08/04/2023
XXIII
Vingt-neuf
Faire la paix ou pas
En ce matin encore là
Persistant
Moulay Abdallah n’est plus
La route d’Oran détourne
Les yeux de Pêcheur
Parachutiste
Et son lieu-dit
L’ile si proche
Est pourtant loin
Etrange ambiguïté
Près de l’enclave
De cette mer
Rémission Mirage
Réincarnation Sidi Boumediene
Mosquée rouverte
Moulay Abdallah
Les yeux hier fermés
Tolba Meddahine Alaouites
La révélation
De détenir
Enfin
Le secret
Guet-apens occultes
Innocence du rivage
Puérilité des vagues
Tant recherchés
Or sur le kaftan
Lampes à propos
Vingt-neuf illuminations.
XXVI
Odeurs d’alcool
Boucles d’oreilles
Lumières du port
( Sous les palmiers, le boulevard était calme. Un groupe enfoui faisait tourner le verre et la cigarette. Des odeurs d’ordures pourrissantes parcouraient le noir des ruelles, traquant le silence. Sur le poignet de Baghdad, persista, un moment, la longue et vieille étreinte du bracelet targui qui avait fini par faire corps avec lui. Il pensa : ce bracelet, si longtemps porté, ira aux vingt-neuf ).
XXVII
Vingt-neuf
Dans la rue des Jardins
Là
Où Sid El Houari ouvre
Ses yeux béants
Sur les éboulis de
Ce Beyrouth
Sans guerre
Des femmes encore reviennent
Sur leurs traces avec
Dans les yeux
L’appel
Tenu et tenace
De la Waâda
Dans la rue des Jardins
Vingt-neuf rayons
Ciel et voie ouverts
A l’Oiseau du Sud et
Toutes les femmes qui mêlent
Un goût de sel sur la peau
Des insoumis
A la caresse du vent sur les branches
De palmiers
Et au souffle sans fin
Des voix amoureuses
Sur les rivages d’un pays
Aux lumineuses douleurs
Vingt-neuf
Brahim Hadj Slimane
Vingt-neuf visions dans l’exil
La courte échelle / Édition transit, 2012.
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