Débutant tardif

à Oussama.

Je regrette maintenant d’avoir été un débutant si tardif. Il semble que j’ai été un débutant tardif en tout. Je pense que j’étais en quelque sorte retardé. Francis Bacon.

: a

lors de l’un de mes voyages // lors de l’un de mes romans

j’ai appris

il n’y a pas que la bourse dans la vie

il n’y a pas que les bons ou les mauvais, le bien et le mal

demeure mes joies // demeure mes peines

j’aligne ces lignes à l’encre de mon sang

comme de tout temps

le dit de ce chant est un adieu

de par la condamnation // de par la contemplation

je me ballade dans les rues d’une irréelle ville

son âme m’agrippe // son bat m’incorpore

les soirs de solitude : j’alimente mon cœur

: z

tu es l’esseulé // tu es le tahen

désespérément

le bureau des réclamations est sourd // le bureau des lamentations est aveugle

ils sont nombreux ceux qui prennent la mauvaise tangente

tu te meurs chaque soir // tu te relèves chaque matin

il n’y a du reste plus d’espoir

tu t’endors sous l’eau // tu t’éveilles sous le feu

tu sais qu’il y a une lueur

tu tournes à gauche // tu tournes à droite

tu plonges ton regard en toi-même

tu envisages le centre // tu envisages le bord

tu te dégages pour être multiple

: a

rien qu’une sortie // rien qu’une entrée

la voix se trouble dans les foires aux manèges

elle exhume de l’ombre // elle exhume du tabac

je manifeste de la gêne // je transpire de la poésie

( sans mousqueton ! ).

le Cœur Intemporel frappe fort dans ma bouche

qu’il ne peut s’exprimer convenablement // qu’il ne peut clamer consensuellement

c’est l’automne avec ses attentes

qu’est-ce qu’on serait sans une tasse de café !

sifflotant au près d’un ruisseau // chantant au près d’une fontaine

nu comme les oiseaux !

je respire encore grâce à l’art // je respire encore grâce à l’amour

je ne suis bon que dans le malheur

: z

quelqu’un qui te serre // quelqu’un qui te soulève

tu es en difficulté

inadapté à la vie en société

tu as vu le jour pour tout voir // tu as vu le jour pour tout entendre

elle te fuit proche de m’amour

que rien ne se nœuds // que rien ne se défait

tu approches parfois à travers les miroirs

le fond des ses faits // le don de ses gestes

tu prends une feuille // tu vois un compas

tu vois un effaceur// tu prends une règle

si seulement tu avais une assise …

: a

j’écris : Je bois. // j’écris : Sanguine.

comme l’eau rouge qui coule dans les estaminets

j’écris: Je suis béni à l’infini. // j’écris: Je suis perdu à l’inconditionnel.

j’écris les lettres dans le vide des mots

j’écris : Craie // j’écris : Je mens.

sur ses parjures // sur ses déshonneurs

est-elle seulement présente derrière mes filtres ?

ô douceur !

à quel moment nos actes prennent leur sens ?

non-être // supra-être

nous en tirons des satisfactions

j’ai raté sur mon poème // j’ai gagné sur mon être

: z

tu es fatigué de vivre // tu es fatigué de mourir

à l’air libre par Sa faute // à l’air libre pour les autres

tu claques les portes du grand hôpital

l’horreur des enfers remonte à terre

tu es rarement du côté du renoncement // tu es rarement du côté du ressentiment

à la nuit tombée

tant qu’il y a à faire ta présence est de ce rafiot

tout en étant libre // tout en étant libre

tes crins ondoyants // tes plumes soyeuses

tu incarnes les noces du paradis et du ciel

peut-être fou par invention // peut-être poète par vocation

comme des os dans le vase // comme des clos dans la vase

: a

j’ai fait l’amour à un rocher // j’ai fait l’amour à une fleur

à qui viendrait l’idée de s’envoler ?

comme les promesses d’orage de l’été dernier

ô qu’est-ce que je tais ! // ô qu’est-ce que je déterre !

raconter les fées // conter les ogresses

les sorciers ont plus d’un tour dans leur sac

si je veux m’imploser // si je veux m’incriminer

je ne suis mauvais que dans le travail

pour fondre vos oreilles endormis // pour briser vos cœurs en éclats

je perce vos profondes angoisses // je creuse vos peureuses argiles

il adviendra des rires fleuris // il adviendra des rêves fleuris

j’écris :

quand les mots se dérobent du mot – quand le port de la mémoire – quand le sucre de l’œil – quand tout revient au même – quand la fièvre de l’amour – quand la respiration fait halte

: z

tu esquisses // tu ébauches

souillé par tes discours // altéré par tes vers

comme de la fièvre / comme de la grimace

à te voir si fasciné // à te sentir si blasé

tu inspectes sans carte // tu prospectes sans boussole

tes doigts aussi raides qu’un froid // tes yeux aussi noirs qu’un blanc

tu fouilles les moindres recoins

seules les chants te tiennent lieu d’effusion

tu es de la structure // tu es de la secousse

les toubibs prodiguent des soins molo-molo // les imams abondent des soins tohu-tohu 

ton obstination // ton obsession

sont ton héritage des siècles de marginalisation

: a

j’écris le murmure du cœur // j’écris l’analphabète du trait

non plus à solutions // non pas à problèmes

je ride au fin fond de l’Europe // je drive au fin fond de l’Afrique

heurtant mes désirs / cabrant mes pulsions

je parle aux ombres et les mots // je parle aux machines et les esprits

d’éventuels postites // d’improbables feuillets

comme une levée d’un envers

une hallucination simple de mes synapses

je pense à Pina Bausch // je pense à Kamel Ouali

de quoi reboiser le château

qu’aurait été ma dette à l’endroit de la danse 

je sais de l’épreuve la chute // je sais de l’échec le rebond

: z

tu ouvres les voies de ton amitié // tu ouvres les portes de ton toit

tu n’as rien su sauver

sinon la vulnérabilité // sinon la misérabilité

de tes macabres idées

tu partages le sel et l’eau // tu partages le pain et le vin

délestés des boniments et des fardeaux

parfois dans l’impasse // parfois dans l’aisance

tes viaducs proportionnels à la table

tu ris et tu soupirs // tu pleurs et tu spasmes

de la destiné, du libre arbitre et de l’exil

aussi drôle que cela t’excite // aussi mal que cela t’impacte

comme aller d’un flottement droit devant

: a

je brûle en aimant // je rif en haïssant

scindé comme les hirondelles d’Ibrahim

le vent de l’aube vint

comme d’un lazaret et son tremblement

je retourne à la kalima harassé // je reviens à la langue éreinté

anormalement

je me dispatche // je me recroqueville

entre une interligne à un point // entre un espace à une virgule

voici que : Tu bois un verre d’eau. // voici que : Il s’allonge sur le lit.

une expérience réitérée jusqu’à l’épuisement

une fois lorsque l’acte survient // une fois lorsque l’acte parvient

sur le support de la lie mémorielle

: z

tu t’éveilles d’un lourd sommeil

tu longeras un jour le nil // tu franchiras un jour le seuil

caressant avec tes yeux matiques // piaffant avec tes jambes zutiques

quand est-ce qu’alors tu reviens ?

une résurrection inconfirmée // une consumation inentamée

le passé est si bien interprété en musique

tu t’en ébranleras // tu t’en extasieras

laisse les rager, leur parole est aussi bancale que tes mots !

tu essaies en dehors et en dedans

de vivre avec moins de vacarme // de mourir avec moins de bruit

un présent : quelle tenue ? // une aptitude : quel dû ?

comme un rendez-vous sur ton chemin

cela ne dira jamais la fin – cela ne dira jamais tout – cela n’ira jamais bien – cela ne prendra jamais rien – cela ne s’accommodera jamais – cela ne pliera jamais – cela ne verra jamais



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