il m’est parfois difficile de me souvenir d’un visage comme du jour et de la date comme d’un anniversaire comme d’un rendez-vous quelconque comme d’un itinéraire comme d’un air en marchant
il m’est parfois difficile de reconnaitre mes erreurs mes tares mes lâchetés comme la voix d’un poète ou celle d’un traducteur comme un arbre en automne comme de me reconnaitre
il m’est parfois difficile de me fixer une heure de réveil comme en eunuque sur une chaise en osier comme sur un travail à exécuter sans délai comme sur un programme de lecture que trop restreint
il m’est parfois difficile de continuer à me survivre à me triturer à mourir à moi-même comme d’errer à perpétuité comme de prier la qibla de la page comme de m’abstenir du jeu obstinément
il m’est parfois difficile de digérer les horreurs et la misère jusqu’à l’os comme mon insatiabilité des images aucunement dans le but d’une accumulation mes repas étants frugales ronronnés
il m’est parfois difficile de rester lorsqu’il n’y a plus personne comme dans l’attente d’un signe comme sans nouvelles de l’aimée comme sans entrevoir la sortie du labyrinthe comme à l’étranger
il m’est parfois difficile de respirer tout court comme de l’encens un parfum un mensonge comme de souffler sur les braises ou sur les fleurs de pissenlit peu avalées comme lorsque je balance
il m’est parfois difficile de retenir quelqu’un qui part comme une méditation un rêve une envie de ma vessie comme le titre d’un roman mal lu comme de me contenir à foncer le trait
il m’est parfois difficile de prendre les évènements comme tel comme ce qui résulte de la marge comme mes souhaits pour accomplis jamais convaincu de mes moments de lucidité de fuite
il m’est parfois difficile de lever le voile un pli un sceau comme de me lever en m’apercevant que le ciel sera filé ou terrifiant comme hier il y a dix ans comme de me rehausser à hauteur des mots
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