: 1
une chose
un être à la dérive
d’une mémoire surannée
parachevé par ses aînés
il était à peine né de ses rêves
ce n’est pas une lourde médecine
ni une conscience d’Intermarché
dans une cadence confuse et folle
ses monts étaient positifs
: 2
quel piètre poète
est-il empêtré ?
sourd aux vents sourd à la vie !
des fuites et j’oublie
il a énormément perdu
il voit le revers d’une vie trop bruyante
de leur noirceur son caractère s’endurcie
il n’a pas renoncé
il a refusé de vivre
: 3
seul
désolé de tout
désolé de la vie
de la vie qui ne va plus
des étoiles qui ne brillent plus
il laisse dire et faire
il n’y a pourtant aucune frontière
relégué dans un sous-sol
il voit du plomb tacheté de lumière
: 4
il reste téméraire
comme un vieux reste de goût amer
une espèce d’égout dans la gorge
sans caprice et délusoire
il s’accroche à rien et à des semblants d’une vie
il s’accroche au tout et à l’ennui souhaité
son cœur est un sentier
toute son histoire tient sur ces fils
le mieux c’est qu’il ne sait pas mourir
: 5
il est conté
suspect supposé
il n’est toujours pas
versant d’un cœur détruit
tout s’effrite et fuit
l’asphalte appelle à l’œuvre les palmiers transportés
la tête en dehors des sombres couloirs
il va où vont les poètes
le palais des oubliés
: 6
il se lève
ce n’est pas la forme
il jette un coup d’œil dehors
rien n’a changé depuis la veille
rien ne prédéfini ses actes
il croit qu’il est 10h34
il a encore peur de ses mots
qui s’opposent
il n’y a peut-être aucun chemin pour lui
: 7
sur une sphère hors du monde
il regarde les murs animé
et projette sa colère
il faudrait un grand cœur qui irradie sa mémoire
le sol moite s’ouvre devant lui
il devine le noir des ombres
l’enfant en lui s’éloigne
l’enfant en lui veut mourir
sa mort est inéluctable
: 8
sa vie chante une cantate
un vaisseau fantôme qui vogue
très mécanique et très versatile !
il est le royaume aux portes fermées
sa trentaine se précise
il suffoquait dans les années quatre-vingt-dix
l’avenir est le temps des étrangers
espèce de vieux chaman !
il rit avant de finir
: 9
sa sueur est un nectar
il est le bâtisseur de montagne
il porte ses mains sur un nouveau visage
d’une lenteur… !
il a le sommeil léger des condamnés
il a tout démenti
désormais il ne répond plus de rien
comme les pas à pas d’une corolle
une fleur qui perd son âme
: 10
il n’a souffrance aucune
les tombeaux de sa tête se figent
la part de lumière dans la Ténèbre
la noirceur qui traverse la lumière
tout équivaut à son Dieu
il prie les anges et les prophètes
il se souvient de la crête de son être
il revoit le commencement des jours
la fin du poème
: 11
il vit une lutte incessante
il ne connait que le travail
et rien n’est bâti
combien de temps avant l’achèvement
il n’est jamais en paix
ses mouvements sont irascibles
conscient du peu qui lui reste
il va prendre ses distances
et du repos
: 12
du fer antique
réduit compact martelé
une taule de voiture froissée
tout au long du noir sillage
votre sombre esprit vous quitte
vous le devinez dès les matins bleus
aux lenteurs et aux gestes approximatives
vous vous enlisez dans les confections intérieures
voyez qu’il se trouve des gens bien