reviens

    à l’infini

    *

    en dessous de tout ce que j’ai pu espérer

    de ce que j’ai pu abandonner

    ce que j’étais… , si mince frontière

    comme un soupir, comme une réalité

    – sauvé-trophée ? est-ce que je vis les mots dans ce mode ?

    *

    dès que l’on franchit le seuil du jour

    on pardonne à la nuit

    *

    salpêtr – iii – er !

    – – – page ?? – – –

    1 ) inspiré de Ballade au cœur de la Casbah d’Alger, Samir Djama. un aperçu sur youtube.

    2 ) l’adjectif étrange rallie les termes biffés.

    3 ) poème infiltré.

  • Inter

    les enfants d’halloween : clown au sourire sanguinaire fois 2 – faucheuse fois 3 ( pas tout à fait propre ). dragon bleu – licorne – prisonnier zombie ( ils étaient frères et sœurs ). jason à la tronçonneuse ( il fessait vraiment peur ! ). pleureuse cernée de lave rouge ( pareil, effrayant une fille si triste ). vampire fois 2 ( comme Rémy, très rechercher ). squelette ( elle avait déjà tout compris ). casa de papel ( c’était je crois la saison une ). tête de mort en costume – chaperon rouge ( je disais toujours : chapeau en rouge ). zombi bègue ( il intériorisait drôlement vite ). blessée au canif – reine de cœur ( j’étais du côté des monstres ). pikachu ( vexé lorsque je le prenais pour une abeille ).

    *

    les premiers me disaient s.t.p des bonbons ou un sort, et encore ! je devrais dire des éponges, parmi tous les autres monstres avec des allergies et pas assez de moyens pour un déguisement

    je ne savais pourquoi les adultes dehors me paraissaient à bout, même à vélo ! tout était à la morosité, sous une impression que l’on ne me pleurait pas longtemps

    je n’avais qu’une envie : raser les murs et marcher mes yeux rivés au sol, ou sur les façades comme des balises de visages, d’images d’avant l’exil, des parfums qui remontaient

    parfois, moi, rien ne me réjouissait – parfois, moi, rien ne m’abattait – parfois, moi, un rien m’ouvrait un horizon

    il n’y avait que sur les quais que j’étais hermétique à tout. je me remémorais à volonté les voyageurs du pont de pierre et les poètes de tous les jours, vocalisant entre mes dents des onomatopées

    soudain, tout me pesait d’un poids qui ne me prenait pas, si décevant à moi-même. je hurlais soleil ! la fête foraine, ce cactus ! je la parcourais de biais. la roue tournait – tournait

    parfois, moi, il m’arrivait de pleurer toute l’eau de mon corps rien que d’une simple impression, une idée inaboutie, un mot lu ou entendu, un regard qui retombe

    parfois, moi, je ne pleurais pas – parfois, moi, je ne voyais plus qui me parlait – parfois, moi, je n’envisageais d’aller nulle part

    *

    combien j’étais idiot : néant.

    combien j’étais aimé : néant.

    il pleuvait comme du sucre

    comme une bouche – je n’avais pas de passoire

    parfois, moi, ce n’était jamais moi, à la limite !

    Aimé C. par ailleurs me faisait taire

    *

    sous un platane, échoué sur un banc, je déclinais une rencontre. on croisait de rares mandarins ! un peu plus loin, des amoureux se donnaient la main, encore plus loin, ma honte rejaillissait au jour

    tiens, une date résiduelle : 1 novembre. une pensée pour nos martyres.

  • Invertébrés

    sourires – une bouche

    l’eau arrose mes pieds nus

    assentiment

    portail qui se referme

    arrière pays d’un été

    *

    fifti – fifti : sardines

    focale sur une poche noire

    préméditation

    long parapet entre toi et moi

    cœur salé du soleil couchant

    *

    à deux ~ le soleil rallonge nos pas

    d’inégale distance

    un arrêt qui prend ~ roulis

    frottements

    entre les montagnes

    *

    les virages perchés ~ abords d’une source

    la portière s’ouvre d’un râle

    un ami pose sa main sur ma nuque

    comme du vomi

    comme le gouffre d’un parfum

    *

    renversé lorsque je pars ~ mêlée sous les parasols

    intentions nubiles

    continûment

    une apeurée graisse les angles

    qu’est-ce qu’il y a plus loin ?

    *

    beauté du crépuscule ~ un port récent

    me voici d’une appréhension

    à l’horizon un oursin

    dans sa main – une fourche

    pérennement

    *

    un train pour chaque partir ~ fin de la saison

    une silhouette sur le quai 3

    me sourit – une dribble

    antérieurement

    trois cris dans la baie et la pinède

    *

    retour sur l’île ~ un parachuté

    atmosphérique ment

    une envie d’outre-bleu – plafond

    elle évite mon regard

    depuis le guet

    *

    au pied du miroir un miroir ~ un soleil bossu

    de l’autre le berceau

    rien ne m’aura vieilli autant – d’os ou de lames

    retournement

    indices des corps en maillots

    *

    quart de la vitre ouvert ~ cils salés sur mes paumes

    tous sur la faune brûlées

    brillamment

    un mot qu’ils échangent – lointains

    l’ombre de l’habitacle aura fait mon jour

    *

    l’ombre houle ~ un chien me suit

    infiniment

    une cabane ensablée – le grain

    tu m’embrasses dès l’à côté

    ne résiste que l’asphalte

    *

    thé et chansons ~ bivouac renversé

    chichement

    le vent effleure les peaux – tes bras déliés

    rien qu’autour d’un foyer

    à la cendre grise

  • Naïma

    souvent entre sept collines

    semblable à une soirée d’été où la lune sera pleine

    le vent fraîchira derrière l’an onze

    il n’y aura pas de vent en cette belle saison !

    ce sera d’une nageuse qui se filera jusqu’à les matines

    le diras-tu, en l’an onze fut…

    les gazelles ailleurs battront le caveau du Tibre

    l’eau clair chaque jour les boira

    *

    on se verra à une lecture de la bibliothèque municipale

    l’un de ces soirs d’un long froid automnal 

    on s’assoira sur les escaliers de secours en se parlant beaucoup, – et moi, je m’y verrai !

    on prendra le premier bus tout lumineux

    l’aube bleue surgira derrière les vitres 

    on se prendra la main comme un secret 

    de l’autre main ta droite tu entameras ton petit-pain 

    une fois à Bruges, le cimetière nous semblera familier

    on ne se quittera pas de vu 

    tu t’appelleras Naïma aux yeux de fresque 

    *

    il – l’aimée pour mousser du vert. il l’adoptera peut-être comme une douleur plus intense que le tout autour, plus ancienne qu’il galvanisera. il finira moins flétri, moins chauve dans un linceul

    il vacillera en ses matins d’un noir total, avant de lui sourire de sa fragilité, lorsqu’il se fera embûche. il lui faudra s’y tenir, prendre le pari du premier regard posé, comme pour un deal

  • Casbah

    pour Lionel.

    Au bout du petit matin,

    la mâle soif et l’entêté désir,

    me voici divisé des oasis fraîches de la fraternité ce rien

    pudique frise d’échardes dures

    cet horizon trop sûr tressaille comme un geôlier.

    Cahier d’un retour au pays natal. Aimé Césaire.

    de plein midi / de pleine nuit

    sur les voies de compagne – sur les rails du ciel

    une parole gercée…

    instinctivement, mes trajectoires sont délusoires

    je sens venir le début de la descente

    cliniquement.

    j’immobilise une pierre sur une tombe astrale

    une pierre en or qui semble m’appartenir

    rien qu’à son toucher

    tasse froide

    un froid café que je nomme

    déboires d’un secret

    j’aurais pu m’appeler Jasmine et couler des jours monotones… , est-ce qu’elle se souvenait de moi, un agonique sourire se réalise ! oui, j’aurais pu le concevoir :

    l’heure qui me terrasse

    un blanc baiser

    un baiser

    je disais de mes trajectoires… , – mais d’où ? elles brillent par leur accueil les étoiles qui me logent ! je surpasses l’attirance des mots, – pourquoi je pense qu’il me faut revenir parmi les hommes ?

    folies de jeunesse

    un vélo en guise de couverture

    cordes au tronc

    le papier sur lequel j’écris, une lourde entête – imanpower : réseau de compétences. c’est étrange lorsque tout m’est attrayant ! je creuse le déraillement, sans nom. tiens, une insulte !

    les fontaines sans eaux sont comme un ciel sans oiseaux, fardes*. je ne connais plus l’étymologie de ce mot, il évoque à présent chez moi une casita au Chili, tant pis

    lorsqu’elle émanait ta joie de vivre, ma tendre Jasmine, j’étais là, rescapé ! lorsque tu m’inspirais de l’amour, aussi. c’était tes couleurs, depuis tout me semble qu’un amas résiduel, comme :

    le silence tardive de la neige pétrole

    la roche rousselle de soleil

    et, tu me souris !

    il ne se trouve rien de plus vrai qu’un homme en prise avec un poème, même éparpillé ! chacun porte une mèche qu’il me faut étinceler. ( ceci n’a rien d’érotique ! ).

    je fume pour ne pas brûler et d’un ailleurs l’ombre

    l’échec en poésie est mien, un frisson

    le bec et la terre pour les rares funambules

    tous mes dépotoirs sont retournés

    les papillons qui reprennent leur envol

    les pots de fleurs aux fenêtres qui invitent les abeilles

    une flaque presque plate :

    quelques truites dedans, presque immobiles

    la reconnaissance que j’ai envers les éléments

    données de mes attentes fictives !

    c’est étrange une plante que l’on arrose plus

    il advient que rien ne ressemble à un spa qu’un autre spa !

    tu avais des cheveux de feu, une aura, une légèreté des anges. je découvrais tes contrées, je survolais par instant et plongeais et ne rien cueillir ! je trainais ma malle, le plus souvent

    je prends la coque d’un ermite

    je prends son stylo

    je m’assois à sa table où trône un crâne

    une chauve-souris est entrée dans mon cœur, temps d’aujourd’hui ou d’hier ? je compte sur ma désinvolture pour m’affranchir de la possession, il m’est impossible de la convoiter

    un chien sur une photo et quelques années, années de fidélité et puis, une apparition

    j’entame la lecture d’une anthologie de contes berbères, une immersion dans l’imaginaire de ma région. l’identité est poreuse et ses frontières sont multiples. je n’adhère plus

    je pactise parfois avec la chance, et fonds comme un sucre dans une rivière. elles sont drôles avec leurs royales sorties, mes idylles ! quitte que l’on me prenne pour un détraqué

    je noie les apparences, mais de combien de profondeur ?

    il y a un balle au village.

    je suis près de toi, ton nom me fait penser à une terre enchevêtrée, une douce fièvre, etc. même à lier… pourquoi pas, mais est-ce que cela suffirait pour me rehausser à la mesure de ton souvenir ?

    j’ai survécu à la vacuité

    j’ai marché

    les moments que je préfère : les échappées ! je portais la honte, l’ignominie, le regret ! on me renvoyait la mort, certainement. je trace un trait des plus beaux jours de ma vie sur mes phalanges

    je perds le fil du rasoir, ainsi :

    la toile s’estompe, c’est moi

    brumeux et rien qu’une lanterne !

    je rêve d’une écriture nouvelle, une poésie qui voit le ciel. je paradais ton cul comme un affront, la trahison est aussi dans l’écriture. je ne me définissais pas, cela est imperfectible

    je voyais les routes sous le soleil, un far west clitoridien. il n’était plus question de la même gaine, une refonte. une licence lorsque tout invite à suivre, ou répond par oui

    Dieu ayez pitié de moi, pardonnez-moi, redonnez-moi la force de poursuive, surtout d’aller ! je s’aurais me montrer reconnaissant envers vos bienfaits, vos secours…

    de blanches fourmis – de grasses mouches

    sommeil léger et plutôt ennuyeux

    la mort me rétablira !

    rien qu’un souffle

    pas sûr du sol, du tout

    qui se pliera !

    fumant sans envie

    le besoin d’en fumer d’avantage

    comme un chat !

    j’étreins mes nuits – je feins mes aubes

    une solitude qui nie d’être là

    ou selon mes pas !

    le monde parfois heurte mes yeux

    les caravanes sur les parkings déboisés

    les vents, là-bas !

    l’office de tourisme déserté par les flâneurs

    les conseillers sont en congés

    un mea culpa !

    les saisonniers au coup d’œil de lamelle, quelque part des dames qui hantent les ruelles, des féeriques ! et moi, à mille lieux de franchir ton seuil, ton corps, y demeurant pétrifié !

    une fille qui te ressemble, une lituanienne peut-être qui se souciait de mon itinérance. la lumière sur ses cheveux était bleue. je cherchais un signe, une faille par où m’introduire

    je vais enfin revoir mes initiatives avortées, quasi inchangées, toutes les montages avec un seul ticket ! les ombres et les nuages comme chez le poète Darwich, même l’universel est gradué par nos subjectivités

    toujours ailleurs / toujours l’étrangeté

    je me retrouve souvent aérien.

    n’étant qu’un enfant, libre de mes poésies, mes voyages qui ne s’allègent plus du sacrilège. les poètes portent la leur comme une énigme, sans qu’aucun ne parle à bâtons rompus

    qu’est-ce qu’elle fera de mes débris, d’un chauve ? je me servais avec aisance, indisposé à plaire. je ne soupesais rien, sans profondeur, sinon mes cauchemars. j’égalisais comme ceci :

    je parle aux vents et les rivières au milieu des vaches et des moutons, des rapaces aussi qui évoquent la digue. je vague d’un point d’accès à un autre. la nature me rend érectile

    je parle tout le temps aux morts

    j’écoute le vivant

    la poésie a ses canaux et ses représentants sont sur le départ, toujours

    je cherche à revivre notre rencontre

    je suis à la recherche de ma note infinitésimale, un scherzo

    déjeuner frugale

    descente vers la rivière

    une rue étroite qui me malmène

    je pense à la casbah

    les chiens aboient et me rappellent à la proximité de la Ténèbre.

    je ne savais rien sur Djeha le rusé, mais plutôt celui à qui arrive les pires crasses. ce personnage canalise à lui seul toute l’atmosphère d’un peuple. je voyais à la place de ses histoires, une estrade :

    fatigué, j’écris. et la nuit !

    crépuscule de l’été

    l’oiseau frôle son nid

    poussière d’écorces

    toutes les sociétés sont utopiques

    sauf, la notre.

    je cherche pour le scandale une rime en Hic

    perdre son héritage est pire que de se perdre sans s’échapper

    sans l’aide du Créateur

    j’approche du madjoul aux larmes de feu

    l’amour est comme un minuteur

    l’hors du temps, rythmes, fluctuances

    je redonne et ne suis plus

    il me vient une transmutation seconde

    le puits des mes jours, sans prévoir mes jours !

    nuit.

    je me projette dans la nature et ses couleurs, sa perfection, etc. comme le matin d’un homme qui regarde ses mains, un peu noircies. le sentiment d’un destin inaccompli finit par m’achever

    il faut une certaine disposition, envergure

    pour rentrer dans le poème :

    j’installe de blanches étagères

    en essuyant la poussière de mes yeux

    une éponge bleue

    je course quitte à m’éblouir

    j’entends les mêmes chiens

    la même détresse

    Cadéac commençait par un vertige, comme un long bourdonnement. j’appréciais son silence interrompu parfois par le passage des véhicules, un flux d’informations me parvenaient

    je m’éloigne, ô ma regrettée Jasmine ! je m’en vais sans avoir rien toucher, rien épousseter. je me retournais autant de fois que cela m’était possible. il y avait si peu de brèches

    une respiration.

    je vivais un chagrin tout le long de mon existence, le récent décès d’un proche épaissit mon fossé, une couche de tristesse qui m’éloigne, m’éloigne, m’éloigne, etc. comme de manquer !

    comme un vestige

    je rêve de la fille à la chevelure cellophanée

    qui me tient le bras

    et de l’autre main, une carte

    les disparus n’ont de commun que la terre

    le cœur des hommes

    j’aimais les filles avec un caractère arrondi, un peu légères sur les bords. elles avaient des discutions fluides, une idée de la sensibilité, etc. je peux ne pas tenir le coup

    les peaux refusent le soleil en France.

    je viens d’avoir à l’instant l’idée d’une fiction, un homme qui erre de rencontres virtuelles à sa propre réalité. je le vois jeune, insomniaque et malade de :

    C. qui a refait surface

    et a écrit un poème à mon attention, très beau, puissant

    elle préférait tournée la page sur son passé et de même sur notre amitié

    entre nous deux la plaie ne cicatrisera jamais

    comme une rencontre manquée

    on ne peut rien pour personne // on ne peut rien pour nous-mêmes

    s’ouvre un espace infini

    que l’on démolit

    je préférais retrouver ses lèvres

    comme la fois dans son appartement à alger, oh…

    les dieux passés se sont succédés, effacés. seule l’ombre des étoiles ravive la flamme. parfois, à peine perceptible, comme sur un vieux navire, mes oreilles cintrées écoutent le chant des sirènes

    ou les voix de mes morts irréalisés

    les mots ne s’emboitent plus, sans décliques, sans saveurs, parfois. j’omets d’autres qui s’étalent, comme cette fille obnubilée par son visage, une archaïque image

    je revois des trains sur quelques lignes de fuite, cela est arrivé, absent

    le pire est que je ne peux m’y prendre différemment

    l’homme au gilet

    tâte les reflets d’une marre

    chasse ailée

    il ne se trouve de salut qu’en Dieu

    si cela m’est enlevé, aussi

    effrayant

    je n’en ferai pas pour autant une messe

    l’écriture est derrière le poème, un état de somnolence active, une traversée dans la glaise, une expérience d’autohypnose, etc. je parle d’une désincarnation, comme une extension

    il n’y avait pas si longtemps

    un calme matin

    comme après un clair de lune

    lorsque le silence se déposait sans dentelles

    le néant était une rose

    du poème surgissait la rose

    si je reste encore ici ce n’est que pour le fun de la déconstruction, sans pour autant me sentir capable de proposer. je soulève cependant un doute sur les miniatures, cela ne me présage rien

    le ciel dit peu des villes

    beaucoup d’où l’on vient

    aucune autre part de chance

    l’oubli des jours d’un malheureux

    je me demandais pourquoi Fellag abandonnait le multimédia dans ses spectacles, vidéo., piano concert, etc. il faut croire que l’art du spectacle se standardise, comme dans presque tout

    j’aimais le mixage des moyens, des cultures, sa nudité d’artiste, sans perdre l’aura. j’espérais de mes lectures et visionnages. dans la vie, un artiste se protège

    je me refuse l’aube

    je me refuse les nuits blanches

    je me refuse la pornographie

    l’enchantement est parfois si fort, si fort… que je me perds ! je suis témoins d’une tragédie qui se vit chaque jour, c’est d’une beauté sidérante. non, ça va… de plus en plus parmi les morts !

    je sais qu’en disant n’importe quoi que l’on pense n’importe comment, suis-je à châtier, qui veut faire ripaille ? je croyais à la crucifixion, par mes racines et mon histoire, bon ! je sais en revanche la douleur

    l’homme à lui seul est un continent. cit.

    les gens créent des personnages et évoluent dedans ou avec, à proximité, jusqu’au jour où ils leurs deviennent encombrants. les marionnettistes ont parfois froid sans un feu, la nuit

    je pardonne à un lâche de ne pas me tromper sur ses attentes, l’homme qui se souvient, sa rectitude ? on pardonne une gifle… pleins d’autres choses qui ne trouvent pas moisson

    les masques finissent toujours par tomber

    moi, je traverse

    je n’emporte avec mes tourments, mon gouffre… Dieu, du moins l’idée que je projette ! seul, renonçant à la vie puisque vous en faite parti, être là, sans vraiment m’enrouler

    à chaque fois qu’il se remémore l’un de ses poèmes

    comme des brèches dans l’instant

    cela lui coûte un ongle, chaises et assiettes, etc.

    il regrette son choix de la pauvreté, comme les choses qu’il entreprend, sous une faré. il voit l’idée d’un poème s’anéantir par le feu, le foyer d’une poitrine d’un homme qui erre

    il porte son corps au fond de la baignoire, un peu fiévreux, un peu d’une balançoire. l’eau coule sur sa peau, sa peau des fesses. tout l’infini de l’égout le monopolise

    comme un cadavre que l’on purifie avant son dernier séjour, lorsqu’on doit dire dans un crachoir de fous ! sa morve n’est que la conséquence de la température, se rasure. une texture qu’il ne peut avaler

    je ne parlais pas :

    vents qui déménagent

    pluies orageuses

    pique qui se vide

    de parois

    héritage

    tombes où on l’ensevelira

    insultes par panne de dérision

    jeu de quilles enfance

    à crédit aumône sans tête de biche

    Mustapha et son quart à la balance

    foudre paratonnerre et toi

    la caresse de l’aube, le toucher de l’aurore. il les cultive comme les mots en siégeant sur d’autres terrains jusqu’au bout de l’aune, exténué, mais plus persistant, plus fort que l’anniversaire de :

    G. qui revient d’une rupture

    il n’a pas pris le temps de voir le tournure de cette expérience

    son besoin de sensations fortes prend le dessus

    personne l’oblige, peut-être ses peurs, qui sait ?

    l’idiot ne s’y préoccupe même pas

    nous ne pardonnons pas à un homme de raté, ou qu’il refuse ! seul, un feu d’artifices dans sa tête, il endosse la honte du perdant et brûle. un jour, comme une vieille branche, il casse

    je ne lis plus et végète. j’écoute du chaâbi. je change de pays comme de poumons, je course. dans les détails, le pays que je viens de quitter est magnifique. il nous reste à les définir

    j’essaie de ne pas me faire souffrir et de blesser autrui, tenir une ligne de conduite et être stable dans mes relations, sans les sexualiser. je ne me beigne plus, je plonge :

    la femme tuera son besoin de se décupler

    elle ne trouvera plus de nécessité à un utérus

    que ferions nous de nos mains, messieurs ?

    jaloux de vous, femme !

    une fée parfois me tient éveillé et enchante mes nuits, jusqu’aux premières lueurs du matin et le retour des cloches. je parcours les Pyrénées mes yeux bandés, mon cœur pleins d’attentes

    avec une tasse de café

    mon corps sous la couverture de la pluie

    je mettais à l’écoute Love Song de Miles

    fort ou d’une égale extase

    et d’un coup, les rivières que je quittais

    les reliefs par une double stances

    les arrivées sans l’ombre d’un doute

    les failles que je redoute

    chut, c’était quand le Sibaou ? essoufflé

    une danse et la geste

    une jeunesse

    nécessité

    l’œuvre de Dieu

    sur terre

    est-ce qu’il fallait passer par les férocités, les bestialités, la violence des dinosaures, etc. pour qu’ensuite on l’intègre, sans oublier les animaux soumis à nos volontés et à nos ventres

    pour qui croit aux :

    esprits

    courants

    fluides

    énergies, etc.

    comment peut-on vivre et s’entendre entre nous ?

    certains pensent que l’occident aurait abandonné Dieu, une terre de pêchers et sa flore nakida, je tiens à autre chose, celle où chaque atome lui rend grâce, sur terre et dans les cieux

    si on avait déjà hérité du paradis

    cet univers

    la proportion du bien sur le mal est affirmatif, au fond ?

    et les prophètes n’aurait eu qu’une révélation partielle de l’ancien monde, d’autres réalités, etc.

    une question alors revient, celle de finir ?

    Dieu peut tout

    l’observé-observateur est zélé

    épilogue

    un soir que j’assurais la réception dans un hôtel du centre ville de Nantes

    un homme voulait dîner

    je lui préparais un plateau improvisé

    nous ne faisions pas de restauration sur les lieux

    il souhaitait régler sa consommation

    une chose que je refusais en proférant que l’on était en abondance à cet hôtel

    et que l’on mourrait pas de faim en France

    il paya le lendemain en remettant les clés à mon collègue, sans postillonner

    je n’étais qu’à 24 nuits de veille

    Sep 2021 – 2022.

  • Statuts

    corbeau, combo, les hortensias du Congo ont peur !

    corbeau – corbeau – corbeau – corbeau

    tellement dur de revenir en surface

    presto, pesto, pester contre les concertos trop cuits !

    presto – presto – presto – presto

    l’algérianité ne peut se mouvoir sans les mots

    ne pas sombrer – ne pas sombrer – ne pas sombrer – ne pas sombrer

    et puis, fichtre !

    hémisphère Caïn : sud-caïman !

    *

    privation de mes libertés

    quelques fractions

    le minimum sur les cloisons de l’esprit

    une grotte approchait

    les douleurs creusées creusées

    la peur de tout raser en désert

    de raser les murs

    antérieur silence

    les infinies impossibilités autour le bruit

    introuvable était la phrastique sur le bourdonnement

    de qui était cette perle ?

    reviendras-tu, dis…

    *

    il sortait d’une incarcération avec trois idées à faire valoir : repentir, expérience, vanité. pourquoi le chiffre trois, – qui parlait aussi de réhabilitation ? la fin dernière nous le révèlera

    comme s’il s’était changé, – comme s’il ne valait pas moins qu’un autre, sinon au-dessus de ses amis, – comme si la voiture et les liasses de billets exhibés signifiaient la réussite

  • Liens

    grands-pères – vous n’étiez pas seulement un territoire

    vous étiez aussi d’autres résiliences 

    grands-mères – vous n’étiez pas seulement une gâterie

    vous étiez aussi d’autres présences

    père – vous n’étiez pas seulement un quiproquo

    vous étiez aussi d’autres contenances

    mère – vous n’étiez pas seulement une nervure

    vous étiez aussi d’autres anses 

    oncles – vous n’étiez pas seulement un phare 

    vous étiez aussi d’autres partances

    tantes – vous n’étiez pas seulement une mimique

    vous étiez aussi d’autres exigences

    frères – vous n’étiez pas seulement un sourire

    vous étiez aussi d’autres permanences

    sœurs – vous n’étiez pas seulement une chance 

    vous étiez aussi d’autres confiances

    cousins – vous n’étiez pas seulement un roseau

    vous étiez aussi d’autres évidences

    cousines – vous n’étiez pas seulement une danse

    vous étiez aussi d’autres influences

    épouses – vous n’étiez pas seulement une traîne

    vous étiez aussi d’autres délivrances

    beaux-pères – vous n’étiez pas seulement un silence

    vous étiez aussi d’autres outrecuidances

    belles-mères – vous n’étiez pas seulement une doublure

    vous étiez aussi d’autres mouvances

    beaux-frères – vous n’étiez pas seulement un tandem

    vous étiez aussi d’autres alliances  

    belles-sœurs – vous n’étiez pas seulement une promesse

    vous étiez aussi d’autres révérences

    neveux – vous n’étiez pas seulement un gage

    vous étiez aussi d’autres abîmes d’où découle la connivence

    nièces – vous n’étiez pas seulement une caution

    vous étiez aussi d’autres chaos d’où jaillit l’urgence

    ( je regrette de ne pas vous avoir connus ! ).

     

  • Assouplissement

    à Isylle et Rémy.

    ceux qui vous souhaitent une belle vie

    sachez qu’ils vous ont écarté de la leur

    comme de leurs orages

    mes lèvres noirs soufflent sur le soleil couchant l’origami enfantine

    la traversante pluie cogne le vert émoussé des vitres de nos voisins lentement

    un Je qui n’est pas le Je que je reconnais dans mes délires et mes vagues élucubrations

    j’ai réinventé ma vie jaunie en pleine conversation comme Forest en alabama for ever

    je redécouvre la ville que j’ai quitté et je jure de la parcourir habillé d’une âme de pèlerin

    j’irai au secret de mes pensées et aux noirs tourments de mon cœur comme être là et ailleurs

    je mourrai pauvre et abandonné de tous entre autres balivernes que tout le monde semble l’ignorer

    *

    les yeux du lézard ne voient plus clair

    la couleur fade sous le citron

    le souvenir de la prime vigueur ronge les os

    les soleils des nuits entravées

    la personne au téléphone ne veut rien entendre

    le regard regagne les girolles d’un panier moisi

    le bringuebalant infini baille derrière les paupières

    l’épervier n’est plus

    on a dit que l’on aimait pas les bébés

    et toutes les choses auxquelles tu n’as pas accès

    parmi ceux dans les rues qui ont vu senti approché les ténèbres !

    *

    il est du 19e siècle, un peu grec, combien irréparable serait la juxtaposition avec son époque. il leur faudrait renoncer à certains thèmes : la beauté, la folie et le rêve. il repense souvent aux vecteurs

    indéfinissables, ses étés sont comme les hivers, un ciel gris et bas, du vent et les fenêtres fermées. il ne lui manque plus que la paresse de sortir ou de se faire des pâtes à la bretonne

  • Reprises & Cie

    une mésentente déjà si

    jeune…

    une mélodieuse s’en va

    qui s’en va je ne sais où

    avec ses opérettes si tragiques !

    comment pourrai-je

    oublier ?

    rire et rire

    avec toi frère, mon

    frère-sourire

    l’unique bien

    qui me laisse comble

    pour lequel je rends grâce à Dieu

    est toi frère

    frère-sourire

    *

    s’arrêter 3 min / 24 min

    et se recueillir

    et se vivre

    lorsque tu es cerné d’impossibilités

    avance le doigt, l’obscurité s’aplanira

    *

    ce que je dis a déjà été énoncé, par moi-même et les poètes à d’autres époques. comme à présent, ces signes-traîneaux qui se doublent ont déjà été déposés, sans préalable

    c’est du peut-être à mon strabisme, – comment alors sortir du calque ? malgré tout, ce n’est pas avec ces brèves qu’il faudrait en parler, quoique cela n’a aucune importance

    03/2011 – 09/2022

  • il se tient debout au carrefour avec une cigarette sur ses lèvres et un téléphone entre ses mains 

    je suis : 👇 je crois : 👈 je pense : 👉 je sol : 👆 point : ✊️

    je suis : 👇 je reste : 👈 je pars : 👉 je trace : 👆 point : ✊️

    je suis : 👇 je bleuis : 👈 je cuis : 👉 je fuis : 👆 point : ✊️

  • Go fast

    à Rochdi.

    Quelque chose est là

    Pas loin, à côté.

    Qui voudra m’ouvrir

    Cette porte ? Qui voudra ?

    L’enfant-jazz. Mohammed Dib.

    des poèmes

    personne ne les veut lire

    que faire ?

    si personne n’en veut

    qui en voudra ?

    des des des

    poèmes

    personne ne les veut

    que faire ?

    quoi faire quoi faire quoi faire quoi faire quoi faire

    pourquoi faire – pourquoi s’en faire – pourquoi pas ? à quoi bon

    des poèmes des poèmes des poè…

    personne n’en veut

    personne personne personne vraiment personne

    quoi ou que ? rien à faire

    des poèmes que personne ne veut

    de la gangrène

    dé dé dé dé dé dé … éme – aime

    personne ne les veut

    rien

    des poèmes que personne ne veut ! – oui.

    quoi faire ?

    personne n’en revient

    ni ne rappel

    des poèmes

    personne ne les veut

    quoi espérer ou que faire ?

  • Sur une feuille d’écolier

    pour Meissa.

    le concept n’était pas, pour qui veut bien y réfléchir, un ennemi du poème, seulement sa porte d’entrée et non, évidemment, son aboutissement. Yves Bonnefoy.

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  • Caïman de tissu

    l’heure ! … et puis deux heures !

    et puis, lieder

    une veilleuse à la chevelure de feu

    – oui, tant que cela inrecommandable ?

    ma pensée s’emplit de son cœur-féerie

    elle m’écrit. à la fin…

    je fuis… , une aire – dans cette fuite

    pour lui revenir

  • D’où j’apprenais sur les défuntes amitiés

    voulez-vous que l’on parle de ma tête, de mes dents et de mes tripes ? je prenais acte de mon cerveau en voyant celle d’un mouton, je prenais de mes livres comme un calque

    découpe éminente

    découpe corps

    vers creusé

    oraison

    sans rituel

    beurre et poêle sur le feu

    l’image

    sans mots

    le paysage s’endormait sous nos paupières – on s’endormait dans la voiture – j’aurais dû à chaque réveil l’embrasser… , – même alors à l’extérieur ? je ne vais qu’en me retournant

    multiples voix

    matière

    tonalité

    sacrificiel

    lépreux

    de la nuit et du jour

    traditions

    souvenirs qui démontent

    enfance

    cyclique

    renouement

    métaphore

    strates

    fiche

    adresse

    missives qu’à soi

    trou

    lectures

    passerelle d’un vieux temps

    Marseille

    modernité

    réalité

    scission

    évite

    celui

    qui

    suscite

    le regret

    vers un entre deux

    soi comme des parallèles

  • Tout code

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    tiré d’un ancien téléphone le 25/06/2017.

  • Bruitages

    une femme de 70 ans est adressée aux urgences pour un syndrome confusionnel isolé, sans notion de chute ou de traumatisme crânien

    de ses antécédents, on retient : une hypertension artérielle traitée depuis 10 ans par amlodipine (amlor) (10 mg/j) et un syndrome dépressif traité par paroxétine (deroxat) (20 mg/j)

    les constantes sont les suivantes : pa=145/75 mmhg, fc=90/min, fr=20/min, température=37,2°c

    il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque, d’œdème, de signe de localisation neurologique

    les données biologiques sont : natrémie=120 mmol/l

    kaliémie=4 mmol/l

    protides=62 g/l

    créatinine 102 mmol/l

    hématocrite 45%, glycémie=7 mmol/l

    calcémie=2,34 mmol/l

    reprendre les fables

    aller dans la bib’iothéque

    relire les livres antérieurs

    peut-être…

    tiré de facebook le 21/06/2018.

  • Ticket de commande

    nom prénom : Ilan

    f 146 / vente à emporter 105

    ( 50029 ) employer : thibault

    date transaction : 18/03/2018

    numéro caisse : 14601. temps transaction : 22:20


    qté désignation montant cb en prod


    1 classic 2 p oriental ?? ; ??

    1 hd vanille caramel brownie ?? ; ??

    1 coca cola 1,5 l ?? ; ??


    total ( euro ) : ?? ; ??

    code tva % tva base tva montant tva lig

    b ?? ; ??

    f ?? ; ??

    http://www.pizzahut.fr

    tel : 05 56 30 10 40

    * burdigalia corp sarl capital 25 000 *

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  • Sur un ancien téléphone

    • sur la messagerie :

    a : ah / a / à / alors / au / avec / aussi

    z : zone / za / zal / zèro / zoom / zen / zones / zoè

    e : euro / et / en / elle / est / est-ce / encore / enfin / ensuite

    r : recherche / rue / re / rien / rk5061167990fr / rabi / retour / réponse / ré

    t : toujours / tu / tout / très / tiens / tous / toi / ton

    y : yeux / ya / yeselmek / yakhi / yahia / yaourt / yves / yahoo

    u : une / un / utiliser / uniquement / utilisation / utilisez / utile / utilisé

    i : idée / illusions / il / incha’allah / ils / ici / informations / intéressant / internet / impossible

    o : on / ok / oui / ouais / ou / oh / ont / œuf

    p : prends / pour / pas / par / plus / pourquoi / pouvez / peut / peux

    q : quand / que / qui / quoi / qu’il / quel / qu’est-ce / quelle / queue

    s : son / si / salut / sinon / suite / sur / salam / super / sans / sang

    d : dernier / de / dans / donc / des / d’accord / dis / depuis / du / dû / dire

    f : fichier / faire / faut / fait / fais / finalement / fois / fin / fou

    g : gros / ghiles / grand / grâce / genre / google / gaz / gestion / geste

    h : hier /hahah / hamdouli’allah / hello / ha / histoire / heureusement / hills

    j : je / j’ai / j’espère / juste / j’aime / j’avais / j’en / j’attends

    k : kif / kif-kif / khoya / kateb / kafka / khir

    l : la / le / les / lasure / lol / lui / lors / losque / lola

    m : merci / moi / mais / mon / ma / me / maintenant / même / m’aime

    w : week-ends / web / windows / william

    x : xi / xml / xylophages / xénon / xperia / xénophobie / xérès / xénophobe

    c : ça / c’est / ce / comme / comment / coucou / celia / cela / cette

    v : voilà / vous / voici / voir / votre / veuillez / vraiment / vu

    b : bien / bonne / bon / bisous / bonsoir / bah / bref / bœuf

    n : nous / non / ne / n’hésitez / n’est / normalement / notre / n’ai / nez

    /// belfort l’évocation oxycoupage de la broderie odorante en béton ///

    • sur la barre de recherche google :

    a : amazone / arbre tremble / airbnb

    z : zalando / zara begles

    e : erilia / edf / eccp. poste dz / euro de football féminin

    r : restaurant couscous saint michel / restaurant couscous begles / rosée des roches / ryanair

    t : tabac villenave d’ornon / traduction

    y : youtube / yahoo ! / yahou mail / yves rocher

    u : ups / un grand droit / une demi lune / ubb / ukraine / ugc talence / umbrella academy / uber / uber eats / undiz

    i : impot. gouv / itérer / infuse def / ikea

    o : ouverture synonyme / opine def / oblique définition / outlook

    p : pharmacie villenave d’ornon / pléaide / paypal / programme tv

    q : quarto gallimard / que devient sardip ? / quiche lorraine / quick / quai 54 / quiche sans pate / que faire à bordeaux / qui a tué sara ?

    s : suivi la poste / scribens / spa animaux villenave d’ornon / sud ouest

    d : dois-je répondre / date de l’aid en kebir / date de l’aid el kebir algèrie / doctolib

    f : fnac bordeaux / facebook / fedex suivi /

    g : guichet automatique / garde fou définition en français / glotte def / google traduction

    h : heure de prière à bordeaux / hôpital pellegrin / hôpital villenave d’ornon / hotmail

    j : jcex suivi colis / jeux méditerranées de 2020 / jean sénac / jardiland / johnny depp / jurassic world : le monde d’après / joseph quinn / jean-jacques goldman / james caan / jennyfer

    k : kiabi / deno / nick kyrgios / kfc / kahoot / kayak / kebab / sakina karchaoui / koh-lanta / kim kardashian

    l : liane 11 / livre groupe de jazz 2014 / le bon coin

    m : météo bordeaux / magasin fourniture d’art bordeaux / météo tizi-ouzou

    w : wilaya tizi-ouzou contact / tournoi de wimbledon / wejdene / wimbeldon

    x : xiaomi / xbox séries x / xavier depont de ligonnès / xxl album / xbox / xanax / xiaomi redmi note 10 / équipe de france de rugby à xv / xavier domerque

    c : cas covid fr / cas covid alg / cdiscount

    v : villenave d’ornon / victoire de la musique / vélo tachyon 2.0 / vinted / volotea / viasmichelin / vacances scolaires / vertbaudet / veepee / variole

    b : ballotage / badoo / bémol def / boulanger

    n : nathalie azoulai / nœud définition / numéros anep éditeur / nike

  • Colonne latérale d’un site de rencontre

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    à proximité

    dans le noir

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  • Se rabattre sur la ligne d’urgence

    il ne pleuvait plus

    sur mes blancs tombeaux

    les essuie-glaces étaient en stand bye

    par intermittence

    elle conduisait silencieuse et somnolente

    le jour aussi

    elle n’était qu’à moitié là

    un véhicule d’une trajectoire opposée

    parfois plein phare

    radiographiait l’habitacle poussiéreux

    sur une route ouverte, largement ouverte

    on n’évaluait plus les distances

    seul l’éloignement du point d’escale à soi

  • Rendez-vous du soir

    n’étant pas moins qu’une fleur

    le rite et l’étoffe

    l’étincelle

    fleur sans nom

    fleur d’un autre nom

    l’asile d’un même mouvement

    qu’elle relie

    avec un sourire

    elle répond au nom de fleur

    qui s’élance

    lumineuse par ses greffes

    toujours se brisant

    sur un cœur qui trace et entrave

  • De la journée

    je parle à une jeune fille qui joue au bandit et à la police sur une pelouse sillonnée, sillonnée… , préférés aux sirènes de pompiers

    je réouvre une fenêtre, – referme une fenêtre

    de la fenêtre un don

    des prémices

    je repose une assiette, – relave une assiette

    l’assiette est rangée dans le conduit

    des cafouilleurs

    je redescends les stores, – remonte les stores

    sur les stores une araignée écrasée

    une bouillie !

    au plein d’araignées qui tissent des linceuls

    je réponds merci !

    allongé sur le lit repensant aux fourmis de la jeune fille

    à qui j’ai encore souri

  • Roulette

    il y a des poèmes qui me ressemblent

    que je sens

    que je ressens

    que je vois

    et tous ceux que j’écris

    cet objet tient du livre et du recueil

    se parcourt comme une fiction !

    où chaque poème fait

    est un bâtonnet

    *

    toi que je devine

    tu me perçois peut-être en retour

    toi vers qui j’approche

    est-ce que tu m’excuses cette harangue ?

    je tiens certaines connaissances sur la vie

    le côté charbonneux des choses

    en moins blanc !

    je ne me justifie en rien

    je te salue

    *

    un jour ou l’autre, nous régnions, anxieux du branle du temps. nous restons ancrés au sol, comme des brins d’herbes ravagés par les vents. un autre jour, nous passons seconds

    il adviendra l’arrachement de la chute, inéluctablement, où nous serons piétinés à notre tour, par la génération ébahie qui arrive, dans l’indifférence de la foule qui n’aura déjà plus cours

  • Oud

    appelle de tes vœux l’orient

    sous les palmes

    conjure

    cornes et vents

    de tes doigts de sable

    la parole tiendra de la source

    parmi le gravat

    une roche

    au jour tu t’éveilles

    hâlé

  • Un cœur aux repas

    tu es là où tu n’es pas

    tu es ma présence fragile et mon ailleurs

    je ne résolus pas tout

    j’ai vécu très tôt avec toi

    très vite !

    très fort !

    je marche cependant sur tes pas

    pour ne plus marcher

  • Plus la bienvenue nulle part

    à Diana.

    un soir dans tes vieux jours

    lorsque tu seras assise auprès de ton radiateur

    repensant à tes jeunes et belles années

    tu te diras A. m’a célébré, pense-y bien !

    comme l’avez fait avant toi Hélène De France

    le doux secret de cette maxime se cache dans ledit poème

    *

    éprouver de l’attirance pour une personne qui n’est pas réceptive

    cela te noie dans l’informel, sans appuies

    ni vérité

    tu observes ton reflet dans le miroir

    une trajectoire biaisée

    très peu conçoivent le sens de jouer à deux

    d’une valse

    un nuage menaçant au-dessus du lit

    fourmillement aux extrémités

    *

    j’entends du blues qui tombe étrange dans mes oreilles, les creuse toutes à toi suspendues. je n’omets de l’esprit du renard que sa queue ! c’est mièvre comme une praline ou une voix

    une période à revoir, compliqué, rien ne va plus ! qu’importe où tu te situes, toi, la seule, une lie de ce qui ordonne et s’enfuie. un idiot se précipite là, perdu, évanescent, approximativement

    la photo de toi que j’affiche sur mes écrans m’horrifie, une palourde qui me refuse sa perle de rêves. j’imagine tes bras autour d’un cou im-personnifié, comme rien d’aussi absurde et lointain

  • Bruissements

    s’infiltre par la serrure de la porte et des fenêtres

    l’aube aux clartés essentielles

    le chat ne joue jamais seul

    ses yeux étoilés bruissent par un saut

    tout s’invite à ma demeure 

    en cette heure de l’éveil

    l’attention portée à la circulation des oiseaux

    : l’astre, l’instinct du chien qui remue !

    l’odeur de café sur le feu mitonnant

    les intimités d’un cœur étrange et drôle

    l’appel du vendeur ambulant

    du jour et de l’adresse

  • Sous les cotons

    à Hania.

    sous les cotons du temps

    tombent

    les rideaux métalliques

    les innocents flirts

    s’enrhument

    une cocotte en papier peint dans des amas d’agrumes !

    – est-ce qu’elle m’aime dans ce tout de noir ?

    j’appelle au Sauveur des hommes !

    c’était le crépuscule

    pour l’heure, j’arrose les arbres

    de mon urine

    est-ce que c’est l’annonce d’une nuit sans fond ?

    *

    écorchure de l’âme

    une glissade dans du savon d’été

    qu’est-ce qui permet ? – la noyade.

    j’ai dû en baver

    sous le coup des fatalités

    désordre camouflé

    un bus orange grince

    je suis désorienté en face de Ranima De La Cité

    t’accueillir aux soirs…

    t’accueillir entre les interstices de la réalité

    *

    je rêve d’un dehors nouveau, comme un doute qui gâche toutes ces années. les persiennes d’ailleurs sont d’un beige émietté. là, je suis tombé ! là, je retombe encore…

    le râle de mes semblables a quelque chose à m’apprendre, par eux, je m’évapore ! je me laisse tenter par la paix qui descend , mon esprit s’absorbe en deçà de ses voilures

  • Scoubidou

    à Djawhar.

    comme le jour qui coule // comme la nuit qui fend

    je soufflais le chaud et le froid

    comme un courant d’air ! comme un courant stellaire !

    la terre était le ciel // le ciel était de terre

    les points cardinaux étaient incommensurables

    le sang de ma poitrine nourrissait mille fleurs

    je n’avais rien au-dessus de ma tête

    *

    l’homme cherche à se résoudre

    il sonde son âme dans toutes les directions

    depuis la nuit des temps

    comme allonger sur la lune

    tiède et au calme

    il répond à des leurres

    et souffre de la contrition et des hommes

    *

    je ne saurais jamais poétiser : je voyageais – je parlais – j’écrivais. ils disaient que j’étais maudit, qu’aux ténèbres était voué ma vie ! je croyais que chacun avait une chance, un faisceau de lumière

    je renouvelais mes engagements envers la vie, il était pour moi vital de demeurer pour mes proches. je ne portais rien sur mon cœur, tout était vain et d’ailleurs. je rencontrais Dieu dans un pot de danette

  • Tigzirt

    à Rabah. et à Omar. et à Hidouche. et à Omar.

    Le soir tombe sur le jardin.

    Les oiseaux se taisent.

    Le silence du soir est un objet perdu.

    Le silence du soir propre aux animaux, propre aux oiseaux,

    est un objet spontané, naturel, perdu.

    Sur le jadis. Pascal Quignard.

    au commencement il y avait l’oubli

    et toi

    et ton corps

    l’infini du jour

    brûle !

    les jours passent

    les dédales…

    comme la vie en l’air

    comme les orteils du pied à l’air libre

    où tout est mousseline

    je m’en vais sans vraiment partir

    passent les jours et viennent les aurores

    *

    hélas, je ne reconnais que mon cœur

    je ne me l’explique pas

    très peu savent

    – ils rêvent !

    vivre sans vous

    et mourir

    mourir de vous entendre

    et vivre

    ( ce n’est pas aussi idiot que ça en a l’air ! ).

    qu’est-ce qui subsiste

    les mots

    l’espace

    l’espace entre les mots ?

    je dois tout à ma couleur de peau et l’intuition

    il n’y a aucune énigme

    comme une âme égarée // comme une seule nuit

    j’achève…

    *

    je perds, oui, je perds la raison dans la moire du chaton. il pleut sur la rive de Tigzirt, – si t’es sociable, ma belle ! il y a ceux qui préfèrent la compagnie des escargots

    il pleut, il pleut… , la rive de Tigzirt spirale ! il n’y a qu’une orpheline pour guider un aveugle. la nuit qui tombe en trombe, je l’entonne, comme une chanson d’automne

  • Qui s’infuse

    à Mokrani.

    tu envies l’impassibilité des pierres

    comme la musique de la main des vagues

    comme la douceur d’un galet sous le soleil

    la nature prodigue ses leçons de vie

    l’eau salée mouille tes lèvres

    tu envies l’impassibilité des pierres

    comme leur intranquillité

    *

    le marcheur solitaire du désert

    qui se détache à l’horizon

    qui rêve

    et ne se déplace qu’avec son âme

    il est un arbre

    il est la branche un soir de tempête

    sa vie

    ses pays sont à tout jamais perdus

    que tu reçois

    permets-toi d’en prendre part

    et si tu veux la gouverner

    la voici elle t’en prie

    *

    sur le rivage soufflait un vent frais… , sur le rivage un vent frais soufflait sur le caillou ! le caillou au bout de ton sein, le caillou de la nuit, de cette nuit là ! je m’en débâtais n’importe où

    sur le rivage un vent frais soufflait sur le caillou de mes nuits, – on aurait dit que les chairs brûlaient ! je moussais autrefois le sable, rattrapé par mes amours et diverses effronteries

    sur le rivage par épuration les migrants échouaient, les manques et des tragédies qui soulevaient plus de manques et d’horreurs. l’histoire moderne nous montrait ses horreurs… !

  • En homme

    je m’attends dans un avenir incertain

    je m’attends dans un endroit indéfini

    je m’attends moi-même

    je ne pars pas et ne reviens pas

    je ne m’endors pas et ne m’éveille pas

    je n’inspire pas et n’insuffle pas

    je me fais peur et ne crains rien

    je m’appelle et ne réponds de rien

    je mens et ne me mens en rien

    je funambule entre les mots

    comme se mouvoir, chercher plus loin, savoir dire au revoir

  • Murs blancs

    il me parvient de la musique qui se noie dans les gosiers

    après tout on n’aimerait pas danser

    je joue avec les murs blancs

    et le cauchemar des morts et des vivants qui se versent

    comme un gouffre colportant un entre deux

    une allumette dans un tas de foin, sous peu le brasier

    je n’ai pas pris le temps des corps apaisés

    négligeant le potentiel d’érotisme de l’univers

    les brefs moments qui découlent dangereusement

    d’où émane une substance l’… le mot s’est détaché !

    on aurait souri avec quelqu’un d’un peu voyou

    quelqu’un qui brûle de regrets

  • Hagard

    le jour s’endort

    un peu moins dans la décrépitude

    j’apaise le flux du sang

    les rives où je me retrouve ne sont pas miennes

    comme ce jour-là : divin !

    je ne l’ai pas observé dans mes souvenirs

    ne croyant plus à l’immuable ici-bas

    je regrette un ciel perdu qui bavait sous la pluie

    je regrette aussi pour Noūh

    et un tas de sièges

    ( je lui dois comme toi qui lis ! ).

    suffit-il de croire, – tu as beau t’affairer ?

    à bordeaux, c’est l’après le déluge qui prédomine

    j’invente des chapiteaux

    où je sacre tous mes repentirs et infidélités

    est-ce que c’est le son d’une cloche

    son astre tinte le fond

    au soir d’une sordide réaffirmation

    je dîne seul au kfc

  • Une fleur de citronnier

    à Fanny.

    en dépit de ton silence qui m’écorche le sang

    l’odeur du jasmin qui me blesse

    blesse de mille morsures de serpents

    la lune est une amie

    le soleil est comme une fête

    le jour décline morose

    comme les mots que l’on ne peut rattraper

    sur mes pays et loin de toi

    je suis l’étranger

    l’exilé du cœur

    je revois par la fenêtre qui apaise mon esprit

    le citronnier de l’enfance triste

    les lourds portails qui te seront à jamais ouverts

    comme me souvenant qu’il n’y a pas si longtemps…

    *

    je suis ton ange, tiens-moi la main

    je suis innocente, pardonne-moi

    souviens-toi de nous

    souviens-toi que tu es libre

    pars à la rencontre des vierges rivages

    c’est une chance ce départ qui s’offre à toi

    prends-moi dans tes bras une dernière fois

    *

    je referme les yeux dans tes yeux ! j’ouvre un ciel dans ton cœur ! tu n’as jamais cessé de partir, sans rien emporter de mon amour, sans quoi tout peut changer. j’espère ta venue

    de t’aimer, je le crie partout, sauf vers toi ! l’étroitesse de mes pensées m’épargne moult soucis, monsieur Moult et la bosse d’un dromadaire dodelinent dans la ville !

  • L’homme derrière un rideau

    la nuit que tu entends à peine

    à peine… !

    tu ne dois pas attrister ton cœur

    à tous les niveaux

    j’aime tizi-ouzou.

    Tizi-Ouiza !

    elle a la douce voix du clapotis des eaux

    comme une perle

    la nuit que tu entends à peine

    elle t’attend

  • Oh, la cigarette que l’on fume !

    une cigarette se consume entre mes doigts

    une cigarette se fume

    elle s’appelle Rym

    elle est longue et fine, rime souvent avec spleen

    comme les vieilles accros qui viennent des indes

    je m’en brûle une deuxième

    j’ai besoin de nicotine qui calme mes nerfs

    la braise rouge est une musique plus ancienne

    elle a son style

    les non-initiés lui prodigue des paroles vaines

    les non-initiés la voit d’un œil en friche

    peut-être des rivales… oh, la cigarette que l’on fume !

    je succombe sous ses lignes blondes

    à toute heure de la nuit et du jour

    je me lève pour des bouffées de tabac blanc

    rien que nous deux sur mes lèvres

    elle dit stop sans vergogne à mes colères

    elle dit stop à mes doutes sur l’irrationalité du monde

    en bouse de vache, industrielle ou encore à rouler

    je souffle sur ses pas clinquants de bourse

    par douzaine ou par paquet souple bien rangé

    c’est toujours un plaisir et sans regret que je la fume

    d’ailleurs, Rym a une prose…

  • Feuillet troué

    à Anne.

    et si de ce monde autocratique et obtus

    je répondais par un autre rêve

    je reste sans activité spécifique

    l’autarcie me fait bander longtemps

    et si j’éprouve le besoin de comprendre

    seul l’aride parmi toutes les vérités m’est nécessaire

    lorsqu’on est consacré à la vindicte sans secours

    rêve, rêve, rêve… aux lassitudes du mur de brique !

    et si nos illusions renouvellent les découvertes 

    j’ai grandi avec le vin des vignes et je m’appartiens

    je crains fort les glottes de l’idéalisation erronée

    ceux qui lancent : toute tentative est collatérale !

    et si nos échecs soulèvent de futurs espérances

    ce n’est pas innocent que l’anarchique ordre régnera en maitre

    le rêve commun n’est plus sans le concours de l’amitié

    l’horripilant est dans le clos de nos coquilles

  • Bocage

    j’écrase l’herbe

    sur un paisible bocage

    pour bâtir

    un tipi

    sous la pénombre

    avec mon dos d’hérisson à trois pattes

    comme à présent prendre l’air

    est à exclure

    *

    dans La femme qui était un livre ¹

    le poète ne te drague pas

    lorsqu’il est triste

    même si le poème t’envoute

    plus qu’à voir – une ouverture

    pour permuter, de se vivre

    le mot qui me vient est séance

    *

    j’ai longtemps observé les constructions de ma banlieue, le paysage, les lumières du soir et les bruits qu’elle résonne. ah, les étourneaux qui surfacent ! des couples, bien sûr

    je n’ai jamais rien su déchiffrer, avec l’intonation des voix; les visages et les gestes de la main, ce n’est pas si évident une main ! l’entre deux est peut-être inconcevable pour l’entendement

    je sais qu’il y a des feuilles qui tombent à l’automne, et elles tombent ! cependant, pour une variété d’arbres. les cuivres font appel à une multitude d’oiseaux sur leurs branches

    1 ) Recueil de Marc Losson.

Bienvenue dans mon atelier !

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Tout signe refusant le savoir doit être marqué par les mots : Ô toi étoile lointaine… ,— Djaroua Allaoua Ouahbi.

L’aliénation la plus grande est aussi ce qui peut conduire, si quelque barrière cède, à la plus extrême poésie… , — Yves Bonnefoy.