à mes Cousins.
Taqṣiṭ n-ddunit-iw
Yecfa yasd m-kul lawan
Yefsa yeǧǧuǧeg lḥif-iw
Deg-ul-iw yefka iẓẓuṛan
Matoub Lounès. Tisirt Ne-ndama.
: I
une chose
un être à la dérive
parachevé par ses aînés
à peine sorti de ses rêves
arpentant des monts positifs
ce n’est pas une lourde médecine
ni une conscience d’intermarché
sinon d’une écriture escarpée et folle
et ses pics diffus
: II
quel piètre poète
est-il empêtré ?
sourd aux vents – sourd à la vie !
au bord des précipices et j’oublie
il a énormément perdu
et revoit le revers d’une vie bruyante
de sa noirceur son caractère s’endurcie
il n’a pas renoncé
il a refusé de vivre
: III
seul
désolé de tout
désolé de la vie
de la vie qui ne va plus
des étoiles qui ne brillent plus
comme il n’y a aucune frontière
il laisse dire et aller
il voit du plomb tacheté de lumière
relégué au sous-sol
: IV
un clown blanc
comme une vieille aura
une espèce d’égout dans la gorge
sans caprice et délusoire
il s’accroche à rien et à des semblants
il s’abandonne à l’envie – il s’adonne à l’ennui !
son corps est un sentier
il n’a pas appris à en jouir
toute son histoire défile sur ces fils
: V
il est conté
suspect à réduire au silence
il ne s’est toujours pas réalisé
versant d’un cœur détruit
tout s’effrite et fuit
l’asphalte appelle à l’œuvre les palmiers transportés
il tient en dehors des sombres couloirs
et va où vont les poètes
le registre des oubliés
: VI
il se lève
ce n’est pas la forme
il jette un coup d’œil dehors
rien n’a changé depuis la veille
rien ne prédéfini ses actes
il croit qu’il est 10 : 24
il a encore peur de ses mots
qui n’ouvrent peut-être aucun chemin pour lui
et qui s’opposent
: VII
d’une sphère hors du monde
lorsqu’il regarde les murs animés
et projette sa colère
il faudrait un Nom qui irradie sa mémoire
le sol moite s’ouvre devant lui
il devine la vraisemblance des ombres
l’enfant en lui s’évade
l’enfant en lui s’éloigne
l’enfant en lui veut s’anéantir
: VIII
comme un vaisseau fantôme qui vogue
ses tics sont une cantate
très mécaniques – très versatiles !
il suffoque à l’orée de ce nouveau siècle
sa trentaine se précise
un royaume aux portes fermées
l’avenir est l’espace des étrangers
ô espèce de chaman !
il rit avant de finir
: IX
il porte ses mains sur un nouveau visage
d’une lenteur…
il est le bâtisseur d’images
sa sueur est un nectar
il a le sommeil léger des condamnés
et ne répond désormais que de ses horizons
car tout le démenti
comme les pas à pas d’une corolle
une fleur qui perd son âme
: X
il n’a souffrance aucune
de ses tombeaux qui se figent
la part de lumière dans la Ténèbre
l’engloutissement de leurs lumières
qui équivalent à Dieu
il prie les anges et les prophètes
et se souvient de la crête
il voit le recommencement des jours
la fin du poème
: XI
il ne connait que le travail
et rien n’est bâti
combien de temps avant l’achèvement
de mettre un terme à la lutte
il n’est jamais en paix
et ses mouvements sont irascibles
conscient du peu qui lui reste
il va prendre ses distances
et du repos
: XII
tout au long du bleu sillage
son sombre esprit le quitte
il le pressent dès les lendemains des célébrations
à la longueur et aux gestes approximatifs, etc.
comme de la pierre antique
comme un compact réduit martelé
comme sous la poussière une tremblante main
vous vous enlisez dans vos confections intérieures
voyez qu’il se trouve autour une présence
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