la poésie
c’est lorsqu’on a faim
de mots
de corps
de vivre
si le poète pouvait quelque chose
il n’écrirait que les œuvres des autres
*
il n’y a pas de route pour le non-doute !
il n’y a pas de route sans aucun doute !
*
comme quand j’étais enfant
je toc parfois ma tête
pour m’assurer
qu’elle est encore
vide et
invraisemblablement : elle est fêlée
*
on ne sait pas si c’est un remède comme une magie noire
on ne sait pas si c’est une nécessité comme des lépreux
*
je suis un ange et me voilà en démon – démon tout frais
je suis un démon et me revoilà en ange tout chaud
*
je vois le ciel. petit, je suis !
je vois le ciel. croyant, je suis !
je vous le ciel. poète, je suis !
*
le temps de la révélation est comme des spasmes
les temps d’écriture sont comme une dilatation du temps
*
moi, je voudrais prendre des bateaux
moi, je voudrais monter aux arbres
moi, je voudrais la revoir dans ce petit cœur
*
on aura tout contrefait
on aura tout falsifier
*
ruisselle vite la neige qui n’est pas saisonnière
la patience des feuilles d’arbre qui s’effacent du sol
prends garde à ces instants fatidiques de tous les départs
*
j’ai espéré mon retour plus fort que tout
j’ai maudit mon retour la raison de tout
*
l’ombre des mots
le grain d’ombre qui siffle la raison
comme on colmate les imperfections
*
la poésie
c’est lorsqu’on est ailleurs
pour les amoureux
pour les fous
pour les promeneurs
sur ces entrefaites : le poète
est un non-être dans l’absolu
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