je m’assois à l’arrière d’un autobus en mouvement, tenant entre mes mains rouges et engourdies, un vieux
livre de poésie
je ne distingue pas encore le nom de l’auteur sur la couverture de couleur mauve
je tante sourdement de formuler quelques mots
il pleut dehors sans vergogne comme pendant les longs mois d’hiver
il pleut dehors sans vergogne sur la camargue !
je pleut pendant des mois… ! ( n’est-elle pas folle cette faute ? )
je referme le recueil et le tient serré contre mon flanc pour descendre à destination
je cherche en vain le panneau exit en lettre de feu au-dessus de l’issue de sortie
j’émerge à moitié de mon songe sans ouvrir mes yeux, le sang de mes veines se mêle à la musique des vers
que je n’ai pas lus