pour Lionel.
Au bout du petit matin,
la mâle soif et l’entêté désir,
me voici divisé des oasis fraîches de la fraternité ce rien
pudique frise d’échardes dures
cet horizon trop sûr tressaille comme un geôlier.
Cahier d’un retour au pays natal. Aimé Césaire.
de plein midi / de pleine nuit
sur les voies de compagne – sur les rails du ciel
une parole gercée…
instinctivement, mes trajectoires sont délusoires
je sens venir le début de la descente
cliniquement.
j’immobilise une pierre sur une tombe astrale
une pierre en or qui semble m’appartenir
rien qu’à son toucher
tasse froide
un froid café que je nomme
déboires d’un secret
j’aurais pu m’appeler Jasmine et couler des jours monotones… , est-ce qu’elle se souvenait de moi, un agonique sourire se réalise ! oui, j’aurais pu le concevoir :
l’heure qui me terrasse
un blanc baiser
un baiser
je disais de mes trajectoires… , – mais d’où ? elles brillent par leur accueil les étoiles qui me logent ! je surpasses l’attirance des mots, – pourquoi je pense qu’il me faut revenir parmi les hommes ?
folies de jeunesse
un vélo en guise de couverture
cordes au tronc
le papier sur lequel j’écris, une lourde entête – imanpower : réseau de compétences. c’est étrange lorsque tout m’est attrayant ! je creuse le déraillement, sans nom. tiens, une insulte !
les fontaines sans eaux sont comme un ciel sans oiseaux, fardes*. je ne connais plus l’étymologie de ce mot, il évoque à présent chez moi une casita au Chili, tant pis
lorsqu’elle émanait ta joie de vivre, ma tendre Jasmine, j’étais là, rescapé ! lorsque tu m’inspirais de l’amour, aussi. c’était tes couleurs, depuis tout me semble qu’un amas résiduel, comme :
le silence tardive de la neige pétrole
la roche rousselle de soleil
et, tu me souris !
il ne se trouve rien de plus vrai qu’un homme en prise avec un poème, même éparpillé ! chacun porte une mèche qu’il me faut étinceler. ( ceci n’a rien d’érotique ! ).
je fume pour ne pas brûler et d’un ailleurs l’ombre
l’échec en poésie est mien, un frisson
le bec et la terre pour les rares funambules
tous mes dépotoirs sont retournés
les papillons qui reprennent leur envol
les pots de fleurs aux fenêtres qui invitent les abeilles
une flaque presque plate :
quelques truites dedans, presque immobiles
la reconnaissance que j’ai envers les éléments
données de mes attentes fictives !
c’est étrange une plante que l’on arrose plus
il advient que rien ne ressemble à un spa qu’un autre spa !
tu avais des cheveux de feu, une aura, une légèreté des anges. je découvrais tes contrées, je survolais par instant et plongeais et ne rien cueillir ! je trainais ma malle, le plus souvent
je prends la coque d’un ermite
je prends son stylo
je m’assois à sa table où trône un crâne
une chauve-souris est entrée dans mon cœur, temps d’aujourd’hui ou d’hier ? je compte sur ma désinvolture pour m’affranchir de la possession, il m’est impossible de la convoiter
un chien sur une photo et quelques années, années de fidélité et puis, une apparition
j’entame la lecture d’une anthologie de contes berbères, une immersion dans l’imaginaire de ma région. l’identité est poreuse et ses frontières sont multiples. je n’adhère plus
je pactise parfois avec la chance, et fonds comme un sucre dans une rivière. elles sont drôles avec leurs royales sorties, mes idylles ! quitte que l’on me prenne pour un détraqué
je noie les apparences, mais de combien de profondeur ?
il y a un balle au village.
je suis près de toi, ton nom me fait penser à une terre enchevêtrée, une douce fièvre, etc. même à lier… pourquoi pas, mais est-ce que cela suffirait pour me rehausser à la mesure de ton souvenir ?
j’ai survécu à la vacuité
j’ai marché
les moments que je préfère : les échappées ! je portais la honte, l’ignominie, le regret ! on me renvoyait la mort, certainement. je trace un trait des plus beaux jours de ma vie sur mes phalanges
je perds le fil du rasoir, ainsi :
la toile s’estompe, c’est moi
brumeux et rien qu’une lanterne !
je rêve d’une écriture nouvelle, une poésie qui voit le ciel. je paradais ton cul comme un affront, la trahison est aussi dans l’écriture. je ne me définissais pas, cela est imperfectible
je voyais les routes sous le soleil, un far west clitoridien. il n’était plus question de la même gaine, une refonte. une licence lorsque tout invite à suivre, ou répond par oui
Dieu ayez pitié de moi, pardonnez-moi, redonnez-moi la force de poursuive, surtout d’aller ! je s’aurais me montrer reconnaissant envers vos bienfaits, vos secours…
de blanches fourmis – de grasses mouches
sommeil léger et plutôt ennuyeux
la mort me rétablira !
rien qu’un souffle
pas sûr du sol, du tout
qui se pliera !
fumant sans envie
le besoin d’en fumer d’avantage
comme un chat !
j’étreins mes nuits – je feins mes aubes
une solitude qui nie d’être là
ou selon mes pas !
le monde parfois heurte mes yeux
les caravanes sur les parkings déboisés
les vents, là-bas !
l’office de tourisme déserté par les flâneurs
les conseillers sont en congés
un mea culpa !
les saisonniers au coup d’œil de lamelle, quelque part des dames qui hantent les ruelles, des féeriques ! et moi, à mille lieux de franchir ton seuil, ton corps, y demeurant pétrifié !
une fille qui te ressemble, une lituanienne peut-être qui se souciait de mon itinérance. la lumière sur ses cheveux était bleue. je cherchais un signe, une faille par où m’introduire
je vais enfin revoir mes initiatives avortées, quasi inchangées, toutes les montages avec un seul ticket ! les ombres et les nuages comme chez le poète Darwich, même l’universel est gradué par nos subjectivités
toujours ailleurs / toujours l’étrangeté
je me retrouve souvent aérien.
n’étant qu’un enfant, libre de mes poésies, mes voyages qui ne s’allègent plus du sacrilège. les poètes portent la leur comme une énigme, sans qu’aucun ne parle à bâtons rompus
qu’est-ce qu’elle fera de mes débris, d’un chauve ? je me servais avec aisance, indisposé à plaire. je ne soupesais rien, sans profondeur, sinon mes cauchemars. j’égalisais comme ceci :
je parle aux vents et les rivières au milieu des vaches et des moutons, des rapaces aussi qui évoquent la digue. je vague d’un point d’accès à un autre. la nature me rend érectile
je parle tout le temps aux morts
j’écoute le vivant
la poésie a ses canaux et ses représentants sont sur le départ, toujours
je cherche à revivre notre rencontre
je suis à la recherche de ma note infinitésimale, un scherzo
déjeuner frugale
descente vers la rivière
une rue étroite qui me malmène
je pense à la casbah
les chiens aboient et me rappellent à la proximité de la Ténèbre.
je ne savais rien sur Djeha le rusé, mais plutôt celui à qui arrive les pires crasses. ce personnage canalise à lui seul toute l’atmosphère d’un peuple. je voyais à la place de ses histoires, une estrade :
fatigué, j’écris. et la nuit !
crépuscule de l’été
l’oiseau frôle son nid
poussière d’écorces
toutes les sociétés sont utopiques
sauf, la notre.
je cherche pour le scandale une rime en Hic
perdre son héritage est pire que de se perdre sans s’échapper
sans l’aide du Créateur
j’approche du madjoul aux larmes de feu
l’amour est comme un minuteur
l’hors du temps, rythmes, fluctuances
je redonne et ne suis plus
il me vient une transmutation seconde
le puits des mes jours, sans prévoir mes jours !
nuit.
je me projette dans la nature et ses couleurs, sa perfection, etc. comme le matin d’un homme qui regarde ses mains, un peu noircies. le sentiment d’un destin inaccompli finit par m’achever
il faut une certaine disposition, envergure
pour rentrer dans le poème :
j’installe de blanches étagères
en essuyant la poussière de mes yeux
une éponge bleue
je course quitte à m’éblouir
j’entends les mêmes chiens
la même détresse
Cadéac commençait par un vertige, comme un long bourdonnement. j’appréciais son silence interrompu parfois par le passage des véhicules, un flux d’informations me parvenaient
je m’éloigne, ô ma regrettée Jasmine ! je m’en vais sans avoir rien toucher, rien épousseter. je me retournais autant de fois que cela m’était possible. il y avait si peu de brèches
une respiration.
je vivais un chagrin tout le long de mon existence, le récent décès d’un proche épaissit mon fossé, une couche de tristesse qui m’éloigne, m’éloigne, m’éloigne, etc. comme de manquer !
comme un vestige
je rêve de la fille à la chevelure cellophanée
qui me tient le bras
et de l’autre main, une carte
les disparus n’ont de commun que la terre
le cœur des hommes
j’aimais les filles avec un caractère arrondi, un peu légères sur les bords. elles avaient des discutions fluides, une idée de la sensibilité, etc. je peux ne pas tenir le coup
les peaux refusent le soleil en France.
je viens d’avoir à l’instant l’idée d’une fiction, un homme qui erre de rencontres virtuelles à sa propre réalité. je le vois jeune, insomniaque et malade de :
C. qui a refait surface
et a écrit un poème à mon attention, très beau, puissant
elle préférait tournée la page sur son passé et de même sur notre amitié
entre nous deux la plaie ne cicatrisera jamais
comme une rencontre manquée
on ne peut rien pour personne // on ne peut rien pour nous-mêmes
s’ouvre un espace infini
que l’on démolit
je préférais retrouver ses lèvres
comme la fois dans son appartement à alger, oh…
les dieux passés se sont succédés, effacés. seule l’ombre des étoiles ravive la flamme. parfois, à peine perceptible, comme sur un vieux navire, mes oreilles cintrées écoutent le chant des sirènes
ou les voix de mes morts irréalisés
les mots ne s’emboitent plus, sans décliques, sans saveurs, parfois. j’omets d’autres qui s’étalent, comme cette fille obnubilée par son visage, une archaïque image
je revois des trains sur quelques lignes de fuite, cela est arrivé, absent
le pire est que je ne peux m’y prendre différemment
l’homme au gilet
tâte les reflets d’une marre
chasse ailée
il ne se trouve de salut qu’en Dieu
si cela m’est enlevé, aussi
effrayant
je n’en ferai pas pour autant une messe
l’écriture est derrière le poème, un état de somnolence active, une traversée dans la glaise, une expérience d’autohypnose, etc. je parle d’une désincarnation, comme une extension
il n’y avait pas si longtemps
un calme matin
comme après un clair de lune
lorsque le silence se déposait sans dentelles
le néant était une rose
du poème surgissait la rose
si je reste encore ici ce n’est que pour le fun de la déconstruction, sans pour autant me sentir capable de proposer. je soulève cependant un doute sur les miniatures, cela ne me présage rien
le ciel dit peu des villes
beaucoup d’où l’on vient
aucune autre part de chance
l’oubli des jours d’un malheureux
je me demandais pourquoi Fellag abandonnait le multimédia dans ses spectacles, vidéo., piano concert, etc. il faut croire que l’art du spectacle se standardise, comme dans presque tout
j’aimais le mixage des moyens, des cultures, sa nudité d’artiste, sans perdre l’aura. j’espérais de mes lectures et visionnages. dans la vie, un artiste se protège
je me refuse l’aube
je me refuse les nuits blanches
je me refuse la pornographie
l’enchantement est parfois si fort, si fort… que je me perds ! je suis témoins d’une tragédie qui se vit chaque jour, c’est d’une beauté sidérante. non, ça va… de plus en plus parmi les morts !
je sais qu’en disant n’importe quoi que l’on pense n’importe comment, suis-je à châtier, qui veut faire ripaille ? je croyais à la crucifixion, par mes racines et mon histoire, bon ! je sais en revanche la douleur
l’homme à lui seul est un continent. cit.
les gens créent des personnages et évoluent dedans ou avec, à proximité, jusqu’au jour où ils leurs deviennent encombrants. les marionnettistes ont parfois froid sans un feu, la nuit
je pardonne à un lâche de ne pas me tromper sur ses attentes, l’homme qui se souvient, sa rectitude ? on pardonne une gifle… pleins d’autres choses qui ne trouvent pas moisson
les masques finissent toujours par tomber
moi, je traverse
je n’emporte avec mes tourments, mon gouffre… Dieu, du moins l’idée que je projette ! seul, renonçant à la vie puisque vous en faite parti, être là, sans vraiment m’enrouler
à chaque fois qu’il se remémore l’un de ses poèmes
comme des brèches dans l’instant
cela lui coûte un ongle, chaises et assiettes, etc.
il regrette son choix de la pauvreté, comme les choses qu’il entreprend, sous une faré. il voit l’idée d’un poème s’anéantir par le feu, le foyer d’une poitrine d’un homme qui erre
il porte son corps au fond de la baignoire, un peu fiévreux, un peu d’une balançoire. l’eau coule sur sa peau, sa peau des fesses. tout l’infini de l’égout le monopolise
comme un cadavre que l’on purifie avant son dernier séjour, lorsqu’on doit dire dans un crachoir de fous ! sa morve n’est que la conséquence de la température, se rasure. une texture qu’il ne peut avaler
je ne parlais pas :
vents qui déménagent
pluies orageuses
pique qui se vide
de parois
héritage
tombes où on l’ensevelira
insultes par panne de dérision
jeu de quilles enfance
à crédit aumône sans tête de biche
Mustapha et son quart à la balance
foudre paratonnerre et toi
la caresse de l’aube, le toucher de l’aurore. il les cultive comme les mots en siégeant sur d’autres terrains jusqu’au bout de l’aune, exténué, mais plus persistant, plus fort que l’anniversaire de :
G. qui revient d’une rupture
il n’a pas pris le temps de voir le tournure de cette expérience
son besoin de sensations fortes prend le dessus
personne l’oblige, peut-être ses peurs, qui sait ?
l’idiot ne s’y préoccupe même pas
nous ne pardonnons pas à un homme de raté, ou qu’il refuse ! seul, un feu d’artifices dans sa tête, il endosse la honte du perdant et brûle. un jour, comme une vieille branche, il casse
je ne lis plus et végète. j’écoute du chaâbi. je change de pays comme de poumons, je course. dans les détails, le pays que je viens de quitter est magnifique. il nous reste à les définir
j’essaie de ne pas me faire souffrir et de blesser autrui, tenir une ligne de conduite et être stable dans mes relations, sans les sexualiser. je ne me beigne plus, je plonge :
la femme tuera son besoin de se décupler
elle ne trouvera plus de nécessité à un utérus
que ferions nous de nos mains, messieurs ?
jaloux de vous, femme !
une fée parfois me tient éveillé et enchante mes nuits, jusqu’aux premières lueurs du matin et le retour des cloches. je parcours les Pyrénées mes yeux bandés, mon cœur pleins d’attentes
avec une tasse de café
mon corps sous la couverture de la pluie
je mettais à l’écoute Love Song de Miles
fort ou d’une égale extase
et d’un coup, les rivières que je quittais
les reliefs par une double stances
les arrivées sans l’ombre d’un doute
les failles que je redoute
chut, c’était quand le Sibaou ? essoufflé
une danse et la geste
une jeunesse
nécessité
l’œuvre de Dieu
sur terre
est-ce qu’il fallait passer par les férocités, les bestialités, la violence des dinosaures, etc. pour qu’ensuite on l’intègre, sans oublier les animaux soumis à nos volontés et à nos ventres
pour qui croit aux :
esprits
courants
fluides
énergies, etc.
comment peut-on vivre et s’entendre entre nous ?
certains pensent que l’occident aurait abandonné Dieu, une terre de pêchers et sa flore nakida, je tiens à autre chose, celle où chaque atome lui rend grâce, sur terre et dans les cieux
si on avait déjà hérité du paradis
cet univers
la proportion du bien sur le mal est affirmatif, au fond ?
et les prophètes n’aurait eu qu’une révélation partielle de l’ancien monde, d’autres réalités, etc.
une question alors revient, celle de finir ?
Dieu peut tout
l’observé-observateur est zélé
épilogue
un soir que j’assurais la réception dans un hôtel du centre ville de Nantes
un homme voulait dîner
je lui préparais un plateau improvisé
nous ne faisions pas de restauration sur les lieux
il souhaitait régler sa consommation
une chose que je refusais en proférant que l’on était en abondance à cet hôtel
et que l’on mourrait pas de faim en France
il paya le lendemain en remettant les clés à mon collègue, sans postillonner
je n’étais qu’à 24 nuits de veille
Sep 2021 – 2022.